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Le prêtre finissait ses prières et laissa une femme faire un hommage. Lucie l'avait vaguement reconnut. C'était l'assistante de M.Delafleur. Elle pleurait mais Lucie savait ses larmes aussi fausses que les siennes. Qui pourrait aimer un homme tel que lui ? Un homme aussi égoïste et opportuniste. Certainement pas la française.

On lui demanda si elle voulait faire un discours elle aussi. La jeune femme allait refuser lorsque son regard fut attiré par ce qui semblait être un soldat de la garde royal. Un soupire lui échappa et elle se leva.

Lucie : Je ne le connaissais pas depuis toujours, mais il avait été généreux avec moi. Il m'a permis de vivre dans des bonnes conditions et d'accéder à une éducation de qualité. Je regrette sincèrement de n'avoir pu mieux connaître celui qui m'a offert son nom. Merci beaucoup.

Cela aurait dû suffire, seulement l'homme habillé de noir la suivi lorsqu'elle tenta de s'esquiver. Lucie fronça les sourcils et continua tout de même à marcher vers sa voiture. Au dernier moment, la française fit volte face et donna un grand coup de pied dans l'estomac du pauvre homme qui tomba à terre. Sans lui laisser le temps de répliquer, elle l'attrapa par le col et l'immobilisa avec ses jambes.

Lucie : Vous êtes qui ? Et vous êtes envoyé par qui ?

??? : Je ne vous veux aucun mal. Je m'appelle Rodolphe Klöm et je fais partie de la garde rapprochée du prince héritier Bang.

Lucie : Eh bah, vous avez pas été gâté par la vie. Dite moi, vous entretenez de bonne relation avec vos parents ?

Rodolphe : Quoi ?

Lucie : Laissez tomber, votre insigne ?

Lucian : dans ma poche.

Effectivement, à l'intérieur de sa poche de manteau se trouvait un porte feuille noir avec ses papiers d'identité prouvant ses dires. Lucie se décida alors à le relâcher, non sans râler un bon nombre d'insulte au sujet des gens qui se mêlaient des affaires des autres. Notez l'ironie.

Lucie : Très bien, maintenant puis-je savoir pour quel raison un garde de Chan n'est pas justement aux côté de Chan ?

Rodolphe: je ne...

Lucie : épargné moi votre protocole à la noix et avouer que vous êtes là pour m'espionner.

Rodolphe : C'est faux madame, à vrai dire le prince m'a envoyé vous protéger.

Lucie : eh bien sa majesté peut aller se faire foutre. Rentré à l'académie, vous y serez beaucoup plus utile croyez moi.

Rodolphe : Mais...

Lucie : Tututut. Faites ce que je dis, et si le Mister Bang je me crois tout permis à quelques choses à redire, dites lui de m'appeler directement.

Rodolphe : je suis pas sûr que...

Lucie : soit c'est ça, soit j'vous traine en justice pour harcèlement. Bien sûr, vous aurez rien mais croyez moi les réputations se brise vite par ici.

Ces derniers mots finirent de convaincre Le soldats qui se releva tant bien que mal pour s'échapper vers sa voiture sans même dire au revoir. Lucie eut un peu de peine pour lui. C'était une jeune recru sans trop d'expérience. Il ne devait avoir que lui que Chan pouvait envoyer sans risquer de se faire étriper par son chargé de protection.

Dans un soupir, Lucie remonta dans sa voiture. Il faisait encore frisquet dehors. Un petit aperçu des giboulées de mars à venir commencèrent même à tomber, créant de la buée sur les vitres. La française, non sans râler, enclencha les essuie-glaces, puis démarra le GPS. Elle avait rendez-vous avec un notaire au domicile de son défunt « père adoptif ».

Elle zizagua longtemps sur les routes de campagne avant d'arrivé devant un grand manoir qui ne lui inspirait que de la colère. Cette grande bâtisse du XIXème siècle était, malgré son âge, très conservé grâce au bon entretien du majordome. Un homme d'âge mûr très gentil et chaleureux qui avait pratiquement toujours vécu entre ces murs aux côtés de sa femme.

Mais, pour Lucie, cet endroit est associé à trop de douleur. La douleur de la séparation avec sa sœur, celle des retrouvailles, de la perte et de la solitude. Il y avait eu pourtant de bon moment. Seulement, ceci était rare et leur souvenir très endommagé dans l'esprit de la jeune femme. Il revenait parfois par bribes : un sourire, un rire, des odeurs ou des sensations.

Cette fois-ci, Lucie avait besoin de se souvenir. Elle devait en savoir plus sur Emelyne ainsi que sur M.Delafleur. Mais ça c'était son combat, et elle devait le mener seule.

{SKZ Royal Académie } StraykidsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant