Roza
Cela faisait déjà quelques heures que nous étions revenus de l'entrepôt lorsque Nina, prise de fatigue, parti se coucher. Alors que la nuit était dorénavant bien tombée, Play, Staska et moi suivîmes. On s'accordait un « bonne nuit » collectif avant de se glisser dans les draps. Je m'allongeais sur le côté, tournée vers le centre du lit, Staska fit de même.
- Oh, j'ai oublié quelque chose dans mon sac. Je reviens. Dit-elle, se faufilant dans l'entrebâillement de la porte.
Je pris un coussin dans mes bras et restai les yeux ouverts, attendant sagement de pouvoir éteindre la petite lampe à pile que j'avais emmené dans l'hélicoptère. Les yeux bleus-gris de Staska traversèrent la pièce, accompagnés par un lapin en peluche tout rafistolé.
- Je l'ai depuis ma naissance, je n'ai plus osé le sortir depuis la disparition dEmylia, mais je me sens en sécurité ici, avec toi je veux dire. J'espère que pour une femme de 117ans ce nest pas trop bizarre. M'avoua-t-elle
- Moi aussi, j'avais une peluche étant plus petite. Mais je l'ai perdu aux alentours de mes dix ans, j'ai été très triste au début, c'était mon seul ami. Confiais-je
- Je peux supporter plein de choses, mais perdre mon doudou, c'est hors de question !
- Je n'ai jamais perdu quelqu'un de cher. Parce que je n'ai jamais été proche de quelqu'un. Et depuis que je vous ai rencontré, Nina et toi, enfin même Play, j'ai l'impression que j'ai enfin trouvé quelqu'un de cher. Quelqu'un que je n'échangerais pour rien au monde, quelqu'un pour qui je pourrais mourir. Je déglutis, les larmes commençant à envahir mes yeux. Tu sais, j'ai toujours rêvé de trouver l'amour. C'est un sentiment, une attention que je n'ai jamais connu. J'étais la fille bizarre étant petite, celle qui lisait, encore et encore, celle qui se laissait transporter dans d'autres monde, avec d'autres amis, d'autres personnes. Mes parents n'ont jamais tellement prit soin de moi. Ils géraient leur rôle, cest tout. J'étais logée, nourrie, soignée, instruite, mais jamais choyée, aimée, protégée. Je crois que je ne sais même pas tellement ce qu'est l'amour, je ne sais pas comment il se manifeste chez moi. Attention, ce n'est pas une déclaration que je te fais là, une confidence seulement. Parfois j'envie ta relation avec Emylia, cette passion qui vous a brisé autant qu'elle vous a soignée, ce dévouement mutuel. Les larmes se mirent à couler. Staska les balaya d'un revers de main.
- Je ne crois pas tellement que tu rates quelque chose. Cela fait des dizaines dannées qu'Emylia est partie, des dizaines d'années que je vivais dans le déni. Une centaine d'année que ma soeur, ma mère, mon père sont morts. Porter un deuil est la pire chose que l'on puisse faire subir à un être doué de sentiments. J'ai l'impression que rien ne pourra jamais combler le trou qui s'est formé dans ma poitrine. Et bien sûr que je suis attachée à vous, mais vous ne prendrez jamais la place de ma famille, ni de l'amour de ma vie. Bien sûr qu'aimer et être aimé est la plus belle chose au monde, mais toutes les conséquences de cet amour ne sont des choses que je ne souhaiterais jamais à personne, pas même à ceux que je déteste, parce que personne ne mérite ça, personne. Finit Staska de sa voix fébrile.
Alors nous nous tûmes, Staska se rapprocha un peu de moi, j'en suivis. Nos corps s'enlacèrent, nos larmes tachaient les oreillers. Staska serrait toujours sa peluche et s'endormit en un éclair. Moi je restais éveillée quelques instants, passant ma main dans ses cheveux emmêlés. Puis je me laissais finalement emporter par le sommeil.
***
La journée était déjà bien entamée quand nous finîmes la première partie de la machine. Il nous restait encore beaucoup de travail, nous n'avions construit que 10% de la machine, et cette première partie était de loin la plus facile.
Staska et Nina avaient déjà commencé la seconde partie depuis un bon bout de temps quand Play et moi assemblâmes nos pièces. Je saisi l'Expérience Meurtrière et en sortit les plans nécessaires, que je nous attribuais, à Play et moi.
L'horloge tournait à une telle vitesse que nous ne nous rendîmes compte que la nuit était tombée que lorsque nous ne vîmes plus nos plans.
Le premier jour s'achevait avec plus d'une partie construite. Les boutons permettant d'actionner le mécanisme. Tout partirait de ce point là.
Le jour suivant, nous nous levâmes plus tôt, alors nous eûmes le temps de finir la deuxième partie. La construction était bien plus rapide que la précédente, avec quatre mains supplémentaires, et une expertise que je n'avais pas la première fois.
Nina qui avait fini sa partie avant nous s'était chargé de nous préparer quelques en-cas pour les prochains jours. J'avais manqué plusieurs fois de casser quelque chose, ma maladresse n'allait vraiment pas en s'améliorant.
Le troisième jour fut rempli de problèmes. Déjà, Play se rendit compte à la moitié de sa pièce qu'elle s'était trompée depuis le début, ayant confondu l'engrenage principal avec un autre. On avait perdu un temps monstre à retrouver la bonne pièce, mais surtout Staska qui avait besoin de l'engrenage utilisé par Play ne l'avait pas trouvé, et avait perdu énormément de temps également. Ensuite, j'avais perdu une planche pour l'étape d'après, qui était en fait collé à la précédente. Les en-cas de Nina nous avait rassasié, mais les miettes qui siégeaient au sol ne nous aidaient pas dans notre assemblage. Nous ne pûmes alors construire que la moitié de la partie trois.
Le quatrième jour était moins rocambolesque que le précédent, nous finîmes alors la partie trois pour de bon, avant d'attaquer la plus grosse partie de la construction : la boite. Celle-ci ne servait à rien dans l'actionnement du mécanisme, mais c'était ce qui permettait de tout maintenir, et surtout de nous transporter en retenant un champ magnétique assez puissant pour nous ramener en arrière.
Cette partie fut, étonnement, la plus rapide depuis le début. Nous avions alors attaqué la cinquième partie en début d'après-midi.
Cette cinquième partie nous prit plus de trois jours de construction, nous ne l'achevâmes que le sixième jour. Cette semaine fut tellement épuisante que nous nous permîmes un repos le temps d'une journée.
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Voici une sorte de chapitre speed-run, parce que franchement, voir quatre personnes construire jour et nuit une machine, c'est pas la partie la plus intéressante x)
mais ça reste la plus importante !
et on commence à sentir quelque chose développer de plus en plus chez Roza...
N'hésitez pas à me donner votre avis :)
mon ig : @lamecaniquedeslettres
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Le Grand Meurtre (TERMINÉ)
Science FictionAlors qu'il y a plus de 100 ans, la situation en France est devenue désastreuse suite à un rassemblement du gouvernement Français, dans l'unique but de créer l'apocalypse en France, Staska Krysiak fit alors une rencontre quelque peu surprenante. En...