Chapitre 15-Doux regrets

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Staska

Une secousse me réveilla en plein milieu de la nuit. J'allumais mon téléphone, il affichait 5h00. Peu réveillée je me redressais lentement sur mon lit et cherchais l'interrupteur. Tandis que je tâtonnais le mur à sa recherche, une seconde secousse me fit basculer. Je tombai par terre, heurtant le sol.

Soudain, une sirène retentit. Un majordome entra en trombe la chambre de Nina, la chambre centrale et lui hurla de rassembler en vitesses ce à quoi elle tenait, qu'on partait d'ici cinq minutes sans plus tarder. Je l'entendis ensuite murmurer quelque chose à Nina, mais bien que je tendis l'oreille, je n'entendis qu'un bourdonnement grave.

- C'est ok. Dépêchez-vous. Ah, aussi, mes amies viendront avec moi, hors de question qu'elles rejoignent la classe inférieure. Compris ? Répondit Nina, d'un ton volontairement élevé, à l'adresse de Roza et moi.

Je m'empressais de rassembler mes affaires, manquant nombreuses fois de tomber suite aux différentes secousses qui nous parvenaient encore.

Mais comment on peut avoir un tremblement de terre alors qu'on est dans les airs ? Me demandais-je. Je sortis finalement de ma chambre à 5h04.

- Grouille toi Staska ! Roza dit que cette histoire de tremblements est signe de mauvaise augure. Me gronda Nina.

Sans demander mon reste, je passais le pas de la porte, derrière Roza et Nina. Elles avancèrent d'un pas déterminé. Tout le monde s'écartait autour de Nina, nous laissant passer, Roza et moi, par la même occasion.

Quelques regards accusateurs se posèrent sur moi. Je sentis mon rythme cardiaque s'accélérer. La peur n'est qu'un ensemble de réactions physiques mavait avoué Roza. Je fermais les points, grattant la paume de ma main, plantant mes ongles à l'intérieur. Je détestais la foule, pire que ça, je détestais attirer le regard de la foule.

Ma psychologue m'avait diagnostiqué une agoraphobie à lâge de 12ans, quelques mois avant lapocalypse. J'ai longtemps cru que la solitude me permettrait au final, d'apprécier la société et les mouvements de foule, mais c'est l'effet inverse qui s'est produit. N'être plus habituée à des moments remplis de vie m'a rendu encore plus anxieuse vis-à-vis du regard des gens.

Je fonçais tête baissée dans le petit chemin que se frayait Nina devant nous, je n'osais relever le regard. Je rentrai malencontreusement dans Roza, perdue dans mes pensées.

- Désolée Roza, désolée, désolée, désolée, désolée j'ai pas fait exprès, je te promets, désolée, désolée, désolée !

- Ça va aller Staska, ce n'est rien. Tu m'aurais poussé dans le vide, je t'en aurais voulu, mais là il n'y a rien. Détends-toi, ça va aller. Me rassura Roza.

Je la vis me tendre discrètement sa main. J'avançais lentement la mienne, attrapant finalement sa poigne. Je sentis Roza resserrer ses doigts autour de mon poing. Elle avança son bras, me forçant à me mettre à côté d'elle. Je levai finalement les yeux vers un avion. Il était bien différent de l'hélicoptère 31-08vC9. Ce dernier semblait minuscule à côté.

- Vous allez entrer dans la meilleure classe que cet avion puisse vous fournir. Je vous souhaite un excellent vol dans notre compagnie. Le Roi vous souhaite un total confort et assure la sécurité au sein de son peuple. Nous avoua un énième majordome.

Nous montâmes alors chacune notre tour dans l'avion, une hôtesse nous dirigea vers nos sièges. Ils semblaient d'un confort incomparable, du moins pour des sièges d'avion. Il est vrai que notre précédent vol n'était pas de tous repos Nous avions 3places côte-à-côte.

- Je vais au milieu, pour rassurer Nina au besoin. Annonçais-je, d'un ton qui refusait toutes négociations.

- Je vais au fond je préfère voir où on est, ça me rassure. Affirma Nina.

Le Grand Meurtre (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant