Clap de fin (2)

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Je ne tiens pas l'alcool. Je le sais et je l'ai toujours su.

Pourtant, je me sens bien. Malgré l'effet cotonneux ressenti dans tout mon corps et l'euphorie qui m'anime.

Je rapproche le verre de ma bouche et aspire le mélange coloré aux saveurs fruitées. La vodka sera le coupable idéal si j'ai une gueule de bois demain matin.

Un bras s'accroche à mon cou et se plaque contre mon épaule. Au rythme de la musique pop, mon collègue saute en s'égosillant. De grosses gouttes de transpirations dégoulinent le long de sa tempe et tombent sur sa chemise Mercedes qu'il est bien le seul à avoir gardé.

Enfin, cette année est finie. Neuf mois à parcourir le monde, à assister à chacune des courses de formule 1 en tant qu'ingénieur. Je rêve de me reposer sur un transat au soleil et de prendre à nouveau mes proches dans mes bras.

Jamais je n'avais vu mes collègues dans un tel état de joie et d'effervescences. Il n'y a plus aucune retenue. Réunis dans cette boîte de nuit, les membres de l'écurie Mercedes sont déchaînés, tous sans exception : du team principal, aux cuisiniers, même en passant par les pilotes.

C'est bien la première fois que tous les postes sont rassemblés dans un seul et même endroit pour célébrer les résultats de cette année longue et éprouvante pour nos nerfs.

A travers mes paupières entrouvertes, je scanne la pièce plongée dans le noir et balayée par des projecteurs lumineux. La musique est si forte que je n'entends même pas les mots de mon collègue à côté de moi.

Malgré tout, je ressens les vibrations de mon téléphone portable placé dans la poche de mon sac bandoulière.

Je m'empresse de le récupérer craignant une urgence au travail, avant de me rappeler que je n'ai plus à stresser à cause de ça puisque ce sont enfin les vacances. Ma bêtise me fait doucement sourire tandis que je scanne l'écran de mon portable pour déchiffrer la nouvelle notification.

Lewis Hamilton vous a mentionné.

Mon corps se fige et mes pensées se congestionnent. La bouche grande ouverte, je suis incapable de reprendre une respiration normale.

Je me hâte d'ouvrir la notification et voit apparaître une nouvelle publication de Lewis suite à la course de ce jour.

Sur la photo, vêtue de mon uniforme de travail et casque accroché au cou, je suis en pleine conversation avec Lewis et d'autres ingénieurs, avant l'une des séances d'essai libre de son côté du garage.

Je balaye rapidement la description de la publication et décèle quelques remerciements aux membres de l'écurie.

Je balaie la salle des yeux à la recherche de Lewis. Quand je le repère, je me précipite vers lui.

On m'a toujours reproché ma spontanéité, prétextant que cela m'entraînerait dans les ennuis. Pourtant, c'est bien grâce à cela que j'ai obtenu mon poste à Mercedes en début d'année.

Un verre à la main, Lewis est assis sur le rebord d'une banquette. Sa tête remue au rythme de la musique.

Je ne sais pas ce que je vais lui dire. Ses sourcils se froncent en me voyant posté devant lui. Je lève mon téléphone au niveau de ses yeux et lui montre la photo.

– C'est moi là ?

Lewis ne semble pas étonné de ma réaction et éclate de rire. A vrai dire, j'ai appris à découvrir son vrai visage derrière l'image de star que je me faisais de lui. Et il a pu découvrir mon caractère impulsif au cours de cette année à travailler ensemble.

SOLO | Lewis HamiltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant