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warning sweeties ⭐

Une mélodie hasardeuse en tête, je séchais ma vaisselle restante de ce midi.
Ely avait demandé à manger Ah centre aéré avec les autres enfants, n'ayant jamais vraiment l'occasion de se faire des amis.
Je n'aime pas qu'il s'habitue trop à un lieu mais j'ai choisi une ville suffisament éloigné des bois les plus sauvages et je n'ai croisé aucun autre loup Garou depuis mon altercation avec Rajad.

Celui-ci a d'ailleurs pris l'habitude de prendre des nouvelles, restant quand même loin de nous pour ne pas imprégner les lieux de son odeur et agacer mon côté Crinos.
Mais Ely semble s'être prit au jeu d'avoir un autre Crinos que moi dans les parages et demande régulièrement de ses nouvelles alors je me voyais mal lui refuser.

Mais aujourd'hui, Ely est absent et l'humaine en moi a décidé de reprendre le contrôle.
Ici, c'est chez moi. Je suis une femme avant d'être une Crinos et si je veux inviter un autre membre de Mon espèce, je le fais.
Pourquoi les lupus devraient être les seuls à profiter de leur humanité pour échanger entre eux, se comprendre, se parler, se soutenir.

Alors après avoir enfin entendu la sonnette retentir, je pose l'assiette propre à sa place et ouvre la porte à Rajad. Le seul autre Crinos de la ville. Le seul autre à me comprendre. Le seul à avoir essuyé mes larmes lorsque je me suis livrée à lui. Le seul à avoir compris ma culpabilité, mes tords et mes raisons en reprenant mon fils du foyer.
Le seul à avoir compris cette haine grandissante pour le dôme lupin.
Et le seul à comprendre le désespoir qui m'envahi chaque fois que le grand Alarik Persan lui même n'arrive pas à convaincre le monde lupin de la valeur de nos vies de Crinos.

Il se tient là, devant la porte.
Si il n'entre pas immédiatement c'est pour prendre d'abord le temps de faire taire le loup géant qui sommeille et lui.
Ce loup géant qui déteste sentir ma présence.
Cette part loup enfin terrée au fond de lui, il entre et attrape mes hanches, refermant la porte du pied.

Je grogne de son soudain contacte.
Mais il sait. Il sait que ce grognement provient d'un enfant d'Hykaïn. Ce grognement incontrôlé, impossible à taire.
Et je n'en ai que faire de lui. Je n'en ai que faire du Crinos qui grogne, qui s'agace, qui déteste.
Là tout de suite, j'ai besoin d'aimé.
Un amour physique, érotique, profond et purement humain.

Enfin d'humain il n'en a que la nature.
Car c'est bel et bien deux Crinos qui fissure le mur de mon couloir à ce moment là.
Une fissure provoqué par Rajad qui me colle à ce mur avec plus de force qu'il ne l'aurait voulu.
Embrassant mes lèvres avec vigueur, me tenant fermement contre lui.
Mon coeur s'emballe, mon souffle devient saccadé.

Je mords sa lèvre, répondant avec fougue à son baiser.
Les griffes de sortie déchirent son t shirt, blessant son dos.
Mais sa nature accepte la mienne, guérissant instantanément ses griffures.
L'Esprit sait comme j'avais peur.
Comme j'avais peur de blesser ses hommes qui partageaient ma couche.
Comme j'avais peur de faire du mal au père de mon enfant.
Comme j'ai eu mal lorsque ma nature fut trop grande à supporter et qu'il m'a quitté en apprenant ma grossesse.
Comme le désespoir a failli m'emporter quand je me suis refusé toute attache, tout plaisir, toute envie d'être proche de quelqu'un.

Mais ma nature n'est plus une menace, car nous avons la même.

Continuant à parcourir ses cheveux d'une main, je laisse ma tête se poser contre le mur derrière moi, lui dévoilant mon cou.
Il n'attend pas plus et le dévore avec passion, enflammant mon corps entier.
Des grognements profonds résonnent dans le couloir et ses crocs caressent et menacent ma peau à chaque baiser qu'il lui offre.
Il pince, embrasse et lèche celle de mon épaule et descend un peu plus, me débarrassant du haut qui lui barre la route.

Laissant une once de liberté à ma louve intérieure, je lui grogne férocement dessus, le regard doré et agressif.
Mais je suis toujours là, je suis toujours moi.
Et il le sent, il le sait. Car lui aussi, l'iris dorée, se bat contre son loup.
Je le repousse violemment contre le mur opposé, ignorant la rage dans son grognement et ses crocs qui sortent davantage.

Notre part humaine est si puissante à cet instant, si forte.
Tenant enchainé nos loups, plus déterminées que jamais.
Notre contrôle inégalé, notre volonté plus intense.
Ne jamais lâcher la chaîne. Ne pas laisser les émotions prendre le dessus. Jamais.
Mais les laisser pourtant si libre.
Enchaînées pour ne pas être dévastatrices mais libres pour emporter nos corps, nos esprits.

Amenée jusqu'à ma chambre, je me retrouve plaquée au lit par Rajad qui descend de plus en plus bas sur mon corps, embrassant toujours plus passionnément.
Les griffes enfoncées dans le matelas, les crocs blessant mes propres lèvres, le regard au plafond pour lutter contre ma propre transformation.
La force décuplée, mes muscles se raidissent, redoublent de puissance.
Je pourrais le blesser si facilement à ce moment.
Et pourtant je me délecte de son contact.

Lorsque mes émotions prenaient le dessus autrefois, j'abandonnais ou me battait plus que je ne le pouvais contre moi même.
J'étais rongée par la peur de ma propre nature.
Les nuits de passions n'étaient pour moi que des nuits à être sur mes gardes.
Et si je le blessais, si je lui faisais trop peur, et si et si...

Mais Rajad, aussi dangereux que moi, n'avait aucune peur.
Le visage entre mes jambes, mes griffes qui frôlent sa tête ne l'arrête pas.
Mes grognements et les siens sont les même.
Ce que je lui inflige guéri.
Ses crocs et les miens sont les même.
La bête en lui est de la même espèce que la mienne.
Plus aucune peur. Plus de " Et si".

Enfin, un moment de passion. De vrai passion.
Je lâche prise.
Mes grognements finissent par se confondre dans des gémissements de plus en plus assumés.
Et quand Rajad remonte le long de mon corps et ne fait plus qu'un avec moi, les griffes frôlant ma poitrine, les crocs frôlant mon cou, je me sens revivre.
La crainte n'a plus sa place ici, seulement la passion et le désir que je m'autorise enfin à ressentir.

Des va et vient, des gémissements, des grognements, des regards emplis de désir, nos loups intérieurs combattant leur instinct de rivaux.
Notre semi-transformation nous retire la parole.
Pas de mots pour lui intimer de raffermir sa poigne sur mes hanches, pas de mots pour le supplier de maintenanir la cadence.
Juste des regards, des grondements à peine retenus et mes griffes attaquant son dos.

Pas d'étincelles pour les Crinos, pas de lien. Mais pour l'homme et la femme que nous sommes, nous savons que nos Crinos n'auront plus raison de nous.
Alors que nous luttons intérieurement pour ne pas nous haïr d'instinct, à l'extérieur nous luttons pour être celui qui fera de l'autre le sien.
Lui en moi faisant frémir mon corps de plaisir et moi sous lui, dévorant chaque parcelle de peau qu'il m'offre.

Demain il n'y aura plus aucune marque, plus aucune griffure.
Mais cette émotion de bonheur, de plaisir et cette chaleur au fond de mon coeur sera toujours là.
Mon odeur sur lui sera toujours là.

Et nous recommenceront chaque fois qu'elle se dissipera.
Pour montrer au monde, montrer à ceux qui reconnaîtront nos odeurs garolles.
Que pour nous aussi, la part humaine peut être forte.
Nous aussi pouvons fièrement arborer deux odeurs.
La notre et celle de celui ou celle que nos coeurs bien humains choisissent.

Jamais plus je n'aurai peur d'aimer comme une Crinos.
Jamais plus je n'aurai peur de faire l'amour comme une Crinos.
Avec cette part animal visible et dangereuse.

Les corps suants, les souffles courts, nous voilà.
Lui allongé sur moi. Le visage enfin débarassé de ses crocs, la lèvre encore rougeâtre.
Le regard bleu et tendre.
Il parcourt ma joue du doigt avec délicatesse.
- Que c'était bon. Bon d'être moi. Bon d'être tien.

Les mots qu'il met sur ce sentiment résonnent en moi.
Bon d'être moi. Bon d'être tienne.
- Ce sera dur de se supporter de par notre nature. Mais ma volonté de t'aimer est plus forte. Je suis heureuse de t'avoir boté le cul.

Son rire caresse mes oreilles et il vient amoureusement embrassé mes lèvres, remplaçant la fougue par la tendresse.
- Je suis heureux de m'être réveillé chez toi. Ely risque d'avoir une protection supplémentaire.

Mother Où les histoires vivent. Découvrez maintenant