Chapitre 7-Fausse Signature

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Nina

Cela faisait déjà quelques jours, peut-être une semaine que Roza et moi étions retenus prisonnières chez Aaron. Roza affirmait avoir besoin de Staska et n'acceptait pas de la laisser tomber. Chose que je peux comprendre, d'autant plus que moi, j'ai réellement subis Aaron. Peu importe qu'il m'ait sauvé lorsque j'en avais le plus besoin, il m'a détruite, et il se défoulait sur moi à chacun de ses moments de nerfs.

Ma petite taille et mon corps frêle ne m'étaient pas favorables, j'avais beau avoir vieilli mentalement, je conservais un corps incapable de se débattre. Il est vrai que sa morphologie l'avantageait, mais il avait surtout des techniques de manipulation imparables.

Il m'avait aidée et recueilli après la disparition de ma sur et l'assassinat de ma famille.

J'attendais sagement debout autour de la table, fixant la porte afin d'y entrevoir Staska et Roza. Elles entrèrent dans la pièce après seulement quelques minutes. La réunion allait bientôt commencer, Aaron prendrait mains prises sur la discussion, Oliver, Ann et moi n'étions là que pour figurer, que pour montrer son emprise sur nous et son importante domination.

Lorsqu'elles passèrent le pas de la porte, je cherchais à capter l'attention de Roza. Je soulevai la tête en un mouvement bref, lui demandant si tout allait bien, elle me répondit d'un même mouvement.

- Bonjour Mesdemoiselles, je vous en prie, asseyez vous. Murmura Aaron, montrant les chaises qui pointaient au bout de son doigt.

Sans un mot, elles s'assirent. Roza savait, tout aussi bien que moi, que contredire Aaron lui coûterait cher, et Staska, sûrement trop apeurée, décida de simplement suivre les ordres de ses ravisseurs.

Bien qu'Aaron n'ait pas encore levé la voix, il dégageait une aura menaçante, et son regard laissait transparaître des tonnes de menaces. Personne navait jamais essayé de le défier, personne, sauf une fille, qu'il avait enlevée.  On l'appelait « l'Abeille », elle était mutilée de part et d'autre de son corps, Aaron l'avait détruit autant physiquement que mentalement.

Elle avait tenté de senfuir, plusieurs fois, mais en vain. Chaque fois qu'elle se retournait contre Aaron, celui-ci la brisait, encore un peu plus. On a pu, plusieurs fois, l'entendre hurler de douleur lorsqu'il la torturait.

Elle répétait en boucle qu'elle voulait retrouver son amante, que celle-ci avait besoin de son aide et qu'elle ne survivrait pas plus longtemps toute seule. L'on pouvait entendre ses os craquer, et une odeur nauséabonde de sang sévaporait chaque fois.

Lorsqu'il sortait de sa salle, il nous transperçait tous du regard, l'air de dire « vous n'avez rien à dire sur la situation ». On ne sait pas tellement ce qu'il lui faisait endurer, mais vu comme elle baissait le regard, et au vu de toutes les mutilations qui apparaissaient sur ses jambes et ses bras, nous n'osâmes pas non-plus aborder le sujet avec elle.

J'avais, moi aussi, subit quelques tortures d'Aaron, j'avais tenté une fois de me retourner contre lui, cette journée restait gravée dans ma mémoire, et chaque fois que je songeais à partir ou me rebeller, ces mauvais souvenirs me rattrapaient et les menaces qu'il avait marmonné entre ses dents se répétaient en boucle dans mon esprit. J'essayai cependant décarter les détails.

Roza et Staska sassirent alors, toujours sans un bruit. Même leur respiration demeurait inaudible.

- Je vais vous faire un topo sur la situation. Vous faîtes dorénavant parti de mon équipe, et vous devrez respecter certaines règles. Voici un papier sur lequel tout est répertorié, je retourne bidouiller deux-trois trucs, demandez à Oliver, dit-il en tournant la tête vers le vieil homme, Ann, se tournant cette fois-ci vers notre coéquipière, ou Nina, il me perfora du regard, et je compris quil me valait mieux ne pas tenter les corrompre, ou alors quil ne devait pas le savoir.

Je pinçai l'air entre mon pouce et mon indexe, glissant ces doigts sur mes lèvres, comme si elles avaient une fermeture-éclair, avant de jeter la tirette invisible. Les filles se mirent à lire le document qu'Aaron leur avait envoyé d'un bout à lautre de la table avant qu'il ne s'éclipse.

Un court temps sécoula avant que Roza ne prit la parole. Nul n'avait encore entendu la voix de Staska jusqu'alors.

- On a fini de lire. Tout est correct, il nous faut signer ou notre simple accord oral est accepté ? Dit cette dernière à Oliver, que Roza venait d'interpeller.

- Tout est bon. Aaron sait que vous avez lu et prit conscience du contrat, il vous domine d'une main de fer dorénavant. Leur dit Ann, d'un ton menaçant, imitant celui d'Aaron à la perfection.

J'ai rejoins la Chambre de Staska quelques temps après la fin de la réunion. La pièce était glaciale, je le ressentais dans mon sang et mes poils hérissés. Roza m'y attendait déjà, elle était assise sur le défectueux lit, un livre à la main. Mes bruits de pas résonnants, elle ferma brusquement son ouvrage et le rangea dans le sac qui traînait à ses pieds.

- Cest quoi ? Lui demandé-je.

- Oh, euh, rien. Un vieux bouquin que jai toujours sur moi, mais tu ne connais pas. Répondit-elle en un sourire.

Son teint semblait pâle, je nai pu voir ni la couverture ni le titre de son roman, puis de toute manière, cela ne m'intéressait pas. Enfin, pas moi.

- On récapitule une dernière fois ? Demanda Roza

- Ouep.

***

Après avoir tout revisité et recalculé, Staska qui était partie chercher de l'eau potable, nous rejoint. A son réveil, Roza a préféré ne pas lui révéler notre plan au cas où elle nous trahirait. Donc elle ne sera au courant du plan que quand on l'exécutera, et pas avant.

Tout ce que savait Staska, cest que nous partions ce soir, et que Roza la réveillera peu avant l'horloge. Peut-être nous en voudra-t-elle de tout lui cacher ?

Peu importe, ma survie était ma seule préoccupation. Bien sûr, je voulais également sauver ces femmes, je ne voulais pas quelles subissent à leur tour les tortures qu'Aaron ma fait. Mais là n'était pas mon principal objectif.

J'avais appris ce dernier siècle qu'il ne fallait s'attacher à personne, et que seule moi-même pouvait m'aider. C'était probablement égoïste, mais je ne souhaitais que me protéger des possibles trahisons qui pouvaient survenir à chaque instant.

- Vous parliez de quoi ? Questionna innocemment Staska.

- De tout et de rien, on tattendait. Répondis-je, inquiète

- Pourquoi mattendiez vous ?

- Pour jouer à un jeu pardi ! On s'ennuie ici et les autres fous ne nous adressent même pas la parole. Annonça Roza. Vous savez jouer au tarot ?

Moi et Staska se regardèrent. Elle acquiesça et haussa les épaules, comme pour dire « oui, vite fait ». Moi, je savais jouer « vite fait » aussi. Étant petite, mes parents et ma sur y jouaient beaucoup. Au début je regardais juste puis quelques mois avant lapocalypse je m'étais décidée à apprendre les règles et à jouer. Je n'ai pas tellement de stratégie, ma grande soeur m'aidait beaucoup, elle était très forte et gagnait une partie sur deux.

- Plutôt oui, répondîmes toutes deux en choeur.

- Bien ! Je mélange le jeu, et je distribue !

---*

Voici un nouveau chapitre !

Je trouve qu'on y comprend mieux le caractère de Nina,

Mais je vous assure qu'elle devient de plus en plus attachante !

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Le Grand Meurtre (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant