II ⬩ Amaryllis

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Quelqu'un se trouvait assis sur un rocher au bord du chemin, quelques mètres devant. Il s'agissait sans aucun doute d'Amaryllis. Celle-ci tourna la tête après avoir entendu Shiori prononcer son nom. Elle semblait très étonnée de nous voir, surtout à ce moment.

- Shiori ! Cela faisait bien longtemps que l'on ne s'était pas vues ! Je suis très surprise de te voir ici.

Ainsi, elle se leva, puis enlaça Shiori dans ses bras, et finit par nous regarder.
- Que me vaut le plaisir de vous voir en ces lieux ?

- Shiori voulait vraiment te voir. Nous aussi d'ailleurs, mais nous n'avions jamais trouvé le temps de venir ici tous ensembles, lui ai-je répondu.

- À ce point-là ? Je suis vraiment très heureuse que vous ayez pensé à moi, et que Shiori ne m'ai pas oubliée !

Elle se mit à marcher avec Shiori, en direction d'un village relativement proche. Elle nous parlait de tout ce qu'elle avait vécu durant la période où elles ne s'étaient pas vues. Lorsque nous sommes arrivés dans ce village situé tout en haut de la montagne, tout était devenu bruyant.

- Pourquoi seraient-ils partis en pleine nuit comme ça ? S'ils avaient l'intention de ne jamais revenir, ils n'auraient pas laissé leur argent ici. Y a t-il donc une chose qui peut être normale en ce moment ?

Un homme était devant la porte d'une auberge. Il parlait à quelqu'un à l'intérieur de celle-ci, qui était sûrement celui qui lui a apprit la nouvelle. Dans un sens, je le comprenais : toutes ces choses anecdotiques mais étranges qui se produisaient ces derniers temps avaient fini par l'irriter au plus haut point. Que cela soit à cause de la lueur, le couple, ou bien cette forêt, moi aussi, j'avais l'impression que plus rien n'était normal.

- Ce n'est pas la première fois qu'une telle histoire se produit. Ces histoires qu'ils racontent, ce n'est que pour faire parler d'eux. Rien qu'hier, on a retrouvé un des gamins qu'on pensait disparus depuis deux jours. Il a lui-même avoué qu'ils recherchaient juste de l'attention. Maintenant, même des adultes se prennent au jeu. Sérieusement, une lueur bleue ? Cette situation ne fait qu'empirer... Bon, je vous laisse. Si vous avez des nouvelles d'eux, envoyez moi une lettre. Bonne soirée !

Puis il s'éloigna sans plus d'explications.

- Une lumière bleue, il a dit ? La même lumière bleue que nous avons vu hier, tu penses ? me demanda Armand.

- C'est possible.

La journée fut si belle que je ne remarquai pas la nuit qui tombait ; elle ne m'inquiétait pas, car il n'y avait pas une seule trace de la lumière bleue. Shiori était très fatiguée de cette journée et souhaitait rentrer, mais je ne voulais pas. J'étais assis sur un banc face à une grande partie de la forêt. Armand, entre quelques rires de voyageurs traînant dans le village, nous dit :

- Demain, je travaille. Et la nuit va tomber, alors je préfère rentrer. Tu viens ?

- Je pense que je vais rester un peu ici.

- D'accord. On se revoit demain alors.

Il se retourna et partit tout en portant Shiori sur ses épaules. Il disparut très vite dans l'ombre des arbres et je me retrouvai seul avec Amaryllis. Je me rappelais soudainement de ce dont nous avions parlé la dernière fois, ce qui relança la conversation entre nous deux.*

Nous avons continué à parler pendant une heure ou deux tout en regardant la forêt, puis le silence s'installa. Elle s'endormit, et moi aussi. Je me reveillais au beau milieu de la nuit. J'étais fatigué, et ne distinguais rien à cause de l'obscurité, mais en me retournant, je pouvais voir la lueur. Après l'avoir vue, je ne pouvais plus l'ignorer.

Chère YariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant