[10 septembre 2008, 01 h 12]
Kokonoi
Ce qu'il s'est passé tout à l'heure - ou plutôt devrais-je dire hier - ne cesse de tourner dans ma tête, m'empêchant de trouver le sommeil. Après être arrivés chez moi, Inupi a éclaté en sanglots. Il s'est mis à trembler vraiment violemment. Il s'est effondré sur mon canapé, et il a hoqueté une phrase qui ne cesse de tourner en boucle dans mon esprit :
« P- pourquoi ?... J'ai tout perdu : Akane, Shinichiro, Draken et maintenant... Koko... T- tu es tout ce qu'il me reste... »
Je l'ai calmé au bout de quelques minutes, où je ne savais pas comment réagir. Puis je l'ai tiré jusqu'à ma salle de bains pour soigner ses blessures. Ses cicatrices sont... Je ne pensais pas que c'était aussi profond. Et c'est loin de me rassurer.
Nous sommes allés nous coucher dix minutes après, étant trop fatigués. Je lui ai prêté un vieux tee-shirt en guise de pyjama, et je l'ai installé dans la chambre d'amis. À mon avis, il ne doit pas dormir.
Je suis soudain pris d'une stupide envie d'aller aux toilettes. Je soupire d'agacement. Me lever et m'aveugler avec la lumière artificielle de ma lampe est la dernière chose dont j'ai envie.
Mais au bout de quelques minutes, je finis pas me rendre à l'évidence que je ne tiendrai pas toute la nuit comme ça. Je me lève donc à contrecœur, et sors de la pièce le plus discrètement possible par respect pour mon invité. En passant devant la chambre d'ami dans laquelle "dort" ce dernier, j'entends des pleurs et des reniflements provenant de l'autre côté de la porte.
Mon cœur manque un battement. Des scénarios tous pires les uns que les autres germent dans mon esprit. Je me force à les oublier et toque quelque coups contre la porte. Aucune réponse. Je déglutis et prends mon courage à deux mains pour me décider à entrer. La chambre est plongée dans l'obscurité, mais venant moi-même d'une pièce sombre, mes yeux s'y habituent rapidement.
Je m'approche du lit d'Inupi. Il a l'air assoupi. Je soupire de soulagement. J'allume sa lampe de chevet, pour tomber sur mon ami, allongé dans son lit, le visage crispé, trempé de sueur et de larmes.
« Inupi... Réveille-toi, c'est qu'un cauchemar... »
Mon chuchotement ne sert à rien. Je crie, sans savoir pourquoi, peut-être à cause de la panique :
« INUPI !!! »
Il sursaute et se redresse d'un coup, haletant, sa main serrée sur l'emplacement de son cœur.
« Ça va ? »
Je me sens bien con. Ma question est complétement inutile.
« C- c'était horrible, chuchote mon ami.
- Chuut, ça va aller. Je suis là maintenant. C'était rien qu'un cauchemar, je le rassure. Tu veux me raconter ? »
Des larmes glissent encore le long de ses joues.
« Il y avait du sang, partout. Et... Ils étaient là, allongés par terre... Morts... Akane, Draken, Takemichi, Shinichiro... Et même toi... En plus, j'étais coincé, impossible de fuir... J'ai essayé de me donner la mort, de toutes les manières possibles... Rien n'a marché... Et mes poumons me brûlaient, et... »
Il se retient de craquer. Il a tenté de se suicider. Même si ce n'est qu'un rêve, ça veut dire qu'il est capable de passer à l'acte. Et ça me terrifie. Ses mots de tout à l'heure me reviennent en tête :
« Koko... Tu es tout ce qu'il me reste... »
J'essaye de faire en sorte que toute mon inquiétude n'apparaisse pas sur mon visage. Je pose ma main sur la sienne, non sans un léger rougissement.
« Te force pas à continuer.
- Merci... murmure-t-il.
- Te retiens surtout pas de pleurer, c'est important. »
Il ne se le fait pas dire deux fois, et éclate en sanglots. Je m'assois sur le bord de son lit, devant lequel je suis accroupi depuis tout à l'heure. Et je l'enlace. Notre étreinte dure des minutes qui me semblent durer une éternité. Ses pleurs mouillent mon tee-shirt. Je voudrais rester ici pour toujours. Je suis tellement bien dans ses bras.
Il finit par se calmer, et se détache doucement de moi. Il essuie de sa manche ses dernières larmes, renifle puis lâche :
« Désolé...
- T'excuse pas. Viens te lever, on va penser un peu à autre chose.
- Et toi, tu voulais pas te coucher ?
- Mof, j'arrive pas à dormir t'façon. »
Nous nous retrouvons donc dans ma cuisine, une tasse de tisane chacun. Aucun de nous deux ne prend la parole, mais le silence n'est pas pesant, loin de là. Je ne peux m'empêcher de contempler le doux visage de mon face à face. De son côté, il promène son regard partout sur la pièce, mais j'ai surpris de nombreuses fois ses yeux émeraudes me fixer en retour.
Si la fatigue n'existait pas, nous serions sûrement restés là durant des heures.
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Mais celle-ci a eu raison de nous, alors je suis de retour sous ma couette, depuis bien un quart d'heure. Malgré le fait que je meure de fatigue, je ne suis toujours pas tombé dans les bras de Morphée. Je ne peux pas me permettre d'avaler un somnifère, sinon je risque de me réveiller trop tard pour que ce soit respectueux pour mon invité.
La porte de ma chambre s'ouvre, ce qui me fait sursauter. L'ombre qui apparaît dans l'encadrement est justement celle d'Inupi.
« Koko... Tu dors ?
- Euh, ben... Non, je réponds, interloqué.
- Hum... Je peux dormir avec toi ?
- Q- quoi ??, je me sens virer au rouge, gêné. Avec moi... Dans... Mon lit ?
- Bah... Oui, sauf si ça te dérange hein !!! C'est juste que... J'me rendormirai jamais, seul. »
J'entends à sa voix qu'il est aussi peu à l'aise que moi. Je trouve ça super mignon. Il a l'air pris au dépourvu par sa propre initiative. Il ajoute :
« Et...
- Et ?
- J'ai peur de refaire un cauchemar..., avoue-t-il.
- Ça... T'aiderais d'être avec moi...?
- Euh... Oui, soupire-t-il finalement, le rouge aux joues. J'me sens... En sécurité avec toi... »
J'esquisse un léger sourire. Cette phrase insignifiante me fait réellement plaisir. Il se sent en sécurité avec moi...
« Viens, je souris en tapotant la place à côté de moi.
- Vraiment ?!
- Oui, aller ramène-toi. »
Il s'allonge donc à mes côtés. Nous nous tournons mutuellement le dos. Personnellement, je serais trop gêné d'être face à lui. Je dois être aussi rouge qu'un piment. Je me sens tellement bien avec lui...
Et contre toute attente, en à peine cinq minutes, mes yeux se ferment tous seuls, et je sombre dans le sommeil.
« Je me sens en sécurité avec toi...»
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Bonjour bonsoir,
Comment s'est passée votre rentrée ?
Moi bah je sais pas il est 7 h 31 mais normalement je devrais survivre étant donné que j'ai qu'une heure de cours-
Sinon J'AIME BEAUCOUP MON CHAPITRE ENFTT !! Si quelqu'un à quelque chose à redire bahhh... J'vais rien faire. Donc dites-le si ça vous chante. 😂
Brefouille, À MERCREDI MES PTITS CORNICHONS (non, je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Le stress peut-être.)
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Le feu de tes larmes [Kokonui]
FanfictionSeishu Inui a tout perdu dans l'incendie qui a tué sa sœur. Il ne lui restait que son ami d'enfance, Hajime Kokonoi. Son ami d'enfance, qui était également son premier coup de cœur. Mais Kokonoi a toujours aimé Akane, la sœur d'Inui, et il l'aime en...