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— Bonjour frère, ça va ? demanda-t-il en s'asseyant.

— Bonjour, oui ça va et toi ?

— Ça va.

Les choses étaient redevenues on ne peut plus normales entre Hugo et moi. Cette petite discussion l'avait apparemment rassuré, même si tout ce que je lui avais dit n'était pas complétement vrai. Ça me faisait bizarre de lui mentir car d'habitude, je me contentais de contourner ses questions mais là, je lui avais mentis sans aucune retenue mais une chose était certaine, je ne ferai sûrement pas le contraire si je pouvais revenir en arrière.

— Ça te dirait une soirée au cinéma, samedi soir ? demanda-t-il plutôt impatient d'entendre ma réponse, tellement que c'était bizarre.

— Euh, je sais pas... le samedi j'aime pas sortir.

— Ah bon ? Tu aimes sortir quel jour ? rétorqua-t-il avec du sarcasme.

— Aucun !

Après ma réponse, je dévia mon regard ailleurs alors que je sentais que c'était le début d'une longue discussion. Je m'attendais à ce qu'il insiste pendant longtemps. Il allait sûrement me sortir les nombreux avantages qu'avait cette sortie, tout en inventant pleins de choses mais comme à chaque fois, je comptais toujours dire non.

— Pourquoi tu es aussi casanier ?

Celle là, je ne l'avais pas vu venir. Ce n'était pas la première fois qu'Hugo s'interrogeait sur ma solitude mais je ne savais pas pourquoi, je sentais que cette fois il voulait vraiment la réponse à cette question. Son regard et son expression faciale le démontraient clairement.

Je l'observai le temps de quelques secondes avant de détourner le regard ailleurs.

— Pour rien, je suis comme ça ! C'est tout.

— Pourquoi ?

Je restai silencieux faisant mine d'être pris par l'exercice de maths en face de moi. Je n'avais pas l'intention de dire quoi que ce soit, même un mensonge, ça lui donnerait trop d'importance.

— Tu ne veux vraiment pas répondre à ma question ?

— Hugo s'il te plaît ? Je t'ai déjà répondu, alors excuse moi ! lâchai-je sèchement.

Je ne pouvais vraiment pas décrire l'état dans lequel j'étais. Je détestais quand on cherchait à savoir des choses sur moi car ça me rappelait à quel point ma vie était misérable. En même temps, c'était rare que quelqu'un se soucis de moi.

Sa question alluma une sorte d'incendie dans mon estomac. J'avais l'impression de brûler de l'intérieur, je respirais de plus en plus fort et sans savoir pourquoi j'eus les larmes qui montait aux yeux. J'étais mal à l'aise tout à coup, vraiment mal à l'aise. Je me levai pour sortir en espérant que ça se calmerait.

— Bonjour !

— Bonjour Grayce, Hugo répondit souriant.

J'étais déjà sur le point de sortir quand elle entra et comme à cette soirée, juste le fait de la voir me calmai, comme si de rien n'était. Son regard se plongea dans le mien après qu'elle ait remarqué mon silence quelque peu inquiétant.

— Bonjour Dominique.

— Bonjour Grayce, répondis-je à voix basse.

Elle me dévisagea comme si elle cherchait quelque chose dans mon regard, c'était assez étrange mais en même temps apaisant, très apaisant. À ce moment, je souhaitais qu'elle me regarde comme ça pendant encore longtemps mais malheureusement ses yeux dévièrent ailleurs et elle alla prendre sa place. Cette fille avait quelque chose, je ne savais pas quoi mais c'était certainement la raison pour laquelle mon père l'avait choisi.

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