Royauté / Loscar

Chapitre 3

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Lorsqu'on tapa à la porte, Logan referma le dossier qu'il était en train de vérifier et invita la personne à entrer. C'était Oscar. Il avait le visage fermé.

― Vous allez bien, Oscar ?

Il acquiesça et sourit, mais le prince vit qu'il se forçait. Il savait qu'il ne devait pas le questionner davantage, pour ne pas paraître invasif et surtout, ne pas créer un rapprochement. Mais comme il était du genre rebelle, il mit aux oubliettes cette règle ancestrale.

― C'est votre entretien avec Richard qui vous a mis dans cet état-là ?

Comprenant qu'il n'était pas professionnel – ou quoi que ce soit d'autres – à montrer ses états d'âme, il reprit contenance. Logan voulut rire jaune, mais il se retint. Ses collaborateurs mettaient toujours un point d'honneur à paraître neutre et parfaitement parfait devant les monarques que cela en devenait risible.

Ils agissent comme s'ils étaient des robots et personne ne retrouvent à redire.

― Entre autres, oui.

― Racontez-moi votre entrevue.

Oscar entreprit un long monologue où le prince perdit de ses couleurs au fil de ses paroles. Quand le jeune homme se tut, Logan ne put penser qu'à une chose.

Richard ne se prend vraiment pas pour de la merde.

― J'irai lui parler.

― Comme vous voulez, monsieur.

La discussion étant terminée, Logan se prépara avec l'aide de son valet. Il avait un goûter avec Rose, et même s'il n'avait pas spécialement envie de l'occuper pendant une bonne heure, il ne pouvait pas y échapper. Ils rejoignirent donc sa promise sur la terrasse des jardins. Elle était déjà installée et se faisait servir du thé tandis que ses dames de compagnie riaient à quelques mètres de là. Logan la salua et baisa sa main avant de s'asseoir sur la chaise que lui présentait Oscar.

― C'est une agréable journée, dit-elle.

Il remercia Oscar qui lui servit du café. Puis, s'intéressa à sa future femme.

― En effet. J'espère que le temps sera clément encore quelques jours.

― Ce serait formidable, votre Altesse. Mais n'oubliez pas que nous sommes en octobre. Bientôt, les températures négatives feront partie du quotidien. Avez-vous prévu d'aller faire du ski en France pour la fin d'année ?

Eh, mais c'est une bonne idée, ça ! Je pourrai être enfin seul avec Oscar, loin du palais !

― Peut-être, je verrai bien à ce moment-là.

― Si l'envie vous prend, je serai ravie de vous accompagner.

Le contraire aurait été étonnant. D'un autre côté, je reste réaliste : si je veux prendre des vacances dans un autre pays, je serai obligé de la prendre avec moi. Sinon, ça créera un scandale sans nom.

― Et je serai ravie de skier avec vous, Rose.

Il était sincère. Ce qui lui posait problème, ce n'était pas elle, mais le mariage. En tant que personne, il l'appréciait. Elle avait des sujets de conversation intéressants, n'avait pas un caractère horripilant et semblait être ouverte au monde et tolérante. Son seul défaut était d'être moqueuse lorsqu'elle était en compagnie de ses dames de compagnie. D'ailleurs, ça lui faisait penser qu'il ne connaissait pas ses centres d'intérêt, ni les associations qu'elles gérait ou qu'elle avait créée. Ayant enfin trouvé un thème de discussion qui allait durer un petit moment, il s'empressa de la questionner.