Chapitre 4

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Trois ans plus tôt...

- Oh bordel..., soufflai je.

Il se tourna vers moi, froid et le visage toujours neutre. Ses sabres tournèrent avec lui. Trois sabres. Pendus à sa taille.

- Tu es le Sabreur...

Un sourire sans joie vint s'esquisser sur un coin de sa bouche.

- Tout ce temps pour que cela arrive à ton cerveau ? Chapeau...

Je refermai la bouche, furieuse devant son emprunt de mes propres mots.

- Le Sabreur ne rend de compte que pour les grosses affaires, réalisai je. Combien vous à proposer le roi ?

- Assez pour que je me coltine des questions et ta présence exaspérante durant une semaine.

Je frissonnais. Sept jours. C'était tout ce qu'il me restait avant de pénétrer sur les terres du royaume d'Arendhel. Et la, je pouvais dire adieu à toute liberté. Mais c'était toujours mieux que le destin de mort qui m'attendait à Traghar. Le roi m'aurait fait assassiner pour ce que j'avais fais à son fils. Non pas que le prince n'est pas mérité ce qui lui était arrivé... Je levai les yeux sur l'homme en face de moi. Il avait repris son masque froid et neutre alors même qu'il venait de prononcer ces paroles. Mais j'avais au moins la certitude maintenant, que je l'exaspérais. Je pourrais jouer sur cette frustration. Ou sur pleins d'autres choses.

- Tu as conscience que tu vas te retrouver avec tout les soldats de Traghar à tes trousses, lançai je en me pelotonnant dans le manteau.

C'était bien plus que tout ce que j'avais put avoir ces derniers jours.

- Feront ils vraiment le poids face à moi ?

- Peut être que le roi de Traghar propose une meilleure sommes pour moi...

Je ne répondis pas à sa question. Personne ne faisait le poids contre le Sabreur. Pas même le meilleur bretteur des sept royaumes réunis. Car il serait le meilleur bretteur après le Sabreur lui-même.

- Ce n'est pas le cas. J'ai déjà vérifié.

Je grommelai dans ma barbe. Il avait déjà quelques coups d'avance. Je ne pourrai pas l'embobiner.

- La somme est ahurissante. Mais pas autant que celle du roi auquel je t'emmène.

Je déglutit. M'emmener devant ce roi était peut être un sort pire que la mort...

- Je préférais aller à la mort que la bas, murmurai je pour moi même.

- Vraiment ?

J'écarquillai les yeux, en réalisant que j'avais parlé à voix haute. Je devais à tout prix manger, me reposer. Reprendre assez de force pour être alerte et tonique. La, je manquais à moitié de m'écrouler contre ce tronc.

- Ce n'est que mon avis, répondis je en haussant les épaules.

Ses yeux brillèrent d'une lueur de curiosité. Aussitôt remplacé par un vide désintéressé. Mais cela ne l'empêcha pas de me poser la question.

- Et pourquoi cela ?

- Ton travail c'est de m'emmener là bas, pas de poser des questions, maugréais je. Enfin si tu y parvient...

- Je n'ai jamais faillit à aucune de mes affaires.

- Y'a une première fois à tout, Sabreur, persiflai je.

Il sourit froidement.

- La plupart des gens se pissent dessus en sachant qui je suis.

Les Sabres de fumée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant