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Heureux l'homme dont l'offense est enlevée et le péché couvert !
Heureux celui à qui le Seigneur ne compte pas la faute, et dont l'esprit ne triche pas !

                                        Psaumes 32: 1-2





Le soleil s'était enfin levé, le jour que je craignais le plus depuis samedi soir arriva, j'allais revoir Hugo et surtout j'allais devoir lui parler, pour lui dire quoi, je ne savais pas encore. Par contre, il me tardait de revoir Grayce. Je ne savais pas pourquoi mais toute la journée de la veille, je revoyais son sourire, ce sourire qui avait réussi à calmer ma crise d'angoisse, ce sourire qui me faisait fondre.

En réalité, je ne cherchais pas à la séduire, juste pour mon père mais parce qu'elle me plaisait bien. En la voyant si belle samedi, certaines choses sont revenues en moi, des sentiments que je n'avais pas éprouvé depuis longtemps et ça me plaisait. Je n'avais pas été attiré par une fille depuis si longtemps que j'avais oublié ce que ça faisait. Émilie c'était juste une fille qui savait faire monter la température, mais elle ne me plaisait pas vraiment et je n'éprouvais pas pour elle ce que j'éprouvais pour Grayce.

Près d'une heure plus tard, j'empruntai ce couloir où j'avais vu Grayce pour la première fois. Ce couloir où elle m'avait parlé pour la première fois mais où j'avais commis la grosse erreur de l'ignorer. Je crois que je regretterai ce jour tous les jours, jusqu'à ce que je parvienne à la mettre dans mon lit. Je m'arrêtai devant le portrait d'Albert Einstein et me mis à le dévisager sans savoir pourquoi.

Alors que j'étais face à Albert, quelqu'un entra dans le couloir. Je retournai la tête pour voir qui c'était et bien-sûr c'était elle, la seule et l'unique. Je lui fis un sourire charmeur alors qu'elle s'avançait en fuyant mon regard.

— Bonjour lingeer, saluai-je.

Elle fronça les sourcils en voulant partir sans dire un mot mais je la pris par le bras.

— Attend, après avoir retrouvé ses yeux, cette réaction me semble plus que familière, fis-je souriant.

— Ah bon, c'est drôle, moi aussi, lâcha-t-elle voulant libérer son bras.

— Écoute, je m'en voudrais tous les jours de ma vie de t'avoir ignoré ce jour là, tu peux me croire. En fait, je déteste l'école et ce jour là j'étais maussade. Je m'en excuse, dis-je en baissant le ton sur la dernière phrase.

Son regard se plongea dans le mien et pendant un court instant, on resta silencieux sans rien dire. Elle était proche de moi, très proche, assez pour tenter un baiser mais quelque chose me disait que c'était trop tôt, que ça l'eloignerait encore plus mais j'en mourrais d'envie. Je me contentai de légèrement caresser sa joue avec un côté de mon index, après quoi elle s'écarta brusquement de moi comme si elle venait de se réveiller d'un rêve.

— Il faut que tu arrêtes ça, fit-elle.

— Quoi ? demandai-je moi aussi un peu perdu.

— Ce jeu de séduction, ça m'énerve ! cria-t-elle.

Je pris tout à coup un visage innocent, comme si moi non plus je ne contrôlais pas mes actions. Il fallait qu'elle pense que je tombais amoureux d'elle sans savoir comment.

— Crois moi, je ne sais pas non plus pourquoi j'agis de la sorte avec toi, c'est juste qu'à chaque fois que je te vois je... me rapprochant d'elle, je perd mes moyens, dis-je toujours coincé dans ses yeux.

— Arrête de ressentir ça ! cria-t-elle voulant s'en aller.

Je la retint à nouveau mais cette fois-ci par la taille et je la sentis frissonner après mon touché. Ça ne m'impressionait pas car n'importe quelle vierge réagirait comme ça mais ça n'en était pas moins satisfaisant.

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