Light in the darkness [réécriture]

Chapitre 20 - Dévouement

"La mort est, selon le soin que nous prenons de nous mettre bien ou mal avec elle, ou une amie qui nous berce aussi doucement qu'une nourrice, ou une ennemie qui nous arrache violemment l'âme du corps."

Alexandre Dumas

——————🌹——————

PDV Alma

La vie est un phénomène cruel où tout est une perpétuelle question de combat. Lorsqu'une âme est vidée de son énergie, il ne reste plus que le corps sur lequel se réfugier.

J'ai longtemps pensé depuis Francesco n'être plus que le corps, un vide voué à être l'objet des hommes. Mais, quand mon chemin a été relié à celui de la famille Suarez. J'y ai non seulement retrouvé mon frère mais j'ai surtout voué mon coeur à chacun de ses membres.

Ma vie est soudainement devenue plus apaisante.

Mais que serait la vie sans ses illusions ?

Je pensais avoir le droit au bonheur, vivre à leurs côtés, mener à terme ma vengeance. Mais, si être proche de la mort nous apprend quelque chose, c'est qu'il faut vivre la vie à fond, et aimer autant que possible. Les étoiles n'empêcheront pas d'aimer mais le réconfort d'être auprès des personnes que tu aimes disparaît.

Click !

J'entends le cran de sécurité se retirer, et les cris déchirants de Layla me transpercent le coeur.

- Je t'aime Layla jusqu'aux étoiles, prononcé-je dans un murmure peu audible. Mais ses yeux perlés de larmes me prouvent qu'elle a reçu le message.

Mon coeur s'arrête lorsque j'entends une détonation. Seulement, mon corps ne bouge pas. Il reste complètement stoïque, les genoux toujours ancrés sur le sol.

Mon esprit est précipitamment plongé entre le passé et le présent.

Suis-je morte ?

- Ne touche pas ce qui m'appartient hijo de puta ! Mon ange relèves-toi. Une guerrière comme toi ne doit jamais être à genoux face à son ennemi. Sinon je deviendrai celui qui te relèvera.

Ses mots sont comme un électrochoc et une soudaine dose d'adrénaline me ramène à la réalité.

J'ouvre les yeux et tombe sur ces iris qui sondent mon âme. Il me fixe lourdement en se saisissant de mon menton. Les sourcils haussés, il inspecte chaque trait de mon visage pour s'assurer que je vais bien. Il relâche sa prise dans une douce caresse avant de disparaître près de Layla.

Amaro était sous l'emprise de Max, l'épaule en sang.

Ma tête tourne lentement, les yeux arrondis réalisant que j'étais encore dans le monde des vivants. Je ne peux pas taire mes tremblements qui se font de plus en plus intenses.

Ses yeux épris de douleur et d'inquiétude me fixent intensément.

Il...il venait de me sauver la vie.

Notre échange est coupé quand je sens les bras d'Alec me serraient fortement. Cette fois-ci aucun réflexe défensif prend le contrôle, étant en total état de choc.

Pour la première fois depuis que je le connais, je sens les larmes silencieuses de mon frère qui coulent lentement le long de ma clavicule. Mon coeur se brise littéralement.

Dans un geste d'hésitation, non par peur mais par honte de ce que je viens de lui infliger. Je l'encercle de mes bras, ma tête se logeant elle aussi dans son cou. Je n'avais pas besoin de parler avec lui. Je resserre simplement mon emprise.