39 | Eula

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CHAPITRE 39

ADIEU AU ROI




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- Eula, ça va ? s'inquiéta Xander alors qu'il me regardait, sur la banquette arrière, les jambes repliées contre ma poitrine, mon regard dans le vide.

Je n'avais pas envie de parler, je n'avais envie de rien.

Je me dégoûtais.

Je ressentais encore son pouls disparaître sous ma paume. Je ressentais encore son corps se refroidir entre mes mains. Je ressentais encore son souffle s'atténuer sur ma peau. Il était mort à cause de moi. J'ai été trop égoïste, mais c'était trop tard pour m'en vouloir... J'étais trop conne pour rendre compte du mal-être de Calix, car maintenant que j'y repensais, c'était évident que s'opposer à la prime posée par Esmeray ne resterait pas impuni.

- Mmh.

Xander gara enfin sa voiture aux côtés, sur le parking d'Everning. Machinalement, je regardais le paysage extérieur et familier ; j'étais contente d'enfin retrouver une routine de vie normale mais je me sentais terriblement vide. Je n'arrivais pas à mettre les mots sur ce que je ressentais, c'était comme si je ne sentais plus mon cœur battre. Et depuis trois jours, je vivais avec cette sensation horrible et j'étais dans l'incapacité d'empêcher mes larmes embuer ma vue.

Je ne saurais dire combien de temps j'avais mis à ouvrir la portière, mais je savais mes mouvements être lents et dénués de toute volonté. Même pour effectuer la simple action de marcher, je n'y arrivais pas, je traînais des pieds en plein milieu des couloirs. Je ne faisais même pas l'effort de sourire pour rassurer les regards inquiets sur moi.

J'en n'avais rien à faire, je voulais juste dormir et ne jamais me réveiller. J'étais terriblement fatiguée. Toutes les secondes, j'entendais ces quatre coups de feu résonner dans mes oreilles, je n'en dormais plus. La cuisse. L'épaule. Le cou. La tête. Absolument toutes les artères ont été visées, il n'avait aucune chance de survie.

J'ai été bête, stupide et conne de croire que je pouvais faire quelque chose...

Je n'ai rien pu faire, et mon inutilité me hantait mes nuits. Je n'en dormais plus. J'en étais plus capable. Je n'arrivais plus à dormir dans le noir, toute seule. Dans le moindre espace un peu trop sombre, les coups de feu s'intensifiaient dans ma mémoire.

Mon regard s'attarda sur la porte du bureau de Delancy. Je m'arrêtai un instant, me demandant si je devais annoncer mon retour maintenant, mais après avoir vu les habits que je portais ; un pull rouge à capuche et un jean large, je décidai de me rendre d'abord à l'Athena Hall. D'habitude, gravir les marches qui menaient au dortoir me plaisait, ça signifiait une bonne et longue nuit de sommeil.

EULA AYLINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant