Mon étoile

Prologue

23 novembre 2008, Londres.

— T'es qu'une grosse pétasse, Amélia. J'espère que tu en es consciente au moins ?

Je hoche doucement la tête, qui me lance depuis ce matin, pour ne pas m'apporter plus d'ennuis.

Elles affichent une mine réjouie sur leur pitoyable visage. Visage que je me coltine depuis trois ans déjà. Et voilà qu'une nouvelle année scolaire vient de commencer.

Je pensais être tranquille, lorsque j'ai vu que durant presque trois petits mois, elles ne m'avaient rien dit, ni rien fait. C'était un vrai bonheur.

Je les vois partir en gloussant, leurs talons claquant contre le sol du lycée, et leur parfum beaucoup trop fort stagnant dans l'air.

Je me relève difficilement, et adosse mon dos contre les affreux casiers vert de mon lycée.

Je me passe une main dans les cheveux, qui sont sans grand étonnement décoiffés, et y trouve un chewing gum.

Je sors un petit miroir de mon sac de cours, pour admirer l'étendu des dégâts.

Il est bien collé, donc je ne pense pas que je puisse l'enlever sans couper la mèche entière.

Je grogne et range mon miroir, avant de me diriger vers la sortie du bâtiment.

— Eh ! Attends Lia !

Je me stoppe nette en entendant la voix suraiguë de Rose, ma "meilleure amie"

— Combien de fois je t'ai dis de simplement m'appeler Amélia ?

Elle s'arrête devant moi et reprends son souffle, comme si elle venait de courir un marathon.

— Excuse-moi, A-mé-lia.

Je souffle d'exaspération face à son ton. Pourquoi se sent-elle obligé de bien découper chaque syllabe ?

Je l'observe quelques secondes, pour voir sa tenue.

Elle a mis une mini jupe en jean, ainsi qu'un débardeur blanc. Ses cheveux blonds sont coiffé en un chignon défait.

Je n'arrive toujours pas à comprendre comment le directeur de l'établissement la laisse venir en cours comme ça, alors que d'autres filles se font refuser pour moins que ça.

— Oh la la, mais qu'est-ce que c'est que cette horreur ?! me dit-elle lorsqu'elle remarque le chewing gum se trouvant dans mes cheveux.

Elle me le montre du doigt, comme si je n'avais pas remarqué qu'il était là.

— Un chewing gum. Comme tu peux le constater.

— C'est encore Laurie et sa bande ?

Je hoche la tête, et son sourire disparaît de son visage. Je décide alors de changer de sujet. Je ne veux pas la mettre mal à l'aise.

— Tu voulais me parler de quoi ?

— Oh, je voulais juste savoir si tu voulais manger avec moi ce midi.

— Tes amies ne sont pas là ?

— Si, bien sûr que si. Mais toi, tu es ma meilleure amie. Alors je me demandais...

Je lui coupe soudainement la parole. Je ne veux pas rester éternellement dans ce couloir avec cette tête.

— Je vais rentrer chez moi, désoler Rose.

Je me retourne et quitte le lycée aussi vite que je le peux.

Je ne veux plus remettre les pieds là-dedans. Plus jamais.