Chapitre 9-Les ruines d'un Palais

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Nina

J'entrai dans le palais en première, prête à guider mes coéquipières. J'aimais, étant petite, prendre les devants et faire les choses « comme une grande ». Puis, même si on ne peut le voir, j'ai grandit. J'ai compris que je ne faisais plus les choses comme une grande, mais que j'étais une grande.

Oliver m'a fait grandir, Aaron m'a fait souffrir, et Ann m'a fait mûrir. L'Abeille, elle, m'a apprit ce qu'était la mort. Celle de mes parents, j'étais trop petite pour la comprendre, pour la voir.

- Allez soldats ! Je vais vous faire visiter vos couchages ! Dis-je d'un ton autoritaire.

J'adoptai un sourire sournois en direction des deux amies. Celles-ci semblaient désespérées. Elles n'étaient pas habitués à mon humour, elles en seront forcées.

Aaron m'a apprit à me forger, à être moi, à être sûre de moi. Et même s'il détruisait, à chaque coup, à chaque mot, ma confiance en moi, plus il la brisait  plus je la renforçais. Au final, je ne sais pas trop si je devrais le remercier ou lui en vouloir pour ça.

Mais dorénavant, je n'avais plus à y penser, je m'étais libérée de ses chaînes, grâce à lui, grâce à l'autonomie qu'il m'avait donné.

- Une, deux, une, deux, une, deux ! En avant.. marche !

- Chef, oui chef ! Répondis Roza à Staska qui m'avait suivi.

- Vous n'êtes pas nettes vous murmurais-je, surtout pour moi.

- Dit-elle, renchérit Staska.

Je me retournai brusquement, et la transperçai en un regard, qu'elle me rendit. Une bataille de regard en découla. Cela me rappelait celles que nous faisions, ma grande soeur et moi, auparavant.

Bien souvent, c'était notre mère qui nous arrêtait. Nous étions toutes deux bien trop têtues pour laisser l'autre gagner.

L'intensité dans son regard, sa couleur, sa lueur, tout dans les yeux de Staska me rappelaient ceux de ma soeur.

- Bien, je vais vous faire visiter, si vous me le permettez, Mesdames, votre humble demeure ! Dis-je tout en continuant de fixer Staska.

J'ai perdu. Roza a interrompu notre petite bataille d'une brève agitation de la main.

- Tss. Répondîmes en cur

Je m'avançai, entre les murs qui se dressaient devant nous et le carrelage qui se glissait sous nos pieds. Ou nos pieds qui glissaient sur le carrelage.

Des palettes maintenaient un peu de tissus, faisant office de canapé. Sur lesquels reposaient d'épais plaids. Devant, des palettes mises les unes sur les autres, représentaient une table. Plusieurs étagères figuraient ça-et-là dans la pièce. Il y avait également quelques chaises d'école, encore en bon état, et une cuisine avec un poêle à bois, un petit plan de travail, une petite caisse dans un coin frais, probablement utilisé comme réfrigérateur ainsi qu'une horloge, qui fonctionnait parfaitement et sonnait toutes les heures.

Tout semblait rénové et propre, comme si quelqu'un l'entretenait, régulièrement. Cependant, il n'y avait aucune étrange odeur dans la pièce, que l'humidité et le renfermé.

- Voici le luxueux salon, et la somptueuse cuisine. Commençais-je

Les filles observèrent, perplexes. Elles n'ont encore jamais vu ces lieux, je les laisse découvrir leur nouvel habitat, s'approprier les lieux. Moi aussi, j'ai eu beaucoup de mal au début. J'ai toujours vécu dans une petite maison à Troyes, je n'ai jamais déménagé.

Changer de décor du jour au lendemain m'a fait bizarre au début, le temps que je m'habitue à mon nouvel environnement. Je me sentais comme un chiot qu'on venait darracher à sa mère.

Le Grand Meurtre (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant