Chapitre 11-

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Trois ans plus tôt :

Je dormais, la tête enfoncée dans un coussin, mon corps planant à moitié alors que l'autre moitié pouvait sentir la moindre de mes courbatures. Un coup dans les côtes me fit grogner. Je grommelais et me retournai sur le côté pour y échapper. Mais un autre vint me frapper l'épaule.

Excédée, j'ouvris les yeux et m'assis brutalement sur mes fesses.

- C'est pas trop tôt.

Clignant des yeux pour dissiper le sommeil qui persistait dedans, je vis la grande silhouette du Sabreur se détourner pour fermer ses sacs de voyage.  Il avait repassé sa grande cape noire et rabattu le capuchon sur sa tête. On ne voyait plus les traits attrayants de son visage, ni ses mèches noires de jais, seulement une grande forme noire.
Je basculai mes jambes hors du lit et me remis sur pieds. Les muscles de mes hanches et de mes cuisses protestèrent. 

Un coup d'œil par la fenêtre me permis de voir qu'il faisait encore nuit. Chose que je fis remarquer au mercenaire. Il ne me répondit pas et se contenta de marcher droit sur la porte. Je soupirais et le suivis malgré moi. Je tombais encore de fatigue. Pourquoi voulait il partir aussi tôt ?

Le froid me coupa les derniers vestige de sommeil. L'air glace entra dans mon nez, mes sinus et ma tête, vivifiant mes poumons mais agressant mes sens. Je refermaient mes bras autour de moi et entamai une nouvelle fois une marche, derrière le Sabreur.

Les rues étaient vides. Adieu les étaux et les marchands qui criaient. Les passants et les couleurs vives qui enchantaient l'air. La ville était redevenue l'antre de la nuit. Sombre, vide et silencieuse. Le Sabreur marchait rapidement. Je le suivais tant bien que mal. J'avais pas mal récupéré mais était encore faible. Il tourna au coin de l'avenue et ne s'attarda pas pour voir si je suivais. Peut être avait il compris que je ne m'enfuirai pas dans cette ville.

J'étouffais un hurlement lorsqu'une main s'abattît sur mon épaule et me tira sur le côté. Aussitôt je frappai de mon coude en arrière. Mon assaillant étouffa un cri et me relâcha. Je virevoltais au moment même où le Sabreur fit étinceler ses sabres. C'était à coup sûr un sans abri qui nous faisait face. Sale et éméché, il tenait entre ses mains un pistolet. Mon souffle se bloqua dans ma gorge. Mes instincts de survie me hurleraient toujours de me battre si quiconque attentait à ma sécurité ou à ma vie. Mais face à un pistolet la seule chose que j'avais envie de faire était de décamper et de prier très fort pour que la balle de plomb ne me touche pas.

- Donnez moi votre bourse, persifla l'homme en me pointant de son arme.

Mon cœur s'accéléra. De quelle bourse parlait il ? Savait il seulement qui nous étions ou s'en prenait il a deux voyageurs au hasard ?

- Certainement pas, claqua la voix du Sabreur.

- Mauvaise réponse, lui soufflai je furieusement en commençant à paniquer.

Même le meilleur des bretteurs ne pouvait gagner contre un pistolet. La balle irai toujours plus vite qu'une épée. Le Sabreur se rapprocha de moi et son bras frôla mon épaule. Cela ne m'apaisa pas au contraire. Je n'avais pas envie de mourir avec pour seul dernier contact ce mercenaire, dans une ruelle dégoûtante et sombre.

- Elle a raison, reprit le sans abri. Donne moi ton argent. Je t'ai vu dépenser plus que certains gagnent en un an ! En seulement une soirée !

J'aurai pu souffler d'agacement. Alors nous étions repéré car l'homme à côté de moi n'avait pas put garder son sou dans sa poche. Il sortait d'où, il devait bien savoir qu'on ne devait jamais au grand jamais dévoiler sa fortune.

- Allez, le pressa notre agresseur, ou elle meurt.

- Si vous saviez comme je compte peu, ricanai je sans ma barbe.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 27 ⏰

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