Le (re)commencement

Chapitre 2 : L'arrivée

Le lendemain matin, Nora se réveille tôt. Avec le décalage horaire, elle n'a pas beaucoup dormi. Elle allume son téléphone et voit une avalanche de notifications, parmi lesquelles se trouve la réponse du mystérieux inconnu :

« Bonjour Nora, effectivement, j'ai votre valise. Où souhaitez-vous que l'on se retrouve pour l'échange ? »

Elle s'empresse de répondre au message.

« À Central Park ? » Si cela n'est pas trop éloigné d'où vous êtes ! »

L'inconnu lui répond dans la seconde qui suit.

« Parfait, rendez-vous à 10 h à l'entrée de la 5 th Avenue. »

Arrivée à son point de rendez-vous, Nora remarque qu'elle est en avance. Le ciel est dégagé, d'un bleu limpide, une brise légère fait danser ses longs cheveux châtain foncé, qui effleurent délicatement son visage. L'air est empli de l'odeur fraîche des arbres voisins, mélangée aux premiers arômes de café qui commencent à flotter depuis les terrasses animées des cafés alentours. Elle observe attentivement chaque visage, cherchant la personne avec sa valise. Les visages défilent, des couples se tiennent par la main, des touristes prennent des photos, et des professionnels en costume traversent la rue d'un pas décidé.

Soudain, quelqu'un s'approche d'elle :

— Nora, c'est bien ça ?

Elle se retourne, surprise, et reconnaît le garçon de l'aéroport, celui qui était dans son avion et avec qui elle a eu une vive interaction.

— Oui, Montrose...tu... tu as ma valise ? balbutie-t-elle. Je suis Nora, Nora Leoni, se présente-t-elle finalement.

Ils échangent les valises.

— Je commence à croire que tu veux me voler mes affaires : mon téléphone puis ma valise... Moi, c'est Charli, Charli Montrose enchanté ! répond-il en plaisantant.

Nora sourit, intriguée par l'origine de son nom.

— Enchantée, Charli ! Tu es anglais ? Tu n'as pas d'accent, interroge-t-elle.

— Oui, je suis franco-anglais. Un café, ça te dit ? propose-t-il sans en dévoiler plus.

— Oh que oui, je n'ai pas eu le temps d'en prendre un !

Ils se dirigent vers un coffee shop pour prendre un café à emporter, puis se baladent dans Central Park avant de s'asseoir sur un banc. Charli s'installe en premier, s'adossant nonchalamment contre le dossier, une jambe légèrement étendue devant lui, son café en main. Nora, quant à elle, s'assit à ses côtés, le dos droit mais légèrement tourné vers lui, tenant son gobelet entre ses mains, les coudes posés sur ses genoux. Ils échangent des regards et des sourires, leurs corps naturellement orientés l'un vers l'autre, prêts à faire plus ample connaissance.

— Pourquoi es-tu ici à New York ? Tu es déjà venu ? demande Nora, sa curiosité piquée.

— C'est ma première fois dans cette ville. Je suis musicien et j'ai envie de voir ce que ça donne ici. Je n'ai pas quitté grand-chose, je vis à Paris depuis quelques années pour vivre de ma passion, mais c'est assez difficile. J'ai eu quelques contrats, écrit quelques textes, mais rien de vraiment stable. À côté de cela, je travaillais dans la finance, explique-t-il.

Nora hausse un sourcil, surprise. Elle essaie de l'imaginer dans un bureau, entouré de dossiers et portant un costume-cravate, mais l'image ne correspond pas du tout à l'homme assis à côté d'elle, décontracté et à l'aise.

— Wow, dans la finance ? J'ai du mal à t'imaginer en costume-cravate, en mode businessman ! Mais c'est très courageux de vouloir vivre de ta passion, réagit Nora, elle ne peut s'empêcher de sourire en pensant à ce contraste.