Et si on changeait l'histoire ? Et si c'était Smiley et Angry, nos adorables mais toutefois démoniaques jumeaux qui en étaient les protagonistes ?
Nahoya et Soya Kawata ont vécu une vie... Comment dire... Mouvementée. Mais qui vous a dis que c'était...
Un mois était passé depuis la bataille, et nous étions enfin sorti de l'hôpital. LA LIBERTE ! Elle m'avait tellement manquée...
On y avait souvent réfléchi, avec Soya, d'aller voir notre père, toujours emprisonné ; et on avait décidés d'un commun accord d'y aller. Le jour J était arrivé, et devant la prison, j'étais hyper stressé. Et s'il n'avait pas changé ? Et s'il ne voulait pas nous parler ? Et s'il ne nous reconnaissait pas !?
Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête, augmentant mon anxiété, et j'avais de plus en plus peur d'entrer dans ce grand bâtiment qui nous faisait face, et où étaient d'ailleurs probablement enfermés nos agresseurs et séquestreurs...
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Les premières minutes s'écoulèrent dans un silence tendu. Notre père n'avait pas trop changé, juste un peu plus vieux et fatigué, sans doute, mais il avait toujours ces mêmes yeux bleus azur, et ses cheveux châtains était à présent parcourus de fils argent. Nous échangions des regards gênés, jusqu'à ce que, en ayant assez, il brise le silence pour nous demander.
" Pourquoi vous n'êtes jamais venus m'voir ?
- Pas trop envie, si tu vois ce que je veux dire..., répondis-je.
- D'accord... Oui, je comprends, et il esquissa un petit sourire. Mais pourquoi vous êtes venus aujourd'hui ?
- On aurait quelques p'tites questions à te poser, en ce qui concerne maman et toi, déclara Soya.
- Allez-y !
- Comment elle est morte ?
- Ca commence bien ! Un accident de voiture.
- Vous vous aimiez vraiment ?, demandai-je à mon tour.
- C'était la prunelle de mes yeux. Il n'y avait pas de femmes plus admirable sur terre que votre mère, répondit-il, de la nostalgie dans la voix. L'une des trois choses auxquelles je tenais le plus au monde, avec vous deux...
- Alors pourquoi t'es... Devenu aussi violent ?, demanda mon frère.
- On dit que l'amour fait faire des choses sottes... J'avais perdu l'amour de ma vie, et j'étais aveuglé par la douleur. Alors je me suis noyé dans l'alcool, pour oublier... Mais ça ne faisait que me le rappeler !, dit-il. Non pas que je ne veuille pas assumer les conséquences de mes actes, mais je n'étais pas vraiment conscient de ce que je vous faisais. Je ne me suis rendu compte seulement en arrivant ici que j'avais perdu les deux dernières choses auxquelles je tenais le plus..., avoua-t-il, et l'on pouvait saisir la culpabilité dans ses mots. Et je n'avais pas la possibilité d'oublier en étant saoule... D'autant plus qu'on m'a dit que vous aviez des problèmes avec d'autres enfants, une histoire de harcèlement et d'attaque au couteau... Je comprends parfaitement que vous ne m'en ayez jamais parlé... "
Je crois que j'ai un peu de pitié pour cet homme. Je vois bien qu'il est sincère quand il nous dit tout cela, même si ça ne pourra jamais effacer ses actes ignobles.
PDV de Soya :
Les questions et les réponses s'enchainaient depuis longtemps, jusqu'à la dernière, la plus importante à mes yeux.
" A quoi ressemblait maman ?
- Vous ne vous souvenez pas ?
- Non, répondis-je. Et t'as brûlé toutes les photos...
- C'est vrai... Elle était très jeune, elle n'avait que 23 ans quand elle est tombée enceinte, et je n'vous cacherez pas qu'au départ, nous ne voulions pas d'enfants. Mais elle a toujours voulu vous garder, j'ai respecté son choix. Et je vous aime réellement, ajouta-t-il, les yeux pleins de sincérité et d'une triste tendresse. Mais pour en revenir à la question, elle était aussi très belle... J'ai gardé une photo, une seule... "
Il fouilla alors dans sa poche, pour en sortir un morceau de papier cartonné et coloré pour nous le donnez. Sur cette photo était représentée une jeune femme, aux longs cheveux violets et lisses, les yeux si clairs que l'on aurait presque pu voir à travers, qui esquissait timidement un léger sourire.
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C'est vrai, elle était magnifique...
" Une dernière chose qui me taraude, mais qu'on n'a jamais su, demanda encore Nahoya, est-ce que tu saurais... Lequel de nous deux est l'ainé ? "
On avait mis en commun les questions que l'on poserait, mais j'étais étonné, il ne m'en avait pas parlé. D'ailleurs, je dois avouer que j'étais curieux de le savoir aussi...
" Un peu bizarre cette question !, rit notre père. Oui, je le sais. Et c'est toi.
- D'accord..., murmura mon frère, et il comprit en même temps que moi quelle chose : le pourquoi du comment c'était lui le plus protecteur de nous deux...
- Tu as toujours été bienveillant avec Soya... Dès le début...
- Comment ça ?, demandai-je à mon tour.
- Un enfant, lorsque ça nait, ça cri. Nahoya à arrêter de crier quand tu es né à ton tour, à peine une minute plus tard. Si c'est possible, on voyait déjà de la tendresse dans son regard... "
Je me tournai vers lui, qui avait baissé la tête, un léger sourire aux lèvres, les joues rouges. Attends, mais IL A SOURIT !!! Un poids disparut soudain dans ma poitrine ; je ne l'avais pas vu sourire depuis un mois entier ! J'étais soulagé qu'il aille mieux !
Je posai alors ma main sur la sienne, et il releva la tête. Mon père reprit alors la parole :
" Ca va être pour vous l'heure de partir... Gardez la photo, je l'ai tellement vue quelle est à coût sûr imprimer dans ma rétine !
- Merci. Merci sincèrement d'avoir répondu à nos questions.
- De rien. Et... Je ne voudrais pas vous forcer, mais... Vous savez que vous pouvez venir me voir quand vous voulez...
- Oui, bien sûr ! On reviendra, déclara Nahoya. Peut-être pasdans l'immédiat, le temps de digérer tout ça, mais on reviendra... "
Nous repartîmes alors, heureux, pour la première fois depuis un long moment.
