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Pour certaines personnes Red bull évoquait une boisson énergétique, pour d'autres un sponsor d'athlètes de haut niveau. Il n'était pas étonnant d'allumer sa télé et de tomber sur des cyclistes s'élançant sur des pentes infernales arborant fièrement les couleurs du taureau. Il était encore moins surprenant de voir des canoés flanqués de la devise "red bull donne des ailes" s'élancer dans des rapides déchainée. Pour Imaé, Bianca et Dona, Red bull signifiait avant tout travail et formule 1. Dona avait rejoint l'équipe un peu plus de deux ans auparavant et profitait maintenant du rôle d'ingénieur de course, Imaé quant à elle était arrivée en tant que stratège au début de l'année précédente, Bianca en revanche venait tout juste d'être mutée dans l'équipe suite aux recommandations de la précédente responsable des ressources humaines, à la recherche d'une remplaçante, après s'être illustré en f2 pendant de nombreuses années.
Travailler chez Red bull semblait à première vue être un cadeau, tel un beignet fourré au chocolat un matin difficile. Faire le métier de ses rêves dans l'une des disciplines les plus prisée du sport auto avait un délicieux gout de sucre fris et de cacao fondu. Cependant à peine deux grand prix écoulés et le chocolat avait été remplacé par du tabasco. Le duo de pilotes prometteurs que formait Sebastian Vettel et Mark Webber se voyait alourdis par leurs mauvaises relations, bien qu'une fois toutes les pleine lunes les deux réussissaient à trouver un terrain d'entente. Leurs désagréments avaient divisé l'équipe qui s'amusait dorénavant à prendre partis pour l'un ou l'autre des pilotes. Il ne serait pas surprenant de voir certains mécaniciens arriver au travail arborant fièrement un t-shirt flanqués d'un "team Vettel" ou dans l'autre cas "team Webber". Le team principal de l'écurie, Christian Horner, était après seulement 5 ans dans ce métier déjà au bord du burn out. Il avait espéré que le gp de Malaisie apaise les tensions naissantes. Il s'était fourvoyé.
Christian avait pris un soin tout particulier dans le choix de ses équipes, seuls les meilleurs avaient leur place à ses côtés et il avait pleinement confiance en eux. Lorsque sa stratège principale, Imaé, avait donné l'ordre "multi map 21" jugeant qu'il serait trop risqué de laisser les deux pilotes se battre pour la pôle position alors qu'en restant dans leurs positions actuelles ils pourraient assurer la première et la deuxième marche du podium sans risquer le moindre incident de course, Christian avait immédiatement approuvé. L'ordre avait été aussitôt relayé aux deux pilotes. C'est là que tout dérapa. Dona était d'ordinaire une personne plutôt joviale, beaucoup la comparait à un panda roux, un petit être rempli d'amour aux joues rondes. De même Sebastian était un jeune homme au sens de l'humour développé et un charme qui savait pallier à merveille son côté entêté. Il avait donc semblé évident pour Christian d'assigner à Dona le rôle d'ingénieur de course pour le pilote allemand persuadé que les étincelles seraient au rendez-vous. Christian avait pensé à des étincelles positives, un lien fort et une coopération impeccable. A la place il avait reçu un feu de forêt auquel l'ordre multi map 21 venait de rajouter de l'essence.
- Sebastian multi map 21, répéta pour la troisième fois Dona qui peinait grandement à masquer son agacement.
Le silence s'installa dans l'écurie d'ordinaire si agitée car sur la dizaine d'écran sur lesquels la course était retranscrite pas un seul ne montrait un signe de changement dans la conduite de l'allemand qui contrairement à l'ordre direct qui lui avait été donné n'était pas en train de ralentir pour garder sa position actuelle de numéro deux. Non, le pilote se rapprochait dangereusement de son équipier australien prêt à un découdre.
- Allez Seb, c'est idiot, repris Dona.
Elle ne reçu aucune réponse. L'allemand tenta de dépasser une première fois Webber. De sa place Christian parvenait à entendre la voix rongée de colère de l'australien qui s'échappait du casque de son ingénieur qui pour l'apaiser ne pouvait que répéter encore et encore "il a été prévenu". Le pauvre homme lançait des regards apeurés à Dona.
- Sebastian, prévenu une dernière fois la jeune femme.
Cette fois l'allemand réussit à dépasser son coéquipier et prit la tête du championnat. La bataille sur la piste venait de se terminer, mais celle en dehors, elle, venait de prendre une nouvelle tournure. Il était évident pour tous que Seb venait d'enterrer toute chance de réconciliation entre lui et Mark, mais il venait aussi de s'attirer les foudres de sa propre ingénieure. Dona était dotée de beaucoup de patience, elle acceptait de bonne grasse les hurlements et les insultes des pilotes comprenant parfaitement la myriade d'émotion qui leur passait dans la tête durant une course, elle prenait sans peine la responsabilité des décisions prises par les stratèges peu importe la réaction du pilote à qui elle devait l'annoncer. Un ingénieur et son pilote formaient leur propre équipe au sein de l'écurie, lorsque le coup d'envoi était lancé les deux n'avaient plus qu'un objectif obtenir le meilleur de la voiture et de la course. Et pour parvenir à ce résultat, les deux devaient travailler main dans la main. Dès l'instant où Sebastian avait pris la décision d'ignorer un ordre, il avait compromis cet équilibre.
Pour le bien de l'équipe Dona réussit à maintenir un semblant de calme jusqu'à ce que le drapeau à damier soit brandi dans les airs puis jeta son casque sur son bureau et quitta les locaux. Habituellement deux places sur le podium auraient été la plus belle nouvelle de la journée, tout ce qu'une écurie pouvait espérer. Les mécaniciens se seraient jetés contre les barrières pour acclamer les deux champions du jour. Aujourd'hui il n'en était rien. A la table des stratèges Imaé sortit elle aussi le pas rageur non sans avoir au préalable proposé ses services de tueur à gage au team principal.
Christian n'était pas né de la dernière pluie, il savait qu'avoir deux très bons pilotes risquait de mal finir, mais il avait espéré que tout ne dérape pas si vite. Il s'enferma dans son bureau pour réfléchir à la manière la plus efficace de répondre au problème. Evidemment il faudrait que l'allemand s'excuse publiquement, qu'il s'excuse en privé à l'équipe et qu'il montre un comportement irréprochable pendant les gp suivants. Imaé et Webber garderaient leur rancune plus longtemps, mais ils finiraient par eux aussi passer l'éponge tant que l'allemand assumait ses fautes. Christian resta longtemps, très longtemps dans son fauteuil à imaginer tous les scénarios possibles. Quand il en sortit enfin, le podium avait été célébré depuis des heures et le paddock commençait à se vider de son public. Ayant assez repoussé sa discussion avec ses pilotes, Christian prit la direction de la salle de repos de l'écurie. Bien sûr il n'était pas idiot et savait très bien que les deux seraient probablement déjà en train de se crêper le chignon comme des collégiennes. Il ne fut donc pas surpris d'entendre des hurlements s'échapper de la pièce, la surprise se révéla lorsqu'il ouvrit la porte. Comme il l'avait anticipé les deux pilotes s'étaient lancés dans une joute verbale, mais ils n'était pas seuls, Dona et Imaé dont il avait perdu la trace plus tôt s'étaient jointes à Webber pour hurler sur le pilote allemand.
- Et alors quoi ?! hurla Sebastian. Je roulais, j'étais plus rapide, je l'ai doublé, j'ai gagné, il n'y a rien d'autre à ajouter ! Il voulait gagner, il n'avait qu'à être meilleur !
Horner pouvait dire adieu à son plan initial, il aurait plus de chance de gagner au loto que de tirer des excuses de la bouche du plus jeune. Il garda cependant l'espoir de garder la situation sous contrôle jusqu'à ce que la stratège s'empare du trophée déposé au sol et s'avance menaçante vers l'allemand. Le team principal jugea qu'il était grand temps de faire savoir sa présence et de jouer de son autorité.
- Oh ! Vous vous croyez où tous les quatre ? Sur un ring de box ? Dans une école maternelle ? Ce qui s'est passé aujourd'hui est inacceptable, de la course à maintenant. Vous êtes ici pour bosser pas en colonie de vacances, si vous êtes incapables d'être professionnels la porte est juste là. Maintenant vous foutez le camp et vous rentrez chez vous ! Et dès qu'on rentre en Angleterre vous êtes à 8h tapantes au siège, on va avoir une petite discussion avec la RH.
Oui décidemment, la saison 2010 chez Red bull s'annonçait compliquée.
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*Pour les besoins de la fic l'incident "multi map 21" au gp de Malaisie a été décalé à 2010 au lieu de 2013 dans la réalité
• Par Aphrodite
ᴏʟʏᴍᴘɪᴀ ᴄʀᴇᴀᴛɪᴏɴ
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𝐑𝐞𝐝𝐛𝐮𝐥𝐥 𝐠𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐲𝐨𝐮 𝐋𝐨𝐯𝐞 ⸢ 𝐅𝐨𝐫𝐦𝐮𝐥𝐚 𝐎𝐧𝐞 ⸥
FanfictionAvril 2010, L'écurie Autrichienne entrevoit une chance au titre pour la première fois, mais entre rivalité et passions le championnat semble à des années lumières. Si Adrian Newey s'est dépassé pour créer une voiture d'exception il faudra bien plus...