Chapitre 7

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Je n'étais toujours pas retournée dans les bâtiments du haut conseil. Lorsque Baz m'avait demandé de l'accompagner pour aller voir Vincent qui exigeait de s'entretenir de nouveau avec moi, j'avais tant angoissé qu'une fumée noire avait commencé à se rependre dans le café. D'abord stupéfaite, ne comprenant pas d'où elle provenait, j'avais vite paniqué en saisissant enfin qu'elle émanait de mes doigts.

Tous avaient fait preuve d'une grande patience, m'aidant à retrouver mon calme pour que je parvienne à résorber le phénomène. Après l'incident, Baz était allé plaider ma cause auprès du haut conseil puisqu'il en était membre. Il avait requis un délai : je ne retournerai les visiter que demain à la première heure le temps de souffler un peu. Il était revenu au bar en conquérant, les bras chargés de mon manteau et de mon sac de voyage.

— Merci, Basile, c'est vraiment top tout ce que tu viens de faire pour moi.

— Baz s'il te plait ! s'écria-t-il, sans se défaire de son sourire charmeur. Je n'aime pas mon prénom en entier, ça fait trop protocolaire. Je n'ai que 32 ans, laisse ça aux vieux ! Et puis.... Ne t'habitue pas trop non plus à la galanterie du jour hein ! Je suis loin du gentil toutou à ces dames !

— C'est clair ! confirma Audrey, se collant à son petit ami qui venait de s'assoir à ses côtés. Mais tu te feras ta propre opinion de lui... Je te laisse découvrir l'énergumène !

Elle éclata de rire, dévorant des yeux Baz qui retirait son pull, la température du restaurant étant plutôt agréable. Le mouvement des vêtements dévoila brièvement de légères tablettes de chocolat. Ni trop ni trop peu... Songeai-je pour commenter.

— Oui je sais, je ne suis pas musclé comme ton armoire à glace qui t'a fait office aujourd'hui de garde du corps, bougonna-t-il.

— Adrian ? questionna Audrey.

— Ouais, marmonna Baz, la mine renfrognée.

Audrey rit de plus belle, se moquant de la susceptibilité de son homme.

— Jodie, tu commandes pour nous des pizzas auprès du patron s'il te plait ? demanda-t-elle, reprenant son souffle, lorsqu'elle aperçut sa sœur qui passait entre deux tables non loin.

— Ça marche, répondit-elle d'un ton enjoué. Vingt minutes ?

— Tu es parfaite ! s'exclama Basile, embrassant le bout de ses doigts à l'italienne.

Audrey se tourna vers moi :

— On va manger ici et finir la soirée probablement au même endroit. Je pense qu'il serait intéressant que tu installes tes affaires dans le dortoir des filles, histoire de ne pas avoir à le faire à point d'heure.

L'idée était plus qu'intelligente.

— C'est top comme plan, mais je ne sais pas du tout où c'est.

— Ce n'est pas grave, je vais t'y accompagner ! proposa Chloé, qui venait de revenir à l'instant de sa partie de billard avec Julie.

Je hochai la tête, ravie d'avoir une guide. Je pris le temps d'enfiler consciencieusement mon manteau et le reste de mon attirail, dont mes gants, avant d'affronter le froid glacial des sommets enneigés.

Du coin de l'œil, je repérai Baz discrètement s'envoyer un rail de coke sur la table, planqué derrière Audrey qui était penchée pour parler à Julie, afin de dissimuler la scène. Secouant la tête, choquée qu'il fasse ça dans un lieu aussi public, je suivis Chloé à l'extérieur. Nous descendîmes en direction de l'ouest du fort, où se trouvaient plusieurs bâtiments à deux étages. Après cinq petites minutes à pied, elle m'indiqua les marches :

LES AFFRANCHIS - T1 : L'émancipation. 🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant