Chapitre 8

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Comme promis, Aki était venu chercher son nouvel amant à la fin de la journée.

Il avait tranquillement fait passer le temps chez eux, libéré de toutes obligations pour une fois. Lorsque son colocataire revenait vers lui, il ne pouvait contenir sa joie.

Ainsi, il se mettaient ensemble en route pour le dojo.

- N'est-ce pas trop tôt ? Demandait Denji inquiet. Il doit encore y avoir des cours.

- Non, il n'y a personne le jeudi. J'ai demandé à mon ancien entraîneur, il m'a laissé les clés.

- C'est gentil de sa part.

- Il m'a beaucoup aidé, il y a quelques années.

Denji serrait la main liée à la sienne. Il avait senti la lourde peine qui avait pesé un instant sur les épaules de son ami.

- Je vais bien.

Aki lisait toujours si facilement en lui.

- Je ne veux pas que tu t'inquiète pour moi. Dit-il rapidement.

- Tu ne m'en empêcheras pas.

Denji avait arrêté ses pas pour le forcer à lui faire face.

- C'est la décision que j'ai prise en acceptant de... sortir avec toi.

Gêné, il avait fini sa phrase d'une voix de plus en plus faible.

- Et je t'en remercie.

Délicatement, Aki était venu prendre son visage en coupe pour lui voler un baiser.

Non mécontent, Denji se laissait finalement guider jusqu'au dojo.

- Aki, tu n'es pas gêné ?

- Comment ça ?

Ils traversaient le tatami une fois entrés.

- J'essaie de ne plus penser au regard des autres, je ne les vois plus maintenant. Mais pour toi, c'est différent.

- Tu pense que j'ai honte d'être vu avec toi ?

- Pas parce que je suis aveugle mais-

- Parce que tu es un homme ?

Aki le tirait à lui avec presque trop de force. Contre le torse de son amant, Denji n'osait plus bouger.

- Je te le répète, je t'ai accepté comme tu es. Que tu sois aveugle, un homme ou quoi que ce soit d'autre.

Soulagé, Denji parut relâcher un lourd fardeau.

- Arrête de te prendre la tête pour si peu.

- Ce n'est pas rien, ton bien-être est important.

Aki eut un rire moqueur en s'éloignant de quelques pas. Il prit un boken pour ensuite se mettre en position face à un ennemi imaginaire.

- Denji, n'ose même pas te préoccuper de ma santé mentale avant la tienne.

- Je ne suis pas si fragile.

Il n'était pas bien crédible, lui-même le savait.

- J'essaie d'être fort.

Il avait parlé doucement.

- Je sais.

La voix d'Aki exprimait toute sa douceur.

- Maintenant, regarde.

Le policier ne s'était pas trompé dans le choix de ses mots. Pour cela, Denji lui était reconnaissant.

Une Chaîne IncassableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant