Rosa Bianca è Luna

Chapitre 7 ; Beaucoup de choses n'ont aucun sens

Une fois l'étonnement passé, nous nous aventurons dans la plaine où la guide nous invite à la suivre. La plupart des étudiants nous regardent de travers. Ça me met mal à l'aise, j'ai l'impression d'être épiée. Soit ils n'accueillent pas les vampires, dans ce lycée, soit nous sommes les seuls à ne pas connaître les lieux, et ils trouvent curieux que nous ayons un guide, car tous les élèves font un repérage avant de faire leur rentrée, et nous avons l'air ridicule.

Tant pis, autant relever la tête et faire mine de rien. Comme s'il sentait mon inquiétude, Mathias enroule un bras autour de mes épaules. Son sourire bienveillant me rassure quelque peu, mais ce sentiment est bien vide remplacé par la chaleur que font naître en moi tous ces regards curieux.

— Faites attention de ne pas me perdre, je n'ai pas que ça à faire que de retrouver des vampires et une... louve, perdus.

— Comment sait-elle que je suis une louve ? murmuré-je à Chris en passant près de lui.

— Tes yeux changent de couleur depuis que nous sommes arrivés.

— Quoi ?! Et vous n'avez pas trouver bon de me prévenir ?

— À quoi cela aurait-il servît ? Tu n'as aucun moyen de les cacher. Pas de lunettes de soleil et, tant que tu n'apprends pas à contrôler ta louve, tes yeux changeront de couleur au rythme de tes émotions. En l'occurrence, tu es pleine de stress. Même un vampire aveugle et à moitié sourd saurait détecter ton cœur affolé.

—J'imagine qu'il y a beaucoup de vampires dans cet établissement, ou qu'ils sont tous très forts pour repéré le stress des petits nouveaux.

— Les vampires ne sont généralement pas admis, me répond Mathias.

— Ah bon ? Et pourquoi ?

— La directrice de cet établissement a un réel problème avec les Éternels.

— Les restes d'un vieux désaccord ?

— Plutôt comme une envie d'irradiquer notre race et d'afficher nos têtes sur les murs de son bureau, soupire l'adolescent.

Je ne m'y attendais pas. Qu'es qui a bien pu pousser cette directrice, qui voit pourtant des centaines de surnaturels défilaient chaque jour entre les murs de son lycée, à vouer une haine sans précédent aux vampires ?

— Le pire, ajoute Mathias, c'est que cette femme est une chamane. Les meilleurs alliés des vampires.

— Alors pourquoi veut-elle les exterminer ? Ça n'a strictement aucun sens !

— Beaucoup de choses n'ont aucun sens dans notre monde, Blanche.

Je n'aime pas vraiment quand il rajoute mon prénom dans une phrase aussi formelle. Ça m'indique que quelque chose m'attend. Je le savais déjà, bien sûr, je suis loin d'avoir terminé mon apprentissage et d'avoir franchi tous les obstacles qui me séparent de la vie surnaturelle. Mais je sens qu'elle va me provoqué plus de colère, de peur et de tristesse que ma vie d'avant. Non qu'elle n'en était pas chargée.

Nous arrivons devant le lycée, dont la porte en bois renforcée par des barres de  métal est grande ouverte et laisse passé les étudiants qui vont et viennent dans l'établissement, et arrivons dans un immense hall, où loups, chamans, fées et bien d'autres se mêlent. Le lycée est visiblement très vieux, et presque aucun travaux n'a était effectué. Des vitraux colorés font le tour de la pièce, et le plafond en croisée d'ogives apporte une touche de profondeur. Des chandeliers brillants sont disposés le long des murs en pierres blanches et grises.

— Waw, souffle Chris et Mathias.

— C'est le mot, confirmé-je.

La guide nous demande de pressé le pas et nous tournons à droite, puis à gauche montons un escalier en pierres et nous arrêtons devant une porte en bois sombre.

— La directrice attend Blanche.

Elle lève la main lorsque Mathias s'avance vers la porte pour l'ouvrir.

— Seulement, Blanche. Messieurs attendrons ici.

Chris et son fils s'adossent au mur à côté de la porte, tandis que la guide m'invite à entrer.
J'inspire, j'expire, et m'apprête à franchir le seuil du bureau, lorsqu'un cri retentit, intimant à toutes les personnes présentes dans la pièce close de sortir aussi vite que possible.