Le feu de tes larmes [Kokonui]

6. Ta vie sans moi, mes rêves de toi

[15 juillet 2008, 20 h 18]

Kokonoi

Je fais les comptes pour le Kanto Manjikai sur mon ordinateur portable. C'est mon boulot évidemment, qui voudrait bien de moi pour autre chose que mon argent ? Mon chef me tourne le dos, il est face à l'immense baie vitrée du gratte-ciel dans lequel nous nous trouvons. Il a ses mains dans ses poches, il a l'air préoccupé.

« Qu'est-ce qui t'arrives, boss ?

— Quelle sale pluie. »

Oui, ça j'ai bien remarqué, ça fait un bruit d'enfer d'ailleurs, mais ça ne répond pas à ma question. Il poursuit :

« J'ai un mauvais pressentiment. »

Ben voyons.

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Mikey a réuni les cadres du Kanto Manjikai. Il veut qu'on cherche des infos sur ce que font le Brahman et le Rokuhara Tandai, d'après lui. Heureusement, on a des gars qui savent tout sur tout, c'est à se demander si tous les passants des rues de Tokyo sont des espions pour leur compte, donc on y a pas passé des plombes. Apparemment des sous-fifres du Rokuhara Tandai sont partis au parc d'attraction pour s'en prendre à Takemichi Hanagaki. Du coup il s'est passé je ne sais quoi et le Brahman et le Rokuhara sont réunis là-bas. Mikey veut qu'on y aille aussi. Alors on rassemble tout le monde et on se rend sur les lieux.

Il pleut vraiment des cordes, je vais finir trempé. Pour l'instant personne n'a l'air de se battre. Notre venue a jeté un froid. J'entends la discussion de deux membres du Brahman.

« Pourquoi Akashi est vénère comme ça ?

— Apparemment un de nos gars s'est fait buter, du coup il a bien la haine.

— En plus avec le Kanto qui s'est ramené...

— Eh gars, t'as pas capté, c'est Draken qui s'est fait buter, par des gars du Rokuhara.

— Oh putain. J'vais les exterminer ces enfoirés. »

Comme il dit. J'espère que ça va pas énerver Mikey. Je lui jette un rapide coup d'œil. Il a pas l'air d'avoir entendu, mais si c'est le cas, il s'en fout royalement. Sérieux, Draken était son bras droit, mais aussi son meilleur ami... Même moi qui le connais très peu, sa mort m'affecte légèrement. Peut-être parce que c'est un ami d'Inupi. Inupi... Il faudra que quelqu'un se charge de lui annoncer cette mauvaise nouvelle. Bah, c'est pas à moi de faire ça, on a plus rien à voir lui et moi.

Je suis sorti de mes pensées par le cri de rage du numéro 2 du Brahman :

« À la mémoire de Draken !! »

Bon, là, Mikey a entendu, c'est sûr. Il n'en a toujours absolument rien à faire. South Terano réplique :

« Que la guerre de Trois Cieux commence !!!

— Butez-les tous !!! »

Ça, c'était Sanzu. Une véritable mêlée générale se créé. Et Mikey ne bouge pas. Il se contente d'un :

« Observe bien, Koko. »

Il ne compte donc pas se bouger ?

« On ne fait rien, chef ?

— Nan... On va laisser Sanzu s'en charger pour le moment. »

J'ai l'impression qu'il se fiche totalement de ma gueule. Il faut que je le fasse réagir :

« T'es pas sérieux là ?

— De quoi ? »

Il fait celui qui ne comprends rien. Je le laisse faire et reste à ses côtés à me cailler sous la pluie.

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Comment on a pu en arriver là ? Le chef du Rokuhara se battait contre le duo de légende Waka et Benkei. Ces deux derniers l'ont mis à terre, South s'est relevé et mon chef a murmuré un truc chelou. Il a dégommé un gars du gang de South et s'est mis devant ce dernier. Il l'a frappé un nombre incalculable de fois, il avait les yeux d'un fou. À force de frapper le chef du Rokuhara Tandai, il l'a tué. Je comprends plus rien. Personne ne comprends rien. Miley n'est plus le même. Il faut que je fasse quelque chose pour éviter qu'il charcute tout le monde. Je déteste me mettre en avant, mais il faut bien que quelqu'un se bouge.

«Écoutez-moi tous !!! Senju a perdu contre South, qui a lui-même perdu contre Mikey ! Le Kanto remporte la victoire !! La bataille est terminée, donc cassez-vous !! Ça vaut pour tout le monde, portez ceux qui ne peuvent plus de lever et fichez le camp !!»

Mon intervention fait mouche. Tout le monde se barre, à l'exception de la cheffe et du numéro 2 du Brahman, de Takemichi Hanagaki, de Mikey et de moi-même. Ce dernier porte un violent coup de pied à Akashi. Le héros pleurnichard s'interpose entre eux deux. Qu'est-ce qu'il fiche ??! Je n'arrive pas à savoir s'il est suicidaire, ou juste con. Je ne sais plus comment réagir. Je suis pétrifié. Je le regarde juste se faire frapper à maintes reprises. Je tente quelque chose :

«Ça y est Mikey ! C'est bon là, nan ? Faut qu'on y aille !»

Ah bah ouais, bien joué Hajime, c'est sûr qu'avec ça il va s'arrêter et faire "Ouais c'est vrai t'as raison, j'me suis assez défoulé ! On y va ?". C'est fichu. Il continue de le frapper. Je ne veux pas voir ça. J'ai oublié comment on bouge.

C'est la cheffe du Brahman qui réagit. Elle s'incline devant mon boss et lui annonce la dissolution de son gang. Il s'arrête. Y'en a au moins une qui aura servi à quelque chose. Sans un mot, Mikey démarre sa moto et s'en va. L'ex-leader du Brahman me sourit et me demande si je peux m'occuper de Hanagaki. Je réponds par l'affirmative, un peu perdu, et elle s'en va avec son second. Il ne reste que le blondinet évanoui et moi.

Ils sont bien sympas, mais je sais pas conduire de motos, et j'ai rien pour amener ce pauvre petit gars à l'hôpital. Il me faut de l'aide. Le premier nom qui me vient en tête est celui d'Inupi. Il a la camionette de D&D Motors, il pourra conduire Hanagaki jusqu'aux urgences. J'appréhende vraiment de le revoir, mais je vais pas laisser une personne mourir à cause de nos vieilles histoires. La boutique de moto de mon ancien ami n'est pas loin, en plus. Je ne peux pas me permettre de réfléchir plus longtemps. Je prends le corps inconscient d'Hanagaki sur mon dos et court sous la pluie jusqu'au magasin de mon ancien ami.

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J'y suis. Il est assis par terre, en tailleur, devant une moto. Il est dos à moi. Je ne peux empêcher mon cœur de battre plus rapidement. Sa combinaison de travail pleine de cambouis lui va si bien... Il m'a tellement manqué.

Si je n'avais pas les mains prises, je me serais foutu des claques. Ce n'est pas le moment d'admirer Inupi !! Je vais devoir lui annoncer le décès de son plus fidèle ami. Encore une fois, je serai responsable de sa douleur...

J'inspire un bon coup et lâche rapidement Hanagaki pour ne le tenir plus qu'avec une main, et je toque à la vitrine de la boutique.

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Bon voilà, ce chapitre et pas fou, désolée. Mes excuses aussi pour les titres de chapitres, j'ai de moins en moins d'inspiration, donc ils sont de plus en plus nuls.

Bref,

À vendredi