Chapitre 11

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🤍Dark snowy night - Daniel.mp3🤍

ASHLEY

La sensation de l'eau qui s'infiltrait dans mes poumons était étrange. C'était douloureux, mais pas autant que ce à quoi je m'attendais.

Je priais l'univers pour ressentir une autre douleur que celle dans ma tête, qui m'humiliait, encore et encore.

Je voulais simplement que tout s'arrête, que le monde sous mes yeux finisse par se tuer, comme moi.

L'option du suicide était pour moi la direction vers le bonheur. Mais je n'ai jamais pensé à guérir.

Je n'ai jamais ressenti l'envie de me soigner, de vivre. Mon âme est bien trop meurtri pour réussir à se libérer de ses chaînes.

Actuellement, tout ceux qui m'entoure est en carton. Aucun moyen de me tuer, à nouveau.

L'odeur fétide de la chambre m'en donne la nausée et la sueur qui s'écoule de mon front me fait claquer des dents.

Je n'aime pas les hôpitaux. C'est une atmosphère qui me dérange. Mais bon, je pense que c'est le cas de chaque personne.

Ces couleurs fades qui empreignent les murs, l'odeur de la transpiration due aux gens qui attendent pour savoir ce qu'il se passe.

Ma tête est lourde mais fragile. Je sais que je peux imploser, à chaque instant.

Si Mona débarque, je la tuerais comme elle l'a fait pour moi.

Le regard posé sur le mur vert face à moi, j'ai l'impression d'avoir des hallucinations auditives.

Comme des hurlements. J'ai envie d'exploser mon crâne contre un mur et qu'il finisse par former de la bouillie. Les bruits sont insoutenables. Je me sens tellement épuisée mais je ne veux pas dormir.

La porte s'ouvre, mais je continue d'admirer ce mur affreux. L'odeur du couloir me fait cesser de respirer mais quand je perçois le corps de ma mère, du coin de l'œil, je ne me dédouane pas.

Je ne suis plus moi, ça me fait tellement peur. Je me sens comme un zombie, errant simplement dans cette vie, sans but précis.

Je n'arrive même plus à faire mes besoins. Je suis morte, pas physiquement, mais intérieurement. Je n'existe plus.

— Quelqu'un veut te voir, déclare ma mère, dans un murmure.

Je ne l'entends presque pas tant les bruits dans ma tête s'accroissent.

Je sais que c'est lui. Il sait que je suis au courant.

Il m'a sauvé, mais je me suis quand même tuée. 

J'avale ma salive en comprenant qu'il s'assoit sur un fauteuil, le rapprochant de mon lit.

Mes cernes doivent divaguer au violet. Mes joues sont creuses, je le sens. Et mes yeux doivent être rouges.

Et sans vie.

Haïs moi, détruit moi mais ne m'ignore pas Ashley.

Et pendant un instant, le silence fait surface dans ma tête. Je ne perçois plus rien, simplement les battements lents de mon cœur, ainsi que sa respiration douloureuse.

FEATHER (pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant