11. Tes yeux trop loins des miens, mon cœur trop près du tien

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[17 août 2008, 6 h 04]

Kokonoi

Je suis perdu. J'ai la tête qui tourne. Je n'ai pas fermé l'œil une fois de la toute la nuit, et ça ne risque pas d'arriver. Je n'en reviens pas. Il les a prononcé. Les mots que je suis incapable d'articuler depuis 6 ans, Inupi y est parvenu. Je n'ai même pas eu le courage de lui montré que je l'ai entendu. Mais il sait que ses mots sont parvenus jusqu'à mes oreilles. Je ne me suis pas retourné, pas arrêté. Je ne suis qu'un lâche.

Il m'a appelé par mon prénom... Il sonnait si bien avec sa magnifique voix. J'ai passé une après-midi merveilleuse à ses côtés. Il a été tellement doux et attentionné après mon craquage... J'aurai tant aimé rester avec lui pour l'éternité. Mais j'ai dû quitter l'hôpital. Et c'est là qu'il l'a dit : « Hajime... Je suis amoureux de toi. »

Lui, lui à qui j'ai fait une promesse que je n'ai pas pu tenir, lui dont je me suis servi pendant 2 ans pour me rappeler sa sœur décédée, lui que j'ai lâchement abandonné sous prétexte que le gang dont il faisait partie ne me rapporterait pas suffisamment d'argent, lui que j'ai insulté, frappé, lui que j'ai tellement fait souffrir, amoureux de moi ?! Oui, ses mots m'ont atteint en plein cœur, ils m'ont empli de joie, ils m'ont fait rougir, ils m'ont donné des papillons dans le ventre... Mais je ne peux pas. Je ne veux pas le faire souffrir plus que je ne l'ai déjà fait. J'aimerai remonter le temps et réparer mes erreurs, mais c'est impossible. J'ai tout simplement détruit sa vie. Je ne suis plus rien pour lui. Il vaut mieux qu'il m'oublie, moi et ma misérable existence.

Penser tout ça m'est tellement douloureux... Je ne mérite pas mieux. Il s'est ouvert les veines par ma faute. Si je m'approche encore de lui, il va se donner la mort si ça continue. Et ça serait un choc émotionnel que je serais incapable d'encaisser. Je ne le supporterais pas.

Je me lève de mon lit et me dirige vers ma salle de bain. J'ouvre mon tiroir rempli de médicaments, et après quelques fouilles, je trouve enfin ma boîte de somnifères, presque vide.  Sanzu se moque souvent de moi, il dit que j'en prends bien trop souvent et que ça me tuera un jour. Eh bien, tant mieux, c'est que je l'aurai mérité.

J'avale mon médicament et retourne me coucher.

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J'émerge lentement. Mes stores sont fermées, ce qui m'empêche de n'avoir ne serait-ce qu'une minuscule idée de l'heure qu'il est. J'attrape mon réveil et fixe bêtement les aiguilles, mal réveillé, avant de comprendre enfin qu'il est neuf heures et demi et des poussières. Qu'est-ce que je disais, ces somnifères de merde ne m'ont même pas fait dormir quatre heures. Je m'allonge de nouveau, et tente de me rendormir, sans succès. Donc je me contente de rester ainsi, dans un demi-sommeil. Évidemment, c'est le moment que choisit je ne sais quel imbécile pour m'appeler. Après quelques essais, je parviens à prendre mon téléphone sur ma table de nuit pour regarder le numéro affiché. Mikey est donc l'imbécile en question. Je décroche, agacé.

« Allô..., j'articule d'une voix pâteuse.

Yo. Koko, qu'est-ce que tu fous ?

— Avant que tu ne m'interrompes j'essayais de dormir figure-toi.

À cette heure-ci ?

— Bah ouais, j'ai dormi que quatre heures, chuis crevé.

Euh ok... Mais on t'attend là.

— Pour quoi faire ? D'habitude tu te lèves à dix heures et demi nan ?

Euh bah oui souvent, mais j'vois pas trop le rapport là...

— Bah qu'est-ce que tu fiches levé à neuf heures et demi ?

Neuf heures et demie ? Il est vingt et une heures Koko !

— Ah merde ! Désolé !

Du coup tu peux te grouiller steuplaît, la réunion va commencer là...

— Ah oui la réunion ! J'me bouge. »

Ben ça alors, ce que je peux être con... J'ai dormi quinze heures du coup... J'avais vraiment besoin de ça.

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Il y a beaucoup de monde à la réunion. Depuis qu'on a absorbé le Rokuhara Tandai et le Brahman, notre gang doit compter 500 membres. Nous sommes onze assis autour d'une table, et on parle de... Je ne sais même pas en fait. Je m'ennuie à mourir. Nous sommes trois de l'ancien Kanto Manjikai (Mikey, Sanzu et moi-même), deux de l'ancien Brahman (Waka et Benkei, le duo légendaire) et quatre de l'ancien Rokuhara Tandai (les frères Haitani, Shion Madarame et Kakucho Hitto), ainsi que deux imbéciles qui nous ont rejoints pour je ne sais quelle raison, Hanma et Mocchi.

South ayant été tué par mon chef et Senju ayant disparu, c'est Mikey qui est aux commandes de ce gang plus qu'important.

Perdu dans mes pensées, j'ai subitement l'impression désagréable d'oublier quelque chose. Ah oui. Inupi. Je lui avais dit que je reviendrai le voir aujourd'hui. De toute façon, même si j'étais réveillé à l'heure, je n'aurai sûrement pas eu le courage d'aller à l'hôpital. Est-ce qu'il va bien ? Est-ce qu'il est seulement vivant ? A-t-il assez dormi cette nuit ? Il faut que j'aille prendre l'air. Je me lève pour me rendre sur le toit du bâtiment. Mikey remarque que je ne me sens pas bien, et réussit difficilement à monopoliser l'attention pour éviter que d'autres personnes ne remarquent mon état. Je le remercie silencieusement et sort à l'extérieur.

Je me sens vide. Je n'arrive même plus à verser une larme. Inupi, tu me manques tellement...

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P'tit cadeau de Noël x))

J'espère que votre réveillon s'est bien passé ^^ Bref, à mercredi !

Le feu de tes larmes [Kokonui]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant