L'écho de l'éther et du sang

Chapitre 4 : L'Étreinte Macabre

Une nuit tissée de brumes épaisses enveloppe les ruelles sombres de Londres, quand le silence oppressant est brisé par un cri de terreur avant que les pas d'une course effrénée se fasse entendre.

- Au meurtre ! A l'aide !

Asher, jeune détective scrupuleux, arrive sur place en compagnie de Benjamin Hayes son coéquipier depuis depuis qu'il avait rejoint les rangs des détectives de Scotland Yard. Chacun d'eux observe les alentours avant d'arriver devant un cadavre richement vêtu malgré l'horreur de sa condition et gisant au sol dans une posture presque théâtrale. Il ne leur fallu pas le regarder très longtemps pour voir que cet homme avait été poignardé.

Le plus jeune se lance dans l'examen du cadavre laissant le soin à son collègue d'observer ce qui se trouvait autour du macchabé. Chacun d'eux scrutant les détails macabres dans l'espoir de démêler les fils d'une affaire s'annonçait complexe. Alors qu'il fouillait les poches du mort, Asher trouve une montre à gousset. Il prend le temps à l'observer, immédiatement intrigué par les gravures qui orne tant l'intérieur que l'extérieur de celle-ci. Il a déjà vu ses motifs, il les a vu très récemment... Sur un rouage qu'il a trouvé il y a peu. Mais il est encore trop tôt pour en parler à son collègue. Alors il continu de fouiller le corps inerte.

- Hayes ! Regardes ce qu'on a là !

Une fois que son coéquipier s'est retourné vers lui, Asher lui montre une carte à joué qu'il venait de trouver dissimulée dans la manche du défunt.

- Un joueur ?

- Sans nul doute. Sois il a perdu tout son argent, soit il s'est fait voler, je n'ai pas trouvé de bourse.

Asher soupire doucement et s'en retourne à la fouille du cadavre espérant pouvoir trouver un autre indice.

- Wycliffe, l'appelle Benjamin.

- Quoi ?

- Viens voir ça.

Benjamin avait trouvé à deux pas du cadavre une toile. Le tableau n'était pas très grand mais ses couleurs étaient éclatante, sans même distinguer le motif, le jeune détective pouvait déjà sentir l'envoutement qui s'échapper de la peinture.

- Il est signé et ce nom ne m'est pas inconnu.

- Ah ? Asher n'ose pas s'approcher de l'œuvre ayant une étrange impression à sa simple vue. Il déglutit difficilement face à ce que représentait cette toile. Des corps pressés en une étreinte pleine de force et de passion. Deux corps d'hommes, forts, serrés... De l'homoérotisme et rien d'autre. Son regard glisse sur son collègue qui ne semblait pas pour le moins perturbé par cette œuvre.

- Emrys Hartwell, un jeune excentrique qui vit à deux rues d'ici. J'ai eu à faire à lui plusieurs fois depuis qu'il est gosse.

- Un suspect ?

- Je ne pense pas. C'est un gamin un peu spécial mais pas méchant. Cela m'étonne presque que de ne pas de pédés là dessus. Quoi qu'il en soit, il faut lui rendre une petite visite.

- Je m'en occuperai, soupire doucement Asher avant de retourner à son macchabé pour récupérer la montre et la carte qu'il avait trouvait plus tôt. Cette fois-ci il observe la dos de la carte plus dans le détail. Comment son collègue ne pouvait pas se rendre compte de l'homosexualité plus que présente sur cette toile.

- Hayes, tu voudrais pas retourner voir ta chère Rosalie ?

- Pourquoi tu me parles de ça maintenant gamin ?

Asher s'approche de son coéquipier pour le montrer le dos de la carte qu'il avait récupéré. Le motif présent sur celui-ci est très reconnaissables pour les deux enquêteurs londoniens, il s'agit des armoiries d'un cercle de jeu clandestin bien connu pour avoir ses quartiers dans le bar que tenait la dite Rosalie.

- Il semblerait que je n'ai pas le choix, soupire Benjamin tout en prenant la carte que lui tendait Asher.

L'inquiétude monta d'un cran lorsqu'Asher découvrit une toile d'Emrys soigneusement placée sur le défunt, semant le doute sur la nature de leur relation présumée. L'artiste semblait entrelacé à cette sombre énigme, éveillant des questionnements sur les liens qui les unissaient.

Dans cette atmosphère alourdie par le poids du mystère, Asher s'efforçait de démêler cette toile d'indices disparates. Son coéquipier et œil aiguisé par les années et esprit sagace se rendant dores et déjà chez Rosalie pour avoir des réponses alors que lui restait seul face à cette toile qui le perturbée tant.