NUMERO 1

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MENACE



Mes pas résonnent dans la salle éclairée d'une lueur blafarde, où je m'élance sans répit, un sprint continu, sur un tapis qui s'étire infiniment. Des fils sont encrés profondément dans ma chair, connectant mon corps à des machines bruyantes. Mes cheveux, déchaînés par le mouvement, flagellent mon dos à chaque enjambée. Nue, la sueur trace des sentiers sur ma peau. J'ai perdu la notion du temps, mon esprit est englouti dans la course perpétuelle. Des lettres flottent devant moi, suspendues dans l'air sans support visible. Mon regard les scrute, dévoilant des informations cryptiques : mon rythme cardiaque, des statistiques, et d'autres annotations indéchiffrables.

Sur ma bouche, un masque transparent est solidement fixé, un lien avec une énième machine qui emprisonne mon souffle. Devant moi, derrière une vitre, trois hommes et une femme revêtus de blouses blanches observent avec une attention sérieuse ma course incessante sur le tapis roulant. Leurs regards scrutateurs semblent disséquer chaque détail, chaque réaction de mon corps.

Soudain, la femme murmure quelque chose que je ne peux pas entendre à l'un des hommes. Il répond en appuyant longuement sur un bouton, et je sens la résistance familière du tapis sous mes pieds ralentir progressivement.

« C'est terminé pour aujourd'hui. » La femme parle d'une voix calme mais directive.

Le silence s'installe dans la pièce, brisé seulement par le ronronnement des machines en arrière-plan. Ses paroles marquent la fin de ma course forcée, mais la lueur de concentration persiste dans les yeux des observateurs derrière la vitre. Les machines sont temporairement mises en pause, et je reste là, masquée, absorbant l'instant de repos qui m'est accordé.

« Nous sommes à 14 heures 29 minutes et 12 secondes, ces résultats sont moins bons que la fois précédente. Raccompagnez-la à sa chambre. »

Une équipe d'infirmiers afflue autour de moi, déconnectant méticuleusement les fils qui me relient aux machines et libèrent mon visage du masque transparent. La sensation de liberté, bien que momentanée, est presque étrangère après avoir été enchaîné à ces dispositifs. Ils me couvrent d'un drap blanc. Puis, tel un cortège silencieux, me conduisent de retour à ma chambre, laissant derrière moi la pièce médicale.

Nous marchons dans les couloirs vitrés du building, et mes yeux parcourent les côtés du couloir, capturant la vue éblouissante de la ville lumineuse. Les gratte-ciels se dressent comme des sentinelles de verre et d'acier, reflétant l'éclat des néons qui illuminent le paysage urbain. Mon regard se pose ensuite sur le cortège de médecins et leurs grandes ailes blanches immaculées.

Curieuse, je tends la main vers l'avant et effleure les plumes de l'homme qui marche devant moi. Un frisson d'étonnement le traverse, marqué par une sursaut involontaire, mais il réprime toute réaction audacieuse à mon contact.

Une fois devant ma chambre, les médecins s'arrêtent, me laissant entrer silencieusement. La porte s'ouvre sur un espace immaculé, où l'opulence de la classe dirigeante se reflète dans chaque détail. Ma chambre est d'un blanc éclatant, évoquant une froideur presque clinique. Le mobilier, aux lignes épurées, dégage une esthétique minimaliste et moderne. Des éclairages intégrés soulignent les contours nets de la pièce, une atmosphère à la fois luxueuse et épurée.

Une femme est assise sur le canapé, manifestant une présence qui semble être en parfait accord avec l'ambiance aseptisée de la pièce. Elle se lève dès que je ferme la porte d'entrée, se déplaçant vers moi avec une grâce feutrée. Elle est habillée de vêtements de créateurs, ses ailes blanches sont repliées dans son dos.

The Balance FighterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant