"Looser" [Satoru Gojo x OC]

23. Stade 14

Pourquoi ? Pourquoi ça n'avait pas marché ? Normalement, son autre-lui aurait dût se laisser faire, mais non, il avait repris le contrôle et maintenant, il se retrouvait de nouveau prisonnier.

Il avait parfois l'impression que la terre entière était liguée contre lui.

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6 septembre 2006, école d'exorcisme de Tokyo, bureau du proviseur

2 jours avant 闇

- Gojo, Amanai, pourquoi ne pas m'en avoir parlé avant ?

Les intéressés s'agitèrent sur leurs chaises, aucun n'osant répondre à la question.

Excédé, le proviseur Yaga se massa le frond en soupirant.

- Vous êtes au courant que trois personnes sont mortes à cause de ça ?

Il ne parlait pas du père de Satoru. Peut-être n'avait-il pas fait le lien. Ou peut-être l'avait-il fait mais ne voulait-il pas le souligner.

À la plus grande surprise des deux adolescents, qui, une fois de plus, avaient gardés le silence, Yaga, fulminant, déclara d'un ton énervé :

- Je ne vais pas parler à mes supérieurs de l'incident d'hier. À vous de faire bon usage des deux journées qu'il vous reste avant l'assimilation pour trouver une solution.

Les jeunes soupirèrent de soulagement, mais celui-ci fut de courte durée car un incarné leur fonça dessus et ils s'en allèrent en courant après avoir chacun reçut une grosse bosse.

Masamichi les regarda fuir la peluche avec une pointe d'appréhension. Avait-il fait le bon choix ? En même temps, même s'il en avait référé à ses supérieurs, ceux-ci n'auraient pas réussi à exécuter Satoru. Et même s'il ne lui en avait pas encore parlé, dès que le jeune homme aurait atteint sa maturité - s'il survivait jusque là -, il deviendrait le chef du clan Gojo, bien que ça ne lui plairait sûrement pas. Ses supérieurs n'allaient pas pouvoir le condamner si facilement...

Mais derrière cette appréhension se cachait une pointe de culpabilité. Après tout, c'est lui qui avait suggéré Gojo et Geto pour remplir la mission d'escorter Riko. La responsabilité de ce qui arrivait à Satoru retombait en partie sur lui.

Si on creusait encore plus profondément, on pouvait découvrir une pointe d'amusement. Ces jeunes lui ressemblaient.

Mais il fallait creuser TRÈS profondément.

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Satoru passa la journée à éviter Naoki, afin de pouvoir organiser sa fête le mieux possible. La jeune fille mit ça sur le compte de sa colère d'hier et du fait qu'il aie appris qu'elle était le plasma stellaire. Plutôt que de le poursuivre afin d'avoir une discussion avec lui, elle décida de faire des recherches sur l'âme. Elle se rendit donc à la bibliothèque après en avoir informé Shoko au cas où Satoru la cherchait.

Elle passa sa journée là-bas, à alterner entre des fausses pistes, des bouquins sur les barrières et son livre, qu'elle devait terminer. Elle finit par s'écrouler de fatigue et fut réveillée par la bibliothécaire qui lui signalait qu'il était vingt-et-une heure passées et qu'elle fermait.

Satoru n'était pas venu...

...mais elle avait trouvé ce qu'elle cherchait.

Au même moment, dans le bois de l'école, l'intéressé se tenait debout, croisant l'index et le majeur, l'air sérieux et le visage grave. Il était couvert de sueur. Lui aussi, il avait trouvé quelque chose.

- Extension du territoire.

Satoru respirait mal et par grosse bouffée, transpirant de tout son corps, qui menaçait de le lâcher de seconde en seconde. Péniblement, il articula en butant sur chaque mot:

- Sphère de l'espace infini.

Une goutte de sueur glissa le long de son menton. Elle tomba au sol et l'espace se métamorphosa.

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???, âme de Satoru

- Tiens, tiens, mais qui voilà... Ce ne serait pas mon connard d'autre moi ?

- Je me trompe ou ton estime de moi a monté ? Avant j'avais juste droit à un "je te hais", remarqua Satoru d'un ton sarcastique.

Il avait réussi. En déployant son territoire sans cibler personne, il avait lui-même touché son âme. Il se trouvait maintenant dans celle-ci, même si elle était colorée des couleurs de la sphère de l'espace infini. Son lui-fléau ne semblait pas très coopératif, bien qu'il ne lui sauta pas dessus comme la première fois. Satoru remarqua que ce dernier n'avait pas bien changé, si ce n'est que sa peau lui semblait plus claire et que deux petites lignes noires étaient apparues en-dessous de chacun de ses yeux.

Il soupira un grand coup avant de poser la question à laquelle il avait réfléchie toute la soirée.

- Tu n'aimes pas ce qui nous arrive, pas vrai ?

La-dite question ne parut pas prendre au dépourvut son autre-lui, qui s'assit confortablement dans l'infini.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Satoru esquissa un grand sourire malgré sa fatigue.

- Avant, on était tout les deux là, dans mon âme, mais tu étais accepté.

Son lui-fléau le dévisageait, ne voyant pas où il voulait en venir.

Son visage couvert de transpiration, son autre-lui lui asséna un terrible coup de couteau en lui disant:

- Tu dois te sentir terriblement seul, pas vrai ?

Il écarquilla les yeux sous l'effet que ces paroles lui faisait.

- Tu as raison, cracha-t-il. Mais pourquoi viens tu me dire ça ? Je peux savoir ce que ça t'apporte ?

- Quand Nao saura où elle est...

Sentant une chose qui ne lui plaisait pas venir, il voulut bondir sur son autre lui, lui tordre le cou et le faire ravaler sa sale petite face arrogante mais il n'arrivait plus à bouger.

- Qu'est-ce que tu m'as fait ! hurla-t-il.

- ... jette un sort d'inversion sur mon âme, termina Satoru avec un rictus malsain.

Son lui-fléau lui jeta un regard de haine pure. Pas grave, ce dit-il. Il avait un merveilleux moyen de faire pression...

- Si... Tu ne le fais pas, commença-t-il avec le ton détaché des méchants dans les films. Je...

Il regarda son interlocuteur pour bien vérifier qu'il l'écoutait.

- Je me suicide.

Le fléau écarquilla les yeux d'horreur. Satoru arborait un visage parfaitement calme et d'autant plus menaçant, il n'eut d'autres choix que d'accepter le marché. Ils scellèrent donc un pacte. Quand Satoru dirait "Haricot", son lui-fléau serait dans l'obligation d'effectuer un sort d'inversion à la partie du corps dite. Une fois ce serment conclu, Satoru cracha une dernière fois sur son autre lui et romput son extension du territoire.

Resté seul, l'autre Satoru fut traversé d'une pensée qui l'occupa encore longtemps après.

C'était vraiment lui, le monstre ?

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Encore trois chapitres et un épilogue... On approche de la fin de l'histoire...

Snif... C'est bientôt fini...