Chapitre 3

97 13 5
                                    




TW : scarification

ASHLEY

Je commence à huit heures, mais je n'ai aucune force pour me lever. Alors je garde ma tête sous la couverture, espérant être oublier.

Je préfère être oubliable, qu'inoubliables.

Mes yeux sont ouverts, regardant la minuscule poussière qui vole entre ma couverture et le matelas.

Je pense trop, ma tête est remplie de bruits.
Mais mon âme est trouée à vie.

J'essuie la larme solitaire qui s'écoule le long de mon nez, puis baille doucement.

Quelqu'un toque à ma porte, alors je fais semblant de dormir.

— Ne fait pas semblant mon coeur, dit la voix de ma mère.

Je soulève la couverture, la regardant dans les yeux.

Elle sait.

— Tu as désinfectée ?

Je secoue négativement la tête puis elle sort avant de revenir avec un spray désinfectant et une crème cicatrisante.

Je lui tends mon bras gauche qu'elle attrape avec douceur.

— Il y a une raison ?

— La même que d'habitude, dis-je en ricanant.

Elle hoche la tête puis pose le coton sur mes plaies rouges, me faisant gémir de douleur.

— Pardon...

Après avoir étalé la crème cicatrisante, elle embrasse mon bras avant de me serrer dans les siens.

— Tu ne veux pas y aller ?

— N-non...

Elle hoche la tête, embrassant le haut de mon crâne, pendant que je regarde par la fenêtre.

Malgré la nuit, j'arrive a percevoir les arbres qui bougent, le vent qui souffle, la pluie qui coule fortement.

Je regarde l'heure sur mon réveil qui m'indique qu'il est cinq heures.

— Comment tu as su que j'étais réveillée ?

— Je passais devant ta porte quand tu as baillée.

— Et pour mon...bras ?

Elle attrape mon menton de ses mains froides et me confie cette phrase qui restera gravé à jamais ;

— Je sens quand ton coeur bat irrégulièrement.

Désolée d'être née.

Désolée de me rater à chaque fois.

Désolée d'être dépressive.

Désolée d'avoir perdue mon sourire.

Je suis désolée.

— Pardon maman...Je suis désolée.

— Ne t'excuses pas pour quelque chose que tu recommenceras mon coeur.

C'est une addiction. Chaque personne a sa raison de le faire, personnellement, c'est quand mes cicatrices disparaissent.

J'ai l'impression de ne plus être en détresse quand elles ne sont plus là, l'impression que le monde va m'abandonner. Alors je le refais.

Plus fort, plus sanglant, au point que mon bras devienne jaune ou bleu à cause des hématomes. Et quand elles disparaissent, je le refais. Encore et encore.

FEATHER (pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant