𝟎𝟐 || 𝑲𝑬𝑳𝑳𝑬𝑵

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𝘌𝘴𝘵𝘩𝘦𝘳.






Je descends les escaliers avec l'aide de la barre en sautillant, et reçois une bourrasque de vent lorsque je pénètre enfin dans les colonnades. Avant d'en sortir et d'apercevoir au loin les longs cheveux blonds d'Iris, j'hésite, ne sachant pas si c'est vraiment elle. Je me rapproche pour les analyser, mais très vite, je remarque son nœud rose pendant dans ses cheveux.

Iris et Léya sont assises sur les marches de la petite cour intérieure encadrée de vieux bâtiments, tous appartenant à la partie lycée.

Je m'approche d'elles avant de les saluer. Iris me sourit puis pousse un peu de neige qui s'était reposée sur la marche, finissant par tapoter l'endroit, m'invitant à m'asseoir à côté d'elle. Je m'assois et dépose mon sac entre mes jambes.

— Le cours de littérature a été décalé, le prof' a quelques soucis personnels apparemment, m'informe-t-elle.

— Oh, j'espère que ça ira mieux pour lui. S'il s'absente, c'est que ça doit être vraiment grave, dis-je, consciente que ce professeur est d'habitude de tempérament à ne jamais laisser un cours tomber.

— C'est vrai, mais ça veut aussi dire que je vais devoir reporter mon rendez-vous chez la prothésiste ongulaire. Elle avait acheté des stickers Miffy pour moi, et si je ne vais pas à mon rendez-vous, elle sera déçue.

Avant de pouvoir rassurer Léya, une voix me devance et des mains viennent se poser sur mes épaules.

— Ne t'en fais pas, on a la même, et elle s'en fiche des décalages de rendez-vous, ça l'arrange même ! explique Avery, qui finit par rester debout et se décaler à ma droite, s'appuyant sur la barrière de l'escalier.

Puis des jambes ornées de collants viennent derrière moi, Grey. Elle pousse aussi la neige avant de s'asseoir et de sortir ses châtain cheveux de son écharpe couleur froide, sûrement venant d'être mise.

Avery et Grey sont deux filles plus âgées que nous, et qui étudient toutes deux dans l'aile universitaire. Leurs tempéraments sont bien différents l'un de l'autre. Et pourtant, elles sont comme le pouce et l'index.

Je précise les doigts ironiquement et j'avance cela en prenant un petit exemple comique, en allusion à leurs tailles distinctes ; Avery est clairement plus grande que Grey. Je me rappelle des années où, par nos tailles, nous étions appelées les girafes par nos connaissances mutuelles.

Je n'ai certainement pas gardé un bon souvenir de ce surnom.

Les filles entament une discussion sur les prochaines élections qui éliront les futurs représentants de l'école à divers endroits. Quand je ressens une tapote sur mon bras. En me retournant, Grey me donne un sourire chaleureux. Je vois des gouttelettes reposer sur ses beaux cheveux ondulés d'un brun clair, sûrement des restes de flocons dus à la petite neige qui est venue nous saluer tout à l'heure, nous laissant en cadeau une restauration de son drap blanc, sali auparavant par la saleté des chaussures.

— Tu as l'air d'avoir froid, prends ça, me dit-elle en me tendant une bouillotte pour les mains.

Je tente de la rassurer, mais elle réussit à me convaincre de lui emprunter. Prenant la bouillotte dans ses mains, elle me sourit avant de cacher ses mains ornées de gants dans les poches de sa veste. Sa phrase « Arriver chez toi, couvre-toi bien, d'accord ? » retentit alors que la sonnerie annonçant la fin de notre pause tente de couvrir son écho.

Ayant un peu d'avance, nous décidons de faire un détour au distributeur automatique avant le commencement du cours de littérature.
Nous attendons ce moment toute la journée, et c'est bien le seul cours auquel je suis impatiente d'assister.

THE NIGHT WE MET. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant