LES YAKUZAS [ TOME 1 & 2 ]

CHAPITRE 33 - LE SECRET DE KURO

" À l'époque, je n'étais pas capable d'aimer correctement. Et pourtant, je mourrais d'envie d'être aimée.

Nana Komatsu - Nana "

NIKITA

NDA : Gio Mkl - Sick of your love

Je me suis réveillé il y a quelques heures, mais j'ai feins de continuer mon coma quand le médecin est venu dans la chambre.

J'en ai profité pour voler un scalpel.

Le plus amusant dans le fait que je suis actuellement assise sur Kuro en train de le menacer, c'est que Ghost avait parfaitement conscience que j'étais réveillée.

Et il n'a rien dit en quittant la chambre.

Kuro reste silencieux alors que je presse la petite lame sur sa peau.

- Tu n'as pas entendu ? Je veux divorcer, répète-je fermement.

Les points de suture sur mon abdomen me tire, et cette blouse immonde remonte sur mes jambes.

- Refusé, répond-t-il d'une voix neutre.

- Ce n'était pas une question, rétorqué-je en appuyant un peu plus sur le scalpel.

Une goutte de sang glisse sur le côté de sa gorge, avant de s'échouer sur le matelas sous lui.

- Comment tu te sens ? demande-t-il sur le même ton.

Le simple fait qu'il me pose la question me donne envie de lui arracher les yeux.

- J'ai envie de te tuer, avoué-je sans ciller.

- Donc tu vas bien.

Le visage de Yona passe sous mes paupières, l'amertume et la douleur me gagnent alors qu'il inverse nos positions sans se soucier de la pression sur son cou.

Kuro ne cille pas quand son mouvement entraîne celui de ma main, taillant une coupure de quelques centimètres sur sa peau.

Il dégage prestement mon arme, et ses mains encerclent mes poignets tandis qu'il me surplombe.

- Je t'interdis de me toucher ! crié-je en bougeant dans tous les sens.

Je me débat, mais son corps pèse lourd sur le mien.

- Arrête de bouger, tu vas ouvrir tes points.

- Ne fais pas semblant de t'en soucier, tu n'as pas d'âme.

J'ignore si je le blesse, mais je l'espère. Son regard dans le mien, je ne vois plus cette étrange lueur de colère qu'il avait quand tout a basculé dans cette cave.

- Tu es ma femme, je me souci de toi.

- Tu me dégoûte, répond-je en toute honnêteté.

Cette fois, je sais que je le touche.

Il se redresse en me relâchant, et je me rassoie en ramenant la couverture sur mes jambes pendant qu'il s'installe dans le fauteuil.

Sa chemise est froissée et son visage est tendu. J'ai l'impression que pour la première fois depuis que je le connais, il a du mal à ne pas ressentir d'émotions.

- Il faut qu'on parle, commence-t-il en se massant la nuque.

- J'ai parlé, je veux divorcer. Peu importe ce qui m'arrivera, à qui tu me vendras ou ce que ton clan de dégénérés va me faire, je refuse d'être ta femme une minute de plus.

Pour appuyer mes propos, je retire cette fichue alliance qui n'a aucune signification, et la jette sur lui.

Elle atterrit sur ses cuisses, il l'a prend sans quitter mon regard et un léger soupir s'échappe de ses lèvres.