L'écho de l'éther et du sang

Chapitre 2 : Les Toiles de l'Excentricité

Dans un coin reculé de Londres, un atelier encombré déborde d'une cacophonie d'objets hétéroclites. Emrys Hartwell, l'artiste à l'esprit vagabond et aux longs cheveux d'un roux éclatants bien qu'il soient toujours en bataille, est maître de cet espace chaotique où nul autre que lui n'était capable de trouver son chemin. Les murs, tapissés de toiles aux formes énigmatiques, semblent absorber la lumière, conférant à la pièce une ambiance intemporelle.

Un énorme chevalet trône au centre, supportant une œuvre en devenir. Les couleurs s'étalent sur la toile, formant des arabesques tumultueuses, mêlant techniques traditionnelles et éléments steampunk. L'art d'Emrys se joue des conventions, fusionnant les contrastes entre le passé et le futur dans des œuvres à la fois célébrées et controversées. Il faut dire que les mœurs de cet homme ne sont pas réellement considéré comme bienséants.

Ses pinceaux dansent avec une agilité presque magique, capturant l'essence de l'insaisissable, explorant les frontières du conventionnel. Sa personnalité excentrique et son esprit non conventionnel se reflètent dans chacun de ses coups de pinceau, défiant les attentes sociales de l'époque. Il semble isolé, malgré le chaos environnant et le corps s'éveillant face à lui sur son vieux matelas, sa famille ne lui adressant plus la parole. Personne ne reste très longtemps dans sa vie. Les corps se succèdent sur son matelas et contre sa peau mais aucune âme ne semble atteindre la sienne.

Le bruit assourdissant de la rue lointaine se mêle aux murmures des mécanismes anciens disséminés dans l'atelier. Emrys, enveloppé dans un nuage de peinture et d'émotion, semble captif d'un monde où seuls les murmures de l'inspiration comptent. L'art est son refuge et l'a toujours été, un sanctuaire où il capte l'essence des personnes de passage dans sa vie, une manière de ne pas être seul, même si son cœur ressent cette solitude profonde. Ses toiles, bien que ne dévoilant rien de fantastique de prime abord, peuvent laisser transparaître une dimension onirique, des éléments surnaturels suggérés sans être explicitement définis. Quiconque les regardes se surprend à se demander si la magie a réellement disparue. Avec quel genre de démon cet artiste avait il dû passer un pacte pour obtenir des œuvres aussi puissantes et hors du temps ?

Emrys a une relation singulière avec son art, une sorte de pacte tacite entre la toile et lui, lui offrant le rôle du chroniqueur silencieux des âmes égarées, un reflet de ses propres démons intérieurs et des fragments de ceux qu'il a croisés sur son chemin.