Malédiction : Partie 2

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– Relève la tête, tiens toi droite et cesse de trembler pour un rien ! Tu n'as donc aucune fierté ?! Tu dois te tenir prête à toute éventualité. Même à mourir. Et si cela doit arriver, fais-le avec rage et gloire.

D'une main puissante et brusque, Kairi se fit relever le visage de force, afin de croiser le regard perçant de son père. Ce dernier la fixait intensément. Si c'était possible, ses yeux l'auraient transpercée une centaine de fois depuis le début de la matinée.

Le duo se trouvait dans la plus grande salle du manoir. Avec eux, la mère était présente dans un coin à attendre l'heure fatidique. C'était dans ce hall immense au carrelage anthracite et aux nombreuses colonnes de quartz sculptées que divers événements se déroulaient. La famille se tenait contre un mur bien au centre, sur une petite estrade de bois sombre où prônaient deux sièges majestueux.

La fillette se devait d'écouter son paternel puisqu'aujourd'hui, la rencontre d'un chef devait avoir lieu. Lequel ? Kairi n'en avait aucune idée. Les seules informations qu'on lui avait indiqué était de se tenir droite, fière et de ne parler sous aucun prétexte. Immobile depuis plusieurs heures, elle trouvait le temps long. Encore plus lorsque son père ne cessait de la reprendre à l'ordre, n'hésitant jamais à la frapper ou la saisir violemment comme à l'instant.

Après un dernier coup d'œil menaçant, la petite se fit lâcher d'un mouvement soudain. Sa tête claqua contre le mur blanc dans son dos. Son premier réflexe fut de porter sa main à l'endroit de l'impact pour ensuite la redescendre lentement afin de frotter sa joue. 

Chaque action qu'elle faisait se réalisait sous l'observation méticuleuse de son père, qui ne faisait que s'enrager d'un grognement. Il était très simple de ressentir qu'il souhaitait lui enfoncer son poing dans le visage. Cependant, il n'en eut pas l'occasion, interrompu par une nouvelle voix presque mélodieuse qui résonna dans la pièce.

– Mon cher Général, petite héritière, bien le bonjour.

Tous les regards se tournèrent vers le nouveau venu. Un homme massif se tenant majestueusement droit venait de s'annoncer. Son regard transcendait chaque personne de ses yeux très fins aux pupilles lavandes. Son visage à la couleur anthracite était divisé en deux par une très large tache, coupant de manière irrégulière le haut de son front droit, jusqu'au bas gauche de son menton, n'épargnant pas de longer le contour de son œil gauche.

La tenue de ce dernier ressemblait très fortement à celle de Kairi : un uniforme rouge ensanglanté et doré aux allures militaires avec une veste boutonnée et un pantalon assorti. Affichant un sourire artificiel, il ne semblait pas être très heureux d'être ici. Cependant, alors que sa vue se dirigeait sur l'enfant, son visage s'éclaircit et son expression s'adoucit. Le père lui répondit d'un ton sec :

– Arrête immédiatement tes conneries Onar. Tu n'es pas ici pour t'amuser mais pour te présenter. Fais honneur aux Rieffen.

– Excuse moi donc Ugo. Répliqua ironiquement le susnommé. J'ignorais que tu faisais dans l'art et la manière maintenant. Laisse-moi donc gérer tout cela à ma façon. Après tout, j'ai devant moi la future Générale Suprême du pays, Kairi Rieffen. N'est-ce pas ma jolie ?

Surprise que l'on s'adresse immédiatement à elle, la jeune fille bafouilla sans jamais parvenir à former un seul mot. Ses yeux ronds fixaient Onar qui s'approchait avec légèreté afin de se mettre à sa hauteur. Son sourire devint bienveillant et ses yeux brûlaient d'une gentillesse infaillible.

– Je me dois d'être présenté correctement et avec une perfection insoupçonnable. Ma petite, je suis Onar Crief Corestia. Le chef de cette même famille. Je suis là pour t'épauler, te soutenir dans tous tes-

Coeur des CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant