Chapitre 19 : Naitre, et puis mourir

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PDV extérieur :

La lumière blafarde de la cave avait laissé place à une lumière plus vive, plus blanche, dans ce bâtiment à l'odeur âcre de désinfectant, un lieu presque stérile, où toutes les personnes qui y travaillent sont en blouse, blanches ou vertes. Y aller, ce n'est pas par simple envie, sur une idiote pensée ; non, y aller, c'est parce qu'on souffre d'un grave problème, ou qu'on est entre la vie et la mort. C'est aussi parfois pour un bilan de santé, mais parce qu'on est déjà passé par cette case. L'hôpital, un endroit rempli de bonne humeur et de joie de vivre.

Et dans cet hôpital, il y a une chambre. Dans cette chambre, il y a des jumeaux. Ils sont arrivés il y a peu. Non pas qu'ils viennent de naître, ils ont 15 ans ; mais ce sont des rescapés de la dernière heure, comme souvent à Tokyo.

Les gangs ont de plus en plus d'influence dans la ville, emportant dans leurs conflits des mineurs, de simples adolescents qui veulent jouer au grands. Malheureusement, certains arrivent ici, mais n'en repartent pas, du moins, pas leur âme. Il est parfois insensé de se dire que ces enfants, qui devraient s'amuser avec leurs amis, avoir leurs premiers amours, se demander se qu'ils veulent faire plus tard, faire de petits boulots l'été, ont en réalité comme plus gros loisir la bagarre, à mains nues ou avec des armes, et qui conduit de temps à autre à la mort. Et c'est encore plus insensé de se dire que malgré tout, ils continuent ; histoire de vengeance, de jalousie, ou d'autres futiles raisons qu'il vaut mieux ignorer. Le monde est cruel, bienvenue sur terre, bienvenue chez les hommes...

Ces deux-là, c'est pour cause de séquestration. Ils étaient arrivés il y a à présent deux jours, mais n'avaient toujours pas bougé un orteil. Lorsque l'on fait un tour dans leur chambre, on ne peut voir que leur corps, allongé dans leur lit, amaigri par deux semaines de rationnement ; leur visage pâle, identique en tout point ; leurs cheveux, bleus pour l'un, pèches pour l'autres. Les machines reliées à eux produisaient des signaux sonores aigus, agressifs ; et la ligne de vie que l'on pouvait voir sur l'une de ces machines était faible, constante, semblable pour les deux.

Des amis leur avaient redus visite, mais la pièce restait silencieuse. Aucune famille ne viendrait, car ils étaient seuls au monde.

Il y a 15 ans, PDV extérieur :

Un cri resonna dans la maternité, en plein milieu de cette fraiche nuit de printemps. Un nouvel être vivant venait de naître. Ces courts et fins cheveux avaient pourtant déjà une impressionnante couleur pèche, et il s'époumonait à qui veuille l'entendre, en ouvrant ses yeux tout bleus. Si l'on aurait pu lire dans ses pensées, on saurait que c'était parce qu'il se sentait seul.

Un autre cri resonna alors. Le premier bébé cessa de crier, observant le nouveau venu, qu'il avait côtoyé pendant un peu plus de 8 mois, mais qu'il n'avait encore jamais vu. Son frère jumeau. Enfin... Presque. Pourquoi le deuxième nouveau-né avait les cheveux bleus ? C'était une excellente question

Leur mère, épuisée, extenuée, ses cheveux longs et lisses couleur violet pâle en bataille, les regardaient, aux anges.

" Mes petits amours... "

Elle était d'une beauté à couper le souffle, mais également très jeune ; elle n'avait pas prévue d'avoir des enfants aussi tôt dans sa vie, mais pour rien au monde elle n'aurait avorté. S'occuper d'un enfant à 23 ans, ce n'est déjà pas si facile, alors deux... Mais elle comptait sur son conjoint pour l'aider, ils s'en sortiraient sans aucun problème.

*******

Il y a 13 ans, PDV extérieur :

Nahoya et Soya avaient fêté leur deuxième anniversaire il y a peu, avec leurs deux parents bien en vie et aimants. Mais ce qui devait arriver advient...

Alors qu'elle rentrait du travail en voiture, assez tard le soir, et que la route était quasi déserte, leur mère dépassa la vitesse maximale autorisée. Elle avait eu une journée très chargée et voulait retrouver ses fils et son mari le plus vite possible, avant de pouvoir se détendre lors d'un agréable week-end. Alors qu'elle s'engouffrait dans un tunnel, l'obscurité se fit encore plus dense. La route suivit sa trajectoire, avant de tourner. A ce moment-là, une vive lumière l'aveugla : un motard roulait en plein milieu de la route. Elle fit un écart pour l'éviter, mais oublia qu'elle se trouvait dans un étroit passage, et s'écrasa contre le mur de béton. (NDA : pour votre sécurité et celle des autres, respectez le code de la route. Ceci n'est pas un message du gouvernement, c'est un message de moi-même, lc27_User_Kawata, et je suis actuellement en train de vous prouver que si madame Kawata et le motard auraient respecté le code de la route, l'histoire aurait été on ne peut plus différente...)

Le motard ne s'arrêta pas, et la jeune femme, inconsciente à cause du choc violent resta seule. Quelques minutes après, la voiture explosa et pris immédiatement feu.

*******

Les médecins débarquèrent dans la salle d'opération ; ils avaient une urgence. Une femme, suite à un accident de la route, s'était retrouvée brûlée au second et troisième degrés.

Mais malgré tous leurs efforts, il était trop tard ; elle était condamnée. C'est alors que son mari arriva à l'hôpital, et avec lui, deux petits bout de choux, qu'il confia à une jeune femme à l'accueil. On l'avait appelé, il savait que sa femme était aux portes de la mort, et il ne voulait pas que ses enfants assistent à cela. Il alla au pas de course dans la chambre qu'on lui indiqua, mais il eut à peine le temps de lui dire au revoir :

" Mon chéri, s'il te plaît... Prends soin des enfants... Je suis désolée... De vous laisser... Mais... on se reverra un jour !

- Ne t'en vas pas, je t'en supplie !

- C'est trop tard... C'est fini et je le sens... Ne me retiens pas... Et je suis désolée... "

꧁REPOST꧂   双 Twin 悪 DevilsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant