Chapitre 17 - Le jeu des émotions [réécriture]

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PDV ENZO

Ma trousse de secours en main, je m'approche lentement d'elle. Elle est encore désorientée, et son regard reflète un certain vide.

Ses yeux épient mes moindres faits et gestes. Elle se contente de rester silencieuse, comme si une partie d'elle-même n'était pas réellement présente.

Pour une raison qui m'échappe, je sais qu'elle ne ressent aucune peur à mon égard. Son corps ne tremble pas, comme quand un homme n'est pas loin d'elle.

Pourtant, ses yeux trahissent tout de même sa méfiance à mon égard. Une certaine dualité nous unit, sans que nous le désirions vraiment.

Je retire sans réfléchir la ceinture de mon pantalon.

Son corps bondit de l'autre côté du canapé. Ses yeux s'écarquillent sur ma ceinture, et sa cage thoracique se soulève plus rapidement.

Ses bras se mettent instinctivement devant son visage.

Je pourrais jurer que sur l'instant, ma poitrine s'est resserrée et que des picotements désagréables m'ont consumé.

Elle est si affaiblie, et ça ne lui ressemble clairement pas.

Des milliers de questions se bousculent dans mon esprit. Mais, la première reste autour du responsable.

Je m'installe de l'autre côté, pour lui laisser son espace de sécurité qu'elle venait de s'installer.

- Nunca te tocaré, mi ángel. (Je ne te toucherai jamais, mon ange)

Son corps se tend, et je réalise que nous avions la même langue maternelle. Je me suis laissé aller à sa tristesse, en octroyant mes barrières.

Ses bras s'abaissent lentement, et je tombe sur ses yeux verts froncés par la surprise.

Mon corps glisse avec précaution à ses côtés.
Ma ceinture toujours en main, mon regard l'accompagne avec douceur sur l'état de sa cuisse.

Elle m'autorise d'un simple hochement de tête. Et je m'active à lui faire ce garrot.

L'hémorragie l'avait déjà bien attaqué au vu de son teint blafard.

Je me saisis de ma bouteille d'alcool, et lui tends un oreiller qu'elle prend simplement dans sa main.

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire face à sa fierté qui réapparaît.

Je reconnaissais bien là la diablesse qui était en elle.

Je détourne mon attention sur sa blessure, qui n'était pas profonde. Mais, qui nécessitait tout de même des points de suture.

Mes iris plongent dans les siennes, qui ne me quittent pas une seule seconde. Une certaine chaleur s'immisce entre nous, sans que nous en ayons le contrôle.

Et putain, que ça me rend fou.

Je l'avertis que ça allait être le moment.

Je laisse s'écouler l'alcool sur sa blessure, et sa jambe se tend sur mes doigts. Son visage se crispe de douleur. Mais, elle ne hurle pas pour autant, contrôlant parfaitement sa souffrance.

Un fil et une aiguille en main, je retombe dans mes anciennes habitudes.

Mais, cette fois-ci, c'était différent.

Mes yeux virent par moment dans les siens, pour m'assurer qu'elle soit toujours consciente.

- Toi aussi, tu as dû apprendre à te débrouiller seule, me coupe celle-ci.

Light in the darkness [réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant