La cité miroir

1. Fuir

Être dévorée par un monstre n'était pas dans les plans de Maëlle. Du moins, elle n'y avait jamais pensé avant aujourd'hui.

Elle aimait dessiner jusqu'à oublier le monde réel. Les meubles (surtout les coins des tables et des commodes) avaient la mauvaise manie de lui foncer dessus quand elle était perdue dans ses pensées et elle faisait preuve de sarcasme assez souvent. Oui, elle avait des défauts, elle en convenait, mais en aucun cas elle ne méritait de mourir.

Et encore moins avalée par une bête monstrueuse, aux griffes acérées et aux écailles miroitantes, dont la queue fouettait l'air ambiant. Un prédateur de près de dix mètres qui la poursuivait à présent à travers les rues de Paris.

Elle quitta le trottoir et commença à slalomer entre les voitures du boulevard. Le visage des automobilistes ne trahissait aucune peur. Et pour cause : ils étaient figés. Comme si le temps s'était arrêté sur la capitale. Les passants avaient été stoppés dans leur marche, certains avaient un pied en l'air et ils ne le posaient pas pour faire le pas suivant, un bébé dans sa poussette tendait les bras vers le biberon donné par son père sans arriver à le prendre, un chien tirait trop fort sur la laisse de sa maîtresse, un groupe d'ados semblait rire aux éclats en attendant leur bus.

Pourtant, personne ne bougeait et le silence était angoissant. Même les gouttes de pluie s'étaient arrêtées dans leur chute. Aussi grosses que des perles translucides.Et Maelle les faisait exploser en les traversant. Elles heurtaient sa peau comme du verre. Ses cheveux trempés se collaient à ses joues rougies à cause de sa course.

Maelle sauta par-dessus le capot d'une voiture et contourna un scooter. Le monstre se rapprochait, ses ailes rétractées dans son dos lui permettaient de se faufiler comme un serpent entre les immeubles sans être gêné par leur taille démentielle. Comment le temps avait pu soudain s'arrêter ainsi ? Les monstres cela n'existait pas ! Pourquoi était-elle la seule à le voir et à ne pas être impactée par la même immobilité que tout le monde ?

Tout cela n'avait aucun sens ! Elle bifurqua dans une rue moins passante, le souffle court, le cœur au bord des lèvres.

La jeune fille aurait dû détecté les signes avant-coureurs de cette catastrophe. Depuis quelques temps, tout lui semblait étrange.
Ses rêves étaient si réalistes.
Sa mère trop distraite lui cachait quelque chose, elle en était convaincue. Toutefois... un monstre qui la chassait en pleine ville : ça, jamais elle ne l'aurait jamais cru.

Le rugissement de la bête fit trembler le sol et elle se retint à un arbre de la rue pour ne pas basculer sous le souffle brûlant qui lui balaya les chevilles comme un vent de tempête.

Ce matin encore, tout était si normal !

Enfin, peut-être pas tout à fait...

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Bienvenue dans mon nouveau roman fantasy jeunesse 😉

Si vous aimez l'Ecole du Bien et du Mal, Gardiens des Cités Perdues le tout avec un soupçon d'ambiance à la Tara Duncan alors mettez cette histoire dans votre bibliothèqueWattpad, car on sera dans le même style !

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