L,C,G

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Le vide et en même temps le bruit.

La radio et quelques bruits de pneumatiques contre l'asphalte.

Une image, qui tourne en boucle et en boucle.

La douleur, dans la poitrine, les bras, les jambes, partout, absolument partout.

Et puis plus de bruit juste des bouches qui bougent, des corps qui s'accélèrent non sans pour autant reprendre une respiration.

Là ou elle n'avait que sa respiration saccadée sur laquelle se raccrochée puisque désormais la sienne n'était peut être plus là.

Il avait fallu d'une seule phrase et d'un seul silence pour que tout s'effondre.

- Lewis are you okay ?

Les tonneaux, au moins 5 avant de venir s'encastrer dans la barrière en métal.

Et la réponse ?

Un long, très long voir même trop long silence.

Son cœur avait cessé de battre normalement, elle fixait les écrans, espérant le voir sortir et puis quand l'ambulance arriva c'était trop dur.

Elle devait éviter ça, elle ne voulait pas le voir dans cet état, elle ne voulait pas faire face à la nouvelle.

Ses pas la guidèrent dans la salle de repos de Lewis, luttant contre tout pour ne pas tomber en crise mais c'était déjà bien trop tard.

Serrant un de ses tee-shirts, elle répétait et répétait en boucle.

- Il n'est pas mort, il n'est pas mort.

Et puis un torrent, un torrent immense de larmes toujours en espérant et priant tout les dieux, de lui laisser son amour encore quelques instants.

Ses poumons la brûlaient à force de pleurer.

Et puis c'est George qui la trouva après être sorti de la voiture, personne ne s'était soucier d'elle.

- Où est elle ?

Aucuns techniciens ne surent répondre et il s'inquiéta immédiatement.

Un cri désespéré lui parvenu et il savait désormais où elle était.

Les larmes s'étouffaient avec la porte verrouillée et il la sentait à bout de force et surtout ayant de plus en plus de mal à respirer.

Sans aucune hésitation, il cassa la porte et rentra pour s'agenouiller à ses côtés, la serrant de toutes ses forces.

- Aucun monde ne vaut la peine sans lui, aucun monde ne vaut la peine sans lui.

Cette même phrase prononcée par sa mère le jour où elle avait appris le cancer de son époux.

George ne pouvait rien dire, personne ne savait dans quel état était Lewis et personne ne pouvait garantir de lui ramener en un seul morceau ou même lui ramener en vie.

Les larmes coulaient aux yeux du pilote et de la compagne de son coéquipier, juste dans l'inquiétude pour l'un et la crise pour l'autre.

- Il va mourir et je serais seule, il va mourir et je serais seule.

George était incapable de parler, incapable de faire ce pourquoi il était venu là.

Ses démons la hantaient. Tu n'aurais pas du l'aimer, tu es faible d'aimer.

Regarde dans l'état pitoyable dans lequel tu es.

- Laissez le vivre, je vous en supplie, ou prenez moi à la place mais ne le laissez pas mourir.

La croyance, elle se rattachait à ça sans pour autant y croire mais c'était ce qui lui permettrait de tenir.

Au bout d'un temps indéfini, son corps finit par lâcher et George la posa sur le canapé.

Quand il fut de retour dans le garage après avoir pris 20 minutes pour lui , il vit avec joie que Lewis n'était pas mort, qu'il était bien vivant et en bonne santé mais visiblement énervé.

- Je vous demande où est ce qu'elle est ! C'est quand même pas compliqué !

- Lewis.

Il se tourna vers George, il cherchait Charly, il la connaissait par cœur. Depuis 2h qu'il était retenu dans le centre médical, il voulait juste stopper la crise de sa fiancé mais personne ne savait où elle était.

Ses yeux trouvèrent ceux de quelqu'un derrière george et il fonça vers cette personne.

Quand George se retourna, il vit Charly en larmes dans les bras de Lewis, lui chuchotant des mots à l'oreille, la serrant de toutes ses forces.

- Je suis vivant mon amour. Regarde moi.

Il détestait lui infliger ça. La voir dans cet état lui retournait le ventre.

Les quelques jours qui suivirent le crash étaient silencieux, Charly étaient constamment dans ses pensées et il savait qu'elle devait parler voir même faire exploser ses émotions.

Et puis ça explosa juste quand il rajouta que ce n'était qu'un petit crash minuscule.

- Minuscule ! Espèce d'enfoiré, ça t'amuse de jouer avec ta vie comme ça. Sache Lewis Hamilton que jouer avec ta vie reviens à jouer avec la mienne, je t'aime à en crever, à en devenir  religieuse, priant je ne sais quels dieux pour que tu restes en vie parce que je t'aime ! Alors ne t'avises même pas de dire que c'était minuscule parce que moi j'y ai vu ma vie anéantie.

Ses derniers paroles s'étaient adoucies et elle s'adossa contre le plan de travail, épuisée, vidée de toutes émotions.

- Je t'aime tout autant que ça my love, je fais attention je t'en fais la garantie, je serais avec toi jusqu'à la fin, la toute fin, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

- Jusqu'à ce que la mort nous sépare de vieillesse, pas d'autre chose.

ONE NIGHT IN VEGAS (Lewis Hamilton)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant