PDV: Catalina
-Je déteste ce pays à la con.
Nous y sommes. Dans notre nouvelle maison. Et je la déteste déjà. Vas savoir pourquoi.
Pendant tout le vol j'ai dû supporter les réflexions inutiles de Dongo, les regards glacials de Raffaël, les fameux « Vous allez adorés notre nouvelle maison... » de Ruben et l'impassibilité de Talia. Tout ça en quelques heures.
Je confirme, c'est trop pour un simple humain.
J'ai voulu m'enfoncer dans mon siège et disparaître pour l'éternité. Mais évidement, à chaque fois que j'étais dans MA bulle à MOI, Dongo me sortais ses blagues racistes préférées.
Et honnêtement, franchement, sérieusement, vraiment, réellement, j'ai cru que j'allais sauter de cet avion de malheur.
Dieu merci, je suis encore vivant et ce n'est sûrement pas grâce à mon autre idiot de frère qui ne vit uniquement que pour juger l'espèce humaine.
-Je vous l'avez dit non ? Elle n'est pas mal notre nouvelle maison ! S'extasie notre beau-père en souriant mais perdit vite son sourire au fur et à mesure du silence qui règne.
Aucun de nous ne parle. Peut-être pour ne pas faire part de notre avis à Ruben par peur qu'on le fasse culpabiliser d'avoir choisi une maison aussi pourrie mais on sait qu'il fait de son mieux.
-Y'a mieux.
Dongo se tourna brusquement en direction de notre jumeau aigri et désagréable pour lui faire les gros yeux. Ces deux là ont eu un contact visuel plus long que mon avenir. Les yeux de Dongo se mirent à pleurer et ce dernier souffla bruyamment sur Raf.
-Tu soules j'ai juré !
C'est alors mon frère le plus idiot qui décida d'entrer en premier pour découvrir la maison. En réalité, il n'y avait que Ruben qui était impatient de découvrir la maison. Pas nous trois. Et Talia, il faudrais déjà qu'elle nous parle pour qu'on sache ce qu'elle pense mais on ne peut pas trop lui en demander.
Tout ce qu'elle sait faire c'est nous regarder, nous juger et nous renier. Et piquer ses crises interminables ça, elle le fait à la perfection. Personne ne pourrais être une garce comme elle.
Parfois, j'aimerais vraiment réussir à la comprendre. J'ai essayé tellement de fois que j'ai arrêté de compter. J'ai vraiment essayé de la comprendre et de me mettre à sa place, je sais que ce qu'elle a vécu est une horreur et qu'elle en souffre. Je sais que l'éducation que lui ont donné ses parents n'est en aucun cas la bonne.
Mais ce n'est pas une raison pour donner exactement la même éducation à ses propres enfants.
Je me souviendrai toute ma vie du jour où elle avait complètement disjoncté. Ce soir là, elle a failli me tuer. Avec un couteau de cuisine. Ruben était au boulot et avait eu du retard. À la maison il n'y avait donc que mes frères, ma mère et moi.
Je pensais qu'elle dormais tranquillement dans sa chambre qui étais en bas des escaliers mais au contraire, elle était belle et bien réveillée. Le bruit de verres résonnait et était rythmé. Je pouvais entendre des verres éclater sur le sol. J'ai donc décidé d'aller jeter un coup d'œil pour m'assurer que tout se passais bien.
Et je me dis que j'étais vraiment idiote de me demander si tout se passait bien alors que des éclats de verres se faisaient entendre ...
À ma plus grande surprise, ma mère s'était jetée sur moi à la seconde où mon pied avait toucher la dernière marche. Elle m'avais tiré les cheveux tellement fort que j'étais impuissante même en me débattant. Elle avait saisi un couteau dans le tiroir de la cuisine et avait tenter de me le planter.
Et elle a réussi.
Mes sauveurs sont arrivés à temps. Ruben n'en faisait malheureusement pas parti, mais Raf et Dongo oui.
Ils en avaient mis du temps, mais ils étaient venus.
Ma mère avait été enfermer jusqu'à l'arrivée de notre beau-père. Et moi je m'en suis sorti avec une grosse entaille dans le cou et une touffe de cheveux en moins.
On m'a fait des points de suture et un bandage que j'ai dû garder 3 mois.
Encore ne serait-ce qu'une seule seconde et Talia aurait tuer sa fille. Ça me donne des frissons quand j'y repense.
-Aller arrêtez de déprimer tous les deux et suivez votre frère ! Nous conseilla Ruben.
Suite à ses paroles, Raf et moi prenons nos sacs sur notre dos et avançons jusqu'à l'entrée de la maison. Mon jumeau entre sans problème mais moi, j'hésite.
J'hésite à entrer dans cette maison. Si je mets ne serait-ce qu'un seul pied, c'est que je suis d'accord pour reprendre un nouveau départ. Une nouvelle vie dans un nouveau pays. Aller dans un nouveau lycée et me faire de nouveaux amis.
Enfin, pour les amis, j'en suis pas sûr. Je n'ai jamais été très sociable. Suivre le mouvement en me faisant une tonne d'amis... non.
Ce n'est vraiment pas pour moi. Il faudrais déjà que je réussisse à me faire une poignée d'amis et je pense que vue le quartier dans lequel on a déménagé, j'ai peur pour ma personne.
Je monte jusqu'à ce qui semble être ma chambre. Elle se situe entre celles des garçons et juste en face d'une salle de bain. Un peu inutile car j'ai pris la chambre où il y avais déjà une salle de bain.
Ruben m'a dit qu'il l'avais garder exprès pour moi.
La pièce est spacieuse et à un dressing intégrer. Ruben a déjà peint les pièces et acheter quelques décorations qu'on pourrais mettre.
Il a peint le plafond de ma chambre en bleu nuit et a dessiné... des étoiles. Une pluie d'étoile à un endroit du plafond.
-Je t'ai acheté des leds. Tu pourras les mettre après si tu veux.
Je me tourne vers Ruben après avoir admirée la nouvelle pièce qui me retiendra des journées entières.
-Merci. Dis-je simplement en souriant.
-C'est normal Cat' !
-Arrête de m'appeler comme ça, tu sais que je déteste ce surnom débile.
-Aller descend le camion est là, Cat. S'écria Ruben en insistant sur le surnom.
Je n'ai même pas le temps de riposter que mon beau-père est déjà parti en courant.
Il fait tout pour que je me plaise ici. Maintenant, je sais pourquoi maman l'a épousé.
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Together
Teen FictionUn père absent parrain d'une mafia portugaise , une mère schizophrène atteinte de violentes crises de paniques , un beau père qui n'arrive pas à être lui-même, deux frères jumeaux avec des caractères bien différents et une nouvelle maison dans un no...