꧁REPOST꧂ 双 Twin 悪 Devils

Chapitre 5 : Amour fraternel

PDV de Soya :

Oh oui, ils me rappelaient deux personnes qu'on avait connus il y a des années. A présent, je revoyais tout : la ruelle sombre, l'éclat tranchant d'un objet métallique tout aussi tranchant, et surtout le fantôme livide de deux visages, dont je ne pouvais dans la pénombre qu'entre-apercevoir les traits pâles et déformés par la satisfaction intense, mais dont j'avais gardé un souvenir atroce. C'était comme si je pouvais entendre de nouveau les rire sadiques et les cris épouvantés. On était jeunes, si jeunes...

Sans même que je ne m'en rende compte, je mordis ma lèvre inférieure et je resserrai mes bras autour de moi. J'avais peur ; et ma terreur était si grande qu'il me semblait que tout mon sang venait de quitter mon corps. J'avais peur, j'avais si peur, je me sentais tomber incroyablement rapidement dans cette boucle infinie qu'est la peur, et voilà bien quelles années que je n'avais pas eu peur à ce point, et maintenant le traumatisme refaisait surface. Tout ça à cause d'eux...

Ce ne fut que lorsque je sentis une main s'apposer délicatement sur mon épaule que je revins à la réalité. Nahoya me regardait avec une expression inquiète, très inquiète.

" Ca va !?, redemanda-t-il. T'es devenu bizarre tout à coup !

- Oui. C'est rien. Juste... Des souvenirs... "

- Je vois. Viens là."

Il ouvrit ses bras pour que je mis blottisse, avant de les refermer et de m'envelopper d'une délicate et tendre étreinte. Il me serra non pas avec force, juste avec fermeté, mais c'était tout de même si doux... Je me sentais à présent en sécurité. Seul mon frère était capable de me rassurer de la sorte. Il ne disait rien, mais c'est comme s'il me chuchotait doucement à l'oreille : " Ne t'en fais pas, rien ne peut nous arriver si on reste à deux ! ". Et je l'espère, parce qu'on ne vit qu'à deux, on n'a plus de parents (NDA : comme environ 80 % des personnages de Tokyo Revengers...).

J'enfouis alors mon visage entre son cou et son épaule gauche, comme je le faisais toujours, et je sentis mon frère frissonner. Il était à la limite de l'hypersensibilité dans cette zone précise de son corps, même s'il ne l'avouerait jamais à nos amis. Je respirais doucement son odeur, en fermant les paupières, si fort que j'avais mal, et j'essayais tant bien que mal de me calmer. Nahoya, sentant probablement que les battements de mon cœur ne voulaient ralentir, m'étreignis plus fort encore, et caressa doucement mes cheveux.

Lorsqu'il me lâcha une bonne dizaine de minutes plus tard, j'avais retrouvé un semblant de détente, mais je n'étais pas calme, les souvenirs me hantaient. Il m'observa un instant, soucieux, lisant à travers mes yeux comme dans un livre ouvert. Oui, il savait que j'étais bien plus mal que je ne le laissait paraître... Il finit par se détourner, car ce duel de regard devenait très gênant, avant de déclarer d'une voix enjouée :

" Bon, on se l'prépare ce poulet ! Parce que je crève la dalle moi... "

Pas un mot. Voilà ce qu'on en dira, de ces souvenirs, pas un mot. Et ça tombe bien je n'avais littéralement pas envie d'en parler, pas dans l'immédiat. Mais comme ils refusaient de me quitter, de revenir de la tombe que j'avais creuser très profondément en moi-même spécialement pour eux, mon état psychologique ne s'arrangerait pas...

*******

PDV de Nahoya :

Impossible de trouver le sommeil. Il était 2h du matin et il était tout bonnement impossible pour moi de s'endormir. J'EN AI MARRE ! Et après je m'étonne que je m'endorme en cours...

Je me redressai dans le lit et observa le visage paisible de Soya. Quelle chance, il dormait lui. Il était trop mignon ! Quand il dormait, la constante expression de colère quittait son visage, révélant le faciès d'un ange. Voilà ce qu'il était, un ange se cachant dans une carapace de démon. Même si au fond, il était un démon également...

Pour moi, c'est le contraire : j'ai visage toujours souriant, et on pense que je suis en ange. Mais en réalité, c'est moi le plus méchant de nous deux ; car j'insulte les gens sans penser aux conséquences, j'adore me battre et franchement, je suis toujours énervé. On pourrait donc dire que je suis un démon se cachant dans une armure d'ange.

Je me levai donc en faisant le moins de bruit possible, et allai allumer la télé dans le salon. Après avoir trouvé un film d'action qui commençait et qui, pour sûr, n'aurai pas l'effet d'un somnifère, je baissai le son au maximum. Notre appart est tellement superbe que les murs sont aussi efficaces que du carton !

Certes, il ne nous coûte presque rien, mais on est obligés de vivre dans un 30 mètre carrés quasiment toujours en bordel parce qu'on ne sait pas ranger, on a une micro salle de bain où on rentre à peine à deux, et une seule chambre avec de la place juste pour un lit. Même si ce dernier point ne nous dérange guère ; c'est un peu bizarre, mais on a toujours dormi ensemble de toute façon.

J'eus à peine le temps de comprendre l'intrigue du film, d'ailleurs, je dois avouer que je n'en connais même pas le titre, une quinzaine de minutes après être parti, qu'un cri étouffé retentit dans la pièce d'à côté.

Je me précipitai donc dans notre chambre pour découvrir Soya, définitivement réveillé et en pleurs dans le lit. Et mon inquiétude monta en flèche quand je vis l'expression de terreur qu'il abordait. Je m'assis à côté de lui pour le prendre doucement dans mes bras.

" Qu'est-ce qu'il se passe ?, demandai-je, alarmé, tout en lui caressant les cheveux.

- Un... Un cauchemar..., bégaya Soya en retour, mais... C'est rien... C'est juste... La peur...