•To Save Flowers• (Français)

5. Lointain Flambeau

L'intérieur du château était tout simplement remarquable. Un grand tapi rouge bordé de bandes dorées se déroulait sur le sol au centre de la pièce. Autour, il y avait des colonnes de marbre où se dessinaient pleins de petits détails. La salle était si grande que Lune avait du mal à distinguer les murs de cette dernière, qui étaient ornés de fresques que la jeune fille ne compris pas. Enfin se dressait en face de l'entrée un trône majestueux, si grand que la femme assise dessus paraissait petite. Elle avait quant à elle des vêtements simples, mais ça et là se dispersaient des diamants taillés en formes de fleurs. Lune se dit que ce devait être la cheffe de guerre du village. Elle avait la peau très pâle, comme si elle n'était jamais sortie contempler la beauté de l'extérieur. Ses cheveux étaient d'un éclats argent, presque totalement blanc, pourtant elle n'avait pas l'air très âgée. Ses yeux jaunes pétillants étaient fixés sur Lune, ce qui la fit frémir. Le regard de la jeune femme paraissait à la fois doux et pourtant intimidant. La vieille femme qui accompagnait Lune la poussa légèrement pour lui signifier qu'elle devait avancer.

Alors elles s'approchèrent du trône et, comme elle s'en doutait, elle dût s'agenouiller. La vieille dame prit la parole :

-Je vous l'ai amené.

La femme se leva majestueusement et s'approcha de la jeune fille.

-Comment t'appelles tu ? lui demanda-t-elle.

-Lune, répondit elle aussitôt. Je m'appelle Lune.

-C'est un beau prénom, la complimenta l'étrange femme. Je suis Lys, la Grande Tige du royaume. Je le maintiens en vie par ma magie.

Après ces présentations, elle lui expliqua sa mission en détail. Elle disait qu'elle n'avait plus beaucoup de magie et qu'elle finirait par mourir, sauf qu'elle n'avait pas encore choisit son successeur. Il faudrait alors que je l'aide à protéger le royaume des fleurs contre les mages rouges.

-L'ennemis sait que je m'affaiblis, poursuivit elle. Aucun de nos jeune n'est assez puissant pour être mon disciple. Cependant une vieille amie à moi vas bientôt mettre au monde un enfant, alors nous n'aurons pas longtemps à attendre.

Par la suite, on m'avait emmené dans une maison vide au centre de la ville. Je n'avais pas l'habitude de vivre dans un endroit si animé : certains commerçants passaient devant chaque habitations pour présenter leurs marchandises ; les passants discutaient entre eux, tout le monde avait l'air de s'apprécier les uns les autres.

Le ciel était rougeâtre au coucher du soleil, le paysage s'assombrissait, et je me baladais seule pendant que les autres rentraient peu à peu chez eux.

Je trouvais une petite colline à l'extrémité du village, proche du chemin par lequel j'étais arrivée. Je montai sur cette dernière et m'installa tranquillement.

Le paysage était encore plus beau à cette heure sombre. Les montagnes étaient comme perdues dans le ciel lumineux que le soleil entrainait avec lui. La prairie de l'autre côté semblait s'étendre à l'infini. Cependant elle remarqua une lumière au loin, semblable à celle d'un feu. Peut-être y avait-il un campement là-bas ? Une mystérieuse silhouette passa devant le flambeau. Lune frissonna en voyant sa cape rouge sang, et compris alors que le camp qu'elle apercevait était celui de son ennemi.

Il avait dû se sentir observé, car il se tourna vers la jeune fille, puis souris, un grand sourire, immonde, avant qu'elle ne se rende compte qu'en temps normal, elle n'aurait pas dû voir son visage, étant donné la distance. L'homme détala soudain et elle ne le revit plus.

Lune repartit dans son lieu de logement, la gorge nouée par une peur soudaine. L'excitation du voyage avait disparu. Elle comprenait maintenant l'importance de sa mission, et cela l'effrayait. Elle sombra alors dans un sommeil agité.

-Eh ! L'humaine ! Une voix aigue la sortie de son sommeil.

-Mmh ? Qui êtes-vous ? Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle d'une voix somnolente.

-Je suis un apprenti messager, répondit il fièrement. La reine veut que tu participes à l'entrainement martial. Dépêche toi !

Lune se leva immédiatement. Elle découvrit un enfant, déterminé à la faire aller à cet entraînement. Elle ferma la porte de sa chambre après avoir poussé le petit dehors, enfila des vêtements qu'on lui avait prêté (un pantalon à l'ancienne et des bottes), et sortit à toute vitesse de ce qu'elle considérait désormais comme chez elle.

-Vas au Sud-Est de la ville, tu y trouveras le général.

Lune suivit ses conseils, même si, il faut l'avouer, elle avait du mal à se souvenir d'où se trouvait le sud.

Plus tard, elle découvrit une clairière entourée d'arbre, où s'entraînait une trentaine de personnes, surement à combattre. Ils faisaient des gestes étrange avec leurs bras, qu'elle n'avait jamais vu auparavant, et entre les mains de certains, on apercevait des sortes d'étincelles. Ceux-là même qui possédaient des fleurs dans leur chevelure.

Une voix grave retentit derrière elle :

-Tu es donc enfin arrivée. Lune sursauta à cette annonce. Lune, c'est bien cela ?

-Oui, c'est bien moi, se ressaisit elle.

Un homme à l'allure élancé, qui paraissait avoir la quarantaine, et qui possédaient lui une multitude de muguets, se tenait devant elle.

-Vas donc rejoindre les autres, lui dit-il chaleureusement. Eh ! Tan ! Apprends les bases du combat à cette petite.

Un garçon, cette fois-ci qui semblait avoir son âge, et qui possédait lui des bourgeon de Tournesol près de son oreille droite, arriva en courant, jeta un regard hésitant à Lune avant de s'incliner devant l'homme et de faire signe à la jeune fille de le suivre.

Il avait les cheveux blonds, voir dorés tant ils brillaient, et les yeux couleur noisette. Il était plutôt grand, et souriait à tout le monde.

-Déjà, sache que ce que je vais te montrer n'est utile qu'avec de la magie, lui confia t il. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais c'est ce que la cheffe souhaite.

Il n'eut pas le temps de poursuivre, car un rugissement féroce retentit de la forêt.