Le labyrinthe de la terreur s'étendait devant moi, vaste et insondable, un dédale de ténèbres qui semblait vivant. Ses murs, hauts et irréguliers, semblaient respirer d'une faim insatiable, prêts à dévorer les âmes des imprudents qui s'y aventuraient. Il y avait quelque chose de profondément malveillant dans cette attraction de foire abandonnée. Les légendes et rumeurs qui l'entouraient étaient devenues des murmures horrifiques dans les esprits des enfants, des histoires qui semaient la terreur dans les nuits de la petite ville. Ce soir, je m'apprêtais à affronter ce lieu maudit.
Je m'appelle Matthew, et depuis aussi loin que je me souvienne, ma curiosité m'a toujours poussé à explorer les endroits les plus sombres, les recoins les plus secrets de notre monde. Mais jamais, dans mes cauchemars les plus terrifiants, je n'aurais imaginé me retrouver devant un défi aussi effrayant que celui qui me faisait face ce soir. Le labyrinthe était hanté, disait-on. Non pas par des fantômes, mais par des poupées. Des jouets autrefois innocents, ensorcelés par une sorcière maléfique. Désormais, ces poupées avaient une volonté propre, une soif de vengeance qui traversait le temps, une malédiction qui imprégnait chaque pierre, chaque ombre de ce lieu infernal.
Attiré par ces histoires morbides, je me tenais maintenant devant les portes grinçantes de l'entrée. Un frisson glacial me parcourut l'échine, tandis que mes yeux scrutaient l'obscurité qui semblait engloutir l'ensemble du labyrinthe. La nuit était noire, absolue, et le silence qui régnait autour de moi était si pesant que même le vent s'était tu. L'atmosphère macabre me coupait le souffle. Tout mon être hurlait de rebrousser chemin, de fuir ce lieu. Mais il était trop tard. J'avais franchi le seuil.
Je pénétrai dans le labyrinthe, chacun de mes pas résonnant lugubrement sur le sol de pierre froide. Les murs du dédale semblaient se resserrer autour de moi, leur froideur me saisissant comme des doigts invisibles. L'obscurité était presque tangible, et les ombres qui dansaient autour de moi prenaient des formes cauchemardesques. Les murmures des légendes semblaient vivre dans l'air, comme si les murs portaient les échos des âmes piégées, des âmes qui n'étaient jamais ressorties de cet endroit.
Des poupées, nombreuses et omniprésentes, étaient suspendues aux murs, cachées dans les coins obscurs. Leurs yeux de verre me suivaient, figés dans des expressions de malveillance palpable. Mon cœur battait à tout rompre, une terreur sourde s'installait en moi. Je pouvais presque sentir leurs regards percer ma chair, leur haine me consumer lentement.
« Qui ose pénétrer dans notre domaine ? »
La voix résonna dans l'obscurité, grinçante, venimeuse, comme une lame de verre qui se brise. Elle semblait provenir de partout à la fois, s'insinuant dans mes pensées, résonnant dans mes os. Je me retournai brusquement, le cœur battant la chamade, cherchant désespérément la source de cette voix.
« C'est... c'est moi, Matthew. balbutiai-je, la peur déformant ma voix. Mon courage vacillait sous le poids de la terreur qui m'écrasait. Je suis venu pour découvrir la vérité sur les poupées maudites du labyrinthe. »
Un rire sinistre éclata dans l'air, déformé, presque inhumain. C'était comme si le labyrinthe lui-même riait de mon arrogance, se moquait de ma témérité.
« La vérité ? Tu veux la vérité ? ricana la voix, un écho moqueur qui résonna dans les couloirs étroits et sombres. Tu ne peux pas supporter la vérité ! »
Soudain, les poupées commencèrent à s'animer. Leurs membres articulés se tordaient dans des angles impossibles, leurs corps autrefois figés prenant vie avec une fluidité malsaine. Leurs sourires, auparavant figés dans une expression d'innocence trompeuse, se déformaient, révélant des dents acérées et des yeux injectés de sang. C'était comme si leurs visages de porcelaine se brisaient sous la pression d'une haine infinie, leur corps tordu par la malédiction.
Je reculai, le souffle court, terrifié par cette scène cauchemardesque qui se déroulait sous mes yeux. Les poupées s'approchaient, lentement, leurs pas résonnant sur le sol comme une marche funèbre, leurs yeux perçants brillant d'une malice infernale.
« Que voulez-vous de moi ? » criai-je, ma voix brisée par la panique.
Je sentais mon courage fondre sous l'intensité de la terreur qui envahissait chaque fibre de mon être.
« Ton âme, Matthew. chuchotèrent-elles, leur voix s'unissant en un murmure effrayant, écho d'un autre monde. Nous avons besoin d'une âme innocente pour briser notre malédiction. Tu es celui que nous attendions. »
Leurs paroles résonnaient dans ma tête comme une mélodie sinistre, hypnotique, paralysante. Je me sentais piégé, encerclé par ces poupées démoniaques, leurs yeux de porcelaine brillants comme des abîmes sans fin. Mon esprit vacillait, et mes pensées se dissolvaient dans la terreur pure.
« Non ! Je ne vous donnerai pas mon âme ! » hurlai-je, ma voix brisée par l'angoisse.
Je tentai de rassembler le peu de courage qu'il me restait, mais la peur, froide et implacable, m'écrasait sous son poids insupportable.
Les poupées éclatèrent d'un rire glacial, leurs voix déformées se mêlant aux échos des murs. Leur ricanement résonnait dans le labyrinthe, se propageant dans chaque recoin comme une vague de démence.
« Alors tu resteras ici, Matthew, pour toujours. Notre labyrinthe sera ton tombeau. »
Elles avancèrent lentement, leurs petites mains de porcelaine tendues vers moi, froides comme la mort, prêtes à me saisir. Je me débattis, cherchant désespérément une issue, mais chaque passage que je prenais semblait me ramener plus profondément dans leur royaume cauchemardesque. Les couloirs se rétractaient, se déformaient autour de moi, m'enfermant dans leur étreinte glaciale.
Soudain, une voix puissante brisa le silence oppressant qui m'étreignait.
« Arrêtez ! Laissez-le partir ! »
Une poupée plus grande que les autres, majestueuse et terrifiante, s'avança. Elle portait une robe de velours sombre, et son visage, figé dans un rictus cruel, dégageait une aura de supériorité. Ses yeux noirs, froids comme des abîmes, me transpercèrent.
« Qui es-tu ? » balbutiai-je, l'espoir naissant dans mon esprit malgré la terreur.
Peut-être, contre toute logique, cette poupée était différente. Peut-être pouvait-elle m'aider à échapper à cet enfer.
« Je suis la poupée maîtresse, la gardienne de ce labyrinthe. dit-elle d'une voix sifflante, presque humaine. Et je peux t'offrir une chance de survie. »
« Mais... pourquoi moi ? » demandai-je, la peur me paralysant encore, bien que l'idée d'une issue semblait se dessiner.
Elle s'approcha, ses yeux vides plongeant dans les miens avec une intensité presque insupportable.
« Ces poupées ont soif de vengeance, Matthew. Autrefois, elles étaient des enfants innocents, mais une sorcière maléfique a lié leurs âmes à ces corps de porcelaine. Elles cherchent à briser cette malédiction en sacrifiant une âme pure. Et tu es celui qui peut les libérer. »
Mes pensées tourbillonnaient. J'étais pris entre la peur de perdre ma propre vie et la compassion pour ces âmes torturées. Le dilemme qui se dressait devant moi était insoutenable : me sacrifier pour leur libération ou tenter de sauver ma propre existence. Mais pouvais-je fuir, sachant que ces enfants, autrefois innocents, étaient maintenant prisonniers de ce cauchemar ?
La poupée maîtresse tendit sa main glacée vers moi, une main trop humaine pour ne pas dissimuler une intention obscure.
« Fais un pacte avec moi, Matthew. Sacrifie une partie de ton âme pour briser la malédiction. En retour, tu auras la vie sauve. »
Je savais que je ne pouvais pas échapper à ce labyrinthe sans affronter la terreur qui m'entourait. Poussant un profond soupir, le cœur lourd, je tendis ma main vers celle de la poupée maîtresse. Dès que nos mains se touchèrent, un frisson glacial traversa tout mon corps, comme si le poids de l'au-delà s'abattait sur moi.
L'échange commença. La poupée maîtresse souriait d'un air triomphant, savourant le pacte qu'elle venait de sceller.
« Maintenant, va. dit-elle d'une voix glaciale. Mais souviens-toi, Matthew... tu ne peux échapper à ton destin. »
Et avec ces mots, le labyrinthe sembla s'effacer, mais l'horreur restait gravée en moi.
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La maison des poupées [recueil de nouvelles]
Horror[un chapitre = une nouvelle] Dans ces récits captivants, vous ferez face à l'énigme troublante du regard vide, à la malédiction des jumelles qui se jouent de la réalité, et à l'énigmatique énigme du sous-sol. Vous serez témoin du bal des poupées, où...