Cache & Attrape-Coeur [Comédie romantique dark]

Chapitre 2

Mike

22 :30. J'observe la foule peu à peu s'agglutiner sur la piste de danse et autour du bar. La majorité est composée de nénettes toutes aussi pimpantes que les autres. Les hommes ne sont autorisés à entrer qu'après minuit, stratégies adoptées par toutes les discothèques du pays pour attirer la clientèle masculine et bourrée de testostérone. Sans fille, pas de clients. Je les regarde entrer en masse, les yeux scrutateurs à la recherche de leurs prochaines proies. Parmi eux, combien seront prêts à tout pour pouvoir se libérer de leurs pulsions d'ado-prépubères ? Trop, malheureusement.

Ici, on a droit à tout : harceleurs, agresseurs, exhibitionnistes, violeurs... Notre politique est sans appel : pour chaque mauvais pas, c'est la porte avec effusion de sang. Scallon tient à ce qu'on ne laisse rien passer pour que notre clientèle féminine passe un bon moment dans nos locaux et, au fil des années, le Cloud est devenu la boîte la plus sûre et la plus populaire de la capitale. Elle est remplie tous les soirs de gens venant de tout horizon. Pour assurer la sécurité de tout le monde, celle-ci est infestée de caméras et de vigils qui travaillent sous mes ordres. Posté dans la salle de sécurité devant les multiples écrans avec deux autres de mes hommes, je ne manque rien de ce qui se trame et communique avec mes collègues sur le terrain depuis mon oreillette dès que je détecte des comportements douteux pour les faire sortir avant qu'ils ne passent à l'action. Scallon compte sur moi et je ne le décevrai pas.

Mon père adoptif m'a pris sous son aile alors que je n'avais que quatre ans. Il m'a repéré à l'orphelinat et voyait déjà le caïd en moi. Homme d'affaires rigoureux et mafieux invétéré, il m'a formé au sport de combat, au tir et m'a enseigné tout ce qu'il savait du dark monde avant de placer son club entre mes mains et aujourd'hui, j'assure sa sécurité d'une main de fer tandis qu'il en gère les finances.

Je scrute la caméra du bar lorsqu'un type pas net attire mon regard. Seul, il dissimule son visage sous une capuche et s'assoit à côté d'un groupe de filles en train de boire un verre au bar.

-Zed, zoome sur ce mec, dis-je à mon tech en pointant l'écran du doigt.

Mon collègue obéit. Le type en question jette des regards furtifs autour de lui avant de sortir de sa poche quelque chose que je ne perçois pas à l'écran et le dirige vers le verre d'une des filles qui lui tourne le dos.

-Ouaip, ça pue le GHB. Jaimie, tu vois le type à la capuche au bar ? dis-je depuis mon oreillette à mon collègue vigile posté non loin de ma cible.

-Ouai, je l'ai en visu.

-Chope-le et ramène-le-moi.

-Bien reçu, chef !

J'observe mon sous-fifre saisir brutalement le type par les épaules de sa veste et le trainer hors du club, sous le regard ébahi de la foule.

-Gilles, tu me reçois ? appelé-je ensuite notre barman.

-Ouai, Mike, je te reçois cinq sur cinq.

-Tu vois le mojito de la blonde assise au bar sur ta gauche ? Il est drogué, mets-le de côté et offre-lui un nouveau.

-Ok !

Après avoir fait tester le verre drogué par un de mes sous-fifres, il s'est bien avéré positif au GHB. Encore une fois, y en a un qui va prendre cher ce soir et je me réjouis d'être celui qui va venir lui apprendre la vie. D'un pas lourd, je descends au sous-sol du club pour rejoindre mes collègues qui ont certainement déjà préparé le terrain et ça ne loupe pas. Lorsque j'ouvre la porte de la cave, le type à la capuche et ligoté et assis sur une misérable chaise placée sous les néons grésillant de la pièce, sa face de pitbull déjà gonflée et couverte d'hématomes. Jaimie et Tanja sont postés autour de lui, attendant sagement que je passe à l'étape suivante. Je saisis une chaise et m'assois en face de lui. Sans même faire les présentations, je lui assène :