Chapitre 2 ⬩ Le Départ

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- R.v...le-to. !

Cela semblait être la voix de Shiori. Je ne parvenais pas à comprendre ces simples mots qui me semblaient être des paroles dénuées de sens.

- RÉVEILLE-TOI !

Je me levais immédiatement, encore à moitié endormi.

- Dis, tu penses pas y avoir été un peu fort ? On crie pas comme ça aux gens en plein sommeil....

Je regardais autour de moi. En me concentrant, j'arrivais à distinguer Armand et Shiori, la pièce étant faiblement éclairée par quelques maigres rayons de soleil. Je revenais à mes esprits, alors que ma vision revenait à la normale. C'est alors que je réalisais : le soleil se levait, c'était l'aube.

- Lève-to-

Je ne voulais pas qu'il parte sans nous dire au revoir, je me suis donc mis à courir de toutes mes forces vers l'entrée. Je passai la porte et le vis au beau milieu du chemin, prêt à partir. Je ne pensais pas qu'il était encore là. D'habitude, il part avant même que je me réveille, donc j'étais heureux de pouvoir lui dire au moins au revoir. Essoufflé, je lui dis :

- J'ai... failli ne... pas me... réveiller. Je suis content... d'au moins d'avoir pu... te voir une dernière fois avant... que tu ne repartes... Merci de... m'avoir réveillé, Shiori.

Shiori me fit un signe de la tête. Armand et elle m'avaient rattrapé, ils se tenaient juste à côté de moi. Ils paraissaient tristes du départ de papa, tout comme moi. J'essayais de ne pas le montrer, mais je suis sûr que ma tristesse se lisait sur mon visage.

- Moi aussi, je suis content d'avoir pu te croiser une dernière fois. Je suis désolé. Mais je ne peux rien y faire, c'est le travail.

- Aucun de nous n'y croit, mais si tu le dis... lui répondit Armand.

- Je ne dois pas tarder, je vais devoir commencer ma route. J'espère que je serai en mesure de revenir très bientôt. Un jour, tout cela sera du passé. En attendant, il faut continuer à rester fort !

- À bientôt !

Sur ces mots, il se retourna, puis commença à avancer lentement pendant que nous lui disions au revoir, jusqu'à ce qu'il disparaisse de notre champ de vision. J'étais exaspéré. Il ne s'était même pas retourné ne serait-ce qu'une unique fois pour nous dire au revoir. Je décidais de rentrer, puisque cette situation m'énervait, et que je commençais à frissonner, à cause de la différence de chaleur entre l'intérieur chauffé, et l'air extérieur qui était encore bien frais car le soleil venait à peine de se lever. En m'y dirigeant, je croisais le regard d'Armand qui m'interpella.

- Tiens, en te réveillant avec Shiori je me suis rappelé d'un truc. Hier soir, en rentrant, j'ai remarqué quelque chose que je ne vois jamais la journée. C'était une sorte de... lumière bleue qui venait du beau milieu de la forêt. Mais ce que j'ai trouvé étrange, c'est que j'ai croisé ce qui avait l'air d'être un couple à peine quelques minutes plus tard. Ils m'ont posé des questions sur les rumeurs du coin si je me souviens bien. Et puisque je suis rentré après toi, tu as dû voir les mêmes choses, non ?

Je pensais qu'il n'était tout simplement pas parti, qu'il était resté à la maison avec Shiori. J'étais donc surpris.

- Je ne savais pas que tu étais parti... Je les ai croisés aussi. D'abord la lueur bleue puis ça, décidément...

- Si ce n'était que ça, je n'aurais même pas pris la peine de t'en parler. Mais cette nuit, j'ai fait un rêve avec cette lueur bleue. J'ai jamais eu aussi peur que dans ce rêve ! Tout paraissait tellement réel... Je n'arrête pas d'y penser depuis hier. Quelque chose... n'est pas normal avec cette lueur, Aurèle.

Chère YariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant