Chapitre 4

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Paname – Slimane

Je serai (ta meilleure amie) – Lorie

ROSE

Après ces révélations plus que détestables que j'ai ruminées toute la journée, j'ai vraiment besoin d'une amie. J'envoie donc un texto à Yasmina intitulé « S.O.S. » pour qu'elle me rejoigne au Marais. Ma meilleure amie me répond sans hésiter qu'elle sera là d'ici quelques minutes, le temps de se préparer car elle était en télétravail, ce qui signifie pyjama toute la journée, si vous voyez ce que je veux dire.

Édouard, mon petit-frère, vit également dans ce quartier et j'espère qu'il va pouvoir nous y retrouver, lui aussi, car il me faut tout le soutien qu'on pourra m'apporter. Quel connard, ce Fred ! Je n'arrive toujours pas à y croire, avec tout ce que j'ai fait pour lui...

En tout cas, pour moi, ce soir ce sera open bar. Et comme je n'ai rien pu avaler de la journée à cause de mon estomac noué, advienne que pourra. Une chose est sûre : au moins, mes parents vont être ravis que je fasse le déplacement.

Cependant, ai-je bien envie de passer les voir ? Me retrouver dans un village des Alpilles que je ne connais pas, passe encore... Mais aller là-bas, à l'endroit où l'accident s'est produit, où ma vie a basculé, c'est tout simplement au-dessus de mes forces. Et tout en marchant jusqu'à la bouche de métro, je sombre dans mes pensées.

Cinq ans plus tôt...

J'entrouvre lentement les paupières et m'aperçois que je suis dans un environnement inconnu qui me ramène à cette époque bien trop sombre. Une drôle d'odeur envahit mes narines, mélange d'alcool et de désinfectant. Où est-ce que je peux bien me trouver ? Et pourquoi j'ai si mal au ventre ? J'essaie de rassembler mes esprits, mais tout me semble flou.

Soudain, quelqu'un prend ma main et la serre. Je reconnaîtrais cette poigne entre mille, et dans mon cerveau, tout s'éclaire. Mon rythme cardiaque s'accélère et je veux partir d'ici au plus vite. Entièrement asséchée, ma bouche m'empêche d'appeler au secours, pourtant je sens comme une tempête monter dans ma poitrine.

— Dégage ! je tente de crier à Jean malgré ma voix éraillée. Je ne veux plus jamais te voir. Regarde dans quel état tu m'as mise.

Je balaye la pièce des yeux puis lui lance mon regard le plus noir, espérant qu'il va finir par s'en aller. Mais il ne bouge pas. Quel enfer ! J'aimerais tellement pouvoir quitter cette chambre d'hôpital pour m'éloigner au plus vite de ce sale menteur. Malheureusement, je suis clouée au lit. Mes jambes ne veulent pas bouger et une douleur infernale me tord le ventre. Je cherche désespérément un bouton pour appeler à l'aide quand il s'exclame d'un ton mielleux :

— Je suis désolé, ma chérie. J'ai merd...

— Pas de ma chérie, grand malade ! Tu dis ça parce que tu t'es fait attraper ! je crie de plus belle, si fort qu'une infirmière arrive à ma rescousse, son froncement de sourcils et son regard interloqué passant de Jean à moi m'indiquant qu'elle s'interroge sur la scène qui se déroule sous ses yeux.

— Il faut qu'il s'en aille, j'implore ma nouvelle amie. S'il vous plaît, je ne veux pas de lui ici.

Compréhensive, cette gentille dame escorte Jean vers la sortie sans poser de question. Quant à moi, il ne me reste que mes yeux pour pleurer. Et je me sens si seule, si sale, si vide...

— Mademoiselle Vidal, commence l'infirmière à son retour, sans me regarder dans les yeux. Vous avez dormi pendant vingt-quatre heures. Et ce jeune homme est resté à vos côtés. Il nous a dit être votre plus proche famille, alors...

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 04, 2023 ⏰

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