Mon étoile

Chapitre 2 : Jenna

TW : ce chapitre contient des mentions de tentative de suicide.

25 novembre 2008, Londres

Je joue nerveusement avec mon stylo bleu, pendant que ma professeure de mathématiques explique son cours. Mais comme d'habitude, je ne comprends pas grand chose.

— Mademoiselle Rivers, pouvez-vous répondre à la question ?

Je relève soudainement la tête, prise de court par ce qu'elle me demande.

— J'attends.

Je sens que tous les regards sont braqués sur moi, et très vite, ma respiration se fait de plus en plus saccadée.

Je n'aime pas avoir l'attention sur moi.

Je ne mérite pas toute cette attention.

— Je...Je ne connais pas la réponse.

Lorsque je prononce ces six petits mots, je peux entendre Rose ainsi qu'une de ses amies rigoler. Rose. Ma meilleure amie. Du moins, c'est ce qu'elle me dit depuis des années déjà. Mais une meilleure amie, c'est censée te soutenir, t'aider dans n'importe quelle situation. Pas se moquer de toi. Comme elle aime si souvent le faire.

— Très bien. De toute façon, vous ne savez jamais rien. Cela ne change pas de d'habitude.

Je sens mes joues s'empourprer, et ma vision devient très vite trouble. Je déteste ce genre de situation, et je n'aime pas ce genre de professeur. Qui te rabaisse lorsque tu ne sais pas répondre à une simple question, ou bien encore lorsque tu as une mauvaise note à une évaluation.

Je passe le reste du cours la tête enfouie dans mes bras, pour ne plus voir les regards de mes camarades de classe, fixés sur moi.

Lorsque la sonnerie retentit, je m'empresse de ranger mes affaires, mais à ma grande surprise, ma professeure de mathématiques m'interpelle.

— Ne t'inquiète pas, ce ne sera pas bien long.

Je la regarde, perplexe, sachant pertinemment ce qu'elle va me dire.

Je regarde la salle de classe diminuer, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que moi.

Je souffle lorsque je réalise que je vais arriver en retard à mon prochain cours. Chose que je n'apprécie pas, étant donné que je vais devoir rentrer devant tout le monde.

— Viens, n'aie pas peur.

Je la regarde quelques secondes, puis m'exécute.

— Alors, peut-être connais tu la raison pour laquelle je voulais te parler ?

Je secoue la tête en signe de négation, même si j'ai tout de même quelques petites idées.

Elle se lève de sa chaise pour me faire face, et je peux distinguer quelque chose dans ses yeux. Peut-être de la tristesse. Je n'arrive pas bien à savoir.

— Tes résultats de ce semestre sont très mauvais. Je ne sais pas ce qu'il t'arrive Amélia, mais tu devrais faire un effort. Peu importe la raison.

Je me met soudainement à rigoler sur ses dernières paroles.

Peu importe la situation ? Je dois essayer de remonter ma moyenne peu importe ce qu'il m'arrive ? C'est bien cela que j'ai compris ?

— Je ne comprends pas la source de ton rire. Nous parlons de ton avenir, Amélia. J'essaye simplement de t'aider, de te pousser vers...

Je lui coupe soudainement la parole. Je ne veux pas en entendre plus.