Happy Birthday

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Tu es désolée hein ...

Moi :

Tu vas trouver ça soudain mais on pourrait se voir après tes cours ?

avec ton frère.

14:07

Hélia :

Après les cours ?

14:09

Ouais j'peux voir...

14:09

Je reposa mon téléphone sans lui répondre. Il faut vraiment que je discute avec son frère...j'ai besoin de savoir ce qui s'est passé.

En attendant que l'heure passe, je repris ma lecture. Je trouverais peut être une explication...

2 mai

Ça y'est ! On est samedi !! Il est 5h du matin. Je sais que tu n'arrive pas avant 11h, mais j'étais trop excité pour me recoucher !

Avec papa on a tout décoré ! Maman nous a pas aidé parce qu'elle a dit que tu étais trop vieux pour fêter ton anniversaire comme ça. Mais on s'en fiche non ? Le plus important c'est qu'on s'amuse !

Même si tu vas avoir ...ans, je pense que on a quand même le droit de te faire une fête surprise. Papa a envoyé un message à ta copine pour l'inviter mais elle avait des partiels aujourd'hui (je sais pas c'est quoi mais on va faire comme si), alors on a invité tes deux meilleurs amis ! Seiji et Akane viennent à 10h30 pour te faire la surprise. J'espère que d'ici là j'aurait tout fini. Même si le gâteau que j'ai fait avec maman est énorme, j'ai fait des petits cupcakes arc-en-ciel, parce que je me rappelait plus de ta couleur préférée (c'était une idée de Akane).

Cet après-midi je vais vous laisser entre potes mais ce soir on fait une soirée pyjama rien que TOI et MOI.

Je m'en rappelle de cette soirée, c'était ... magique. On était dans la cabane et on avait des bougies pour s'éclairer. Maman nous avait donné de grosses couvertures pour s'allonger par terre.

On avait passé la moitié de la nuit à regarder les étoiles en discutant de tout et de rien. Mais à ce moment, il ne m'avait rien dit sur ce qu'il subissait à l'école.
Personne ne pouvait le deviner si on assistait pas nous même à la scène. Il était tellement souriant, paraissait tellement heureux quand je le voyais... En même tant, si on se fit à ce qu'il disait, il était réellement heureux quand j'étais là, avec lui. Donc encore une fois, c'est de ma faute...Si j'avais passé plus de temps avec lui...

10 mai

Aujourd'hui, en anglais, les garçons de ma classe m'ont emprunté mes affaires du coup j'ai été collé, parce que c'est la troisième fois que je les ais pas. Je lui ait dit que je les avait oubliées, sinon elle allait engueuler les garçons.

Keyran veut que je fasse son devoir de maths. Il a dit que si je le fait pas, il ira le faire payer à Ren. Je veux pas qu'il fasse ça. Ren a déjà assez de problèmes chez lui avec le divorce de ses parents.

Maman m'a grondé pour l'heure de colle, mais c'est pas grave, je m'en doutais qu'elle le ferait et puis elle a raison, c'est pas bien.

Dis grand frère...C'est quand que tu reviens à la maison ? J'aimerais bien que tu m'aide avec mes devoirs, comme avant. Mais bon, je sais que tu as d'autres choses plus importantes à faire. Papa a dit que tu cherche un travail. C'est vrai ? C'est trop cool ! En plus si t'as un travail ça veut dire que tu auras plus d'argent pour venir me voir ;)

Je leur ai menti pour pas qu'ils s'inquiètent... Je n'ai pas cherché de travail après avoir décidé de mettre fin à mes étude sur un coup de tête. Si tu savais Naoki...J'ai rien fait qu'on pourrait qualifier de bien pour moi cette année...
J'ai fait la fête. Beaucoup. J'ai eu des coups d'un soir, j'ai trompé ma copine quand j'étais alcoolisé... Et toi.. Toi tu me prenais pour un ange, un modèle à suivre.. Tu pensais que j'étais parfait...
Mais la perfection n'existe pas. Ou du moins elle n'existe plus. Elle est partie avec toi. Toi tu étais parfait. Tu cachais ta peine pour le bonheur des autres.

Le journal était posé sur mes genoux, ses mots me transperçant comme des flèches empoisonnées. Je sentais chaque lettre, chaque émotion, comme si elles étaient les miennes. Mon frère avait souffert en silence, cachant ses tourments derrière son sourire radieux.

Une boule se formait dans ma gorge, m'empêchant de respirer correctement. La douleur me transperçait, m'étreignant de toutes parts. Comment avais-je pu être si aveugle, si insensible à sa détresse ? Je me sentais coupable, impuissant face à sa souffrance qui criait à travers les pages jaunies du journal.

Des larmes embuaient mes yeux, brouillant les mots imprimés devant moi. Chaque confession de Naoki était comme un couteau planté dans mon cœur, réveillant en moi une culpabilité insoutenable. Si seulement j'avais su, si seulement j'avais été là pour lui...

Je serrai le journal contre ma poitrine, comme si cela pouvait apaiser la douleur qui m'étreignait. Mais rien ne pouvait effacer le poids de mes regrets, rien ne pouvait ramener Naoki.

Une rage sourde montait en moi, une rage contre moi-même, contre le monde injuste qui avait pris mon frère. Je devais agir, je devais trouver des réponses, même si cela signifiait affronter mes propres démons.
Mes mains tremblaient alors que je me replongeais dans ma lecture du journal, à la date suivante.

11 mai

Cher Grand Frère,

Aujourd'hui à l'école, ça a été un peu dur. Les autres enfants, ils se moquent souvent de moi, tu sais, à cause de ma façon de parler et parce que je suis un peu timide. Mais je fais comme si ça ne me touchait pas.

Pendant la récréation, j'ai essayé de jouer avec les autres, mais ils semblaient ne pas vraiment vouloir de moi dans leur groupe. C'était un peu triste, mais bon, je me suis dit que ça irait mieux demain.

En classe, j'ai fait de mon mieux pour suivre les cours. J'ai essayé de sourire même si j'avais un peu mal au cœur. J'espère que ça ira mieux bientôt.

Je sais que tu es loin, Grand Frère, mais je pense à toi tout le temps. Ça me donne de la force pour ne pas me laisser abattre par les méchants.

Je t'aime tellement, Grand Frère. Merci d'être là pour moi, même quand tu es loin.

Ton Naoki.

Je refermai doucement le journal de Naoki, sentant mes yeux s'embuer de larmes. Chaque mot, chaque émotion qu'il avait couchés sur le papier me percutaient comme des coups de poignard dans le cœur. Mon frère avait enduré tant de souffrances en silence, dissimulant ses tourments derrière son sourire radieux.

La rage montait en moi en lisant les récits des humiliations et du harcèlement qu'il avait subis à l'école. Comment avaient-ils pu lui faire ça ? Pourquoi personne n'avait rien fait pour le protéger ? Je me sentais impuissant, en colère contre ceux qui avaient fait du mal à mon frère.

Pourtant, malgré la douleur qui m'envahissait, une lueur d'admiration brillait au fond de moi. Naoki avait réussi à garder espoir, à rester positif malgré les épreuves. Son courage me bouleversait, me donnant une nouvelle détermination.
Mes poings se serraient de frustration, mais aussi de détermination. Naoki serait toujours avec moi, me donnant la force de me battre pour un monde où personne ne serait jamais blessé de cette manière.

Journal d'un suicidéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant