Friends with benefits

Nothing Burns Like The Cold

Noëlia

Je n'attends même pas qu'il s'en aille. J'ai besoin d'être seule ou du moins j'ai besoin d'être loin de lui. Dylan ne se rend pas compte à quel point il me fait mal, à quel point il me détruit. Et je suis lasse. Lasse d'attendre et d'espérer qu'il change, qu'il comprenne. Je vais finir par y laisser ma santé mentale. Sofia a raison et je le sais. Je dois m'éloigner de Dylan Winchester.

Couchée sur mon lit, cette douloureuse constatation me brise un peu plus le coeur et les larmes se mettent à couler.

J'entends plus que je ne vois Dylan entrer dans ma chambre. Comme toujours il n'en fait qu'à sa tête. Je lui demande de partir, il comprend rejoins-moi dans ma chambre.

Peu importe, je suis trop fatiguée et abattue pour combattre. Lorsqu'il se couche à mes côtés et qu'il me sert dans ses bras, je le laisse faire. Ce qui a pour effet de me faire pleurer un peu plus.

— Arrête de pleurer, s'il te plait...Je te demande pardon. Pour samedi, pour les filles, pour tout. Arrête de pleurer... Tu es parfaite, belle, intelligente, gentille, drôle.. Je ne te laisserai plus jamais en douter...

Les mots de Dylan ne m'apaisent pas. Bien au contraire. J'ai le sentiment que les vannes sont ouvertes et que je vais pleurer jusqu'à épuisement. Je finis d'ailleurs par m'endormir de chagrin, bercer par Dylan et ses excuses.

Lorsque j'ouvre les yeux, le soleil a terminé sa course journalière et je suis seule dans mon lit. L'odeur qui s'échappe par la porte ouverte me fait comprendre qu'il est toujours là. Il me faut quelques instants pour me décider à quitter ma chambre et à lui faire face à nouveau. Comme je m'y attendais, Dylan est dans la cuisine à préparer un dîner à l'italienne. Non pas qu'il est de quelconques racines ritales mais le seul plat qu'il sait faire ce sont les pâtes à la carbonara. Et en suivant un tuto sur Youtube, il a appris à faire des « tiramisu » rapides Nutella et spéculoos. Là encore je n'ai pas la force de combattre et de le jeter dehors.

— J'espère que tu as faim, dit-il tout penaud.

— Pas vraiment non.

Je ne cherche même pas à être méchante, c'est juste la vérité. Dylan ne relève pas, préférant se concentrer sur sa cuisine et sur un tout autre sujet.

— Alors comme ça tu comptes prendre une année sabbatique ?

Moi qui pensais qu'il n'allait pas retenir ce détail de ma conversation avec Kayden... Non pas que je lui doive quoi que ce soit au vu de ce qu'il s'est passé mais justifier mes choix ne m'emballe pas des masses. Du coup, je préfère lancer spotify. Unbreak my heart a laissé place à Nothing Burns Like The Cold. Je laisse mon esprit s'imprégner de la musique, oubliant quelques instants que Dylan attend une réponse.

— Oui.

— Mais pourquoi ?

— C'est une option d'accord ? Je rêve de la France et de l'Opéra. Mais je n'ai pas l'argent pour m'y installer.

— Je croyais qu'on s'était mis d'accord pour rester à Darmelv. Je n'ai étudié aucune offre parce qu'on était d'accord pour Darméris.

— Tu n'as étudié aucune offre parce que les Panthers de Darméris c'est ton rêve.

Et j'ai été assez stupide pour calquer ma vie future sur la sienne.

— Je vois... Tu veux t'éloigner de moi...

Je ne le contredis pas. Parce que c'est un fait. Si je reste prêt de lui, est-ce que je ne tire pas un trait sur le bonheur ? Dylan ne dit rien et le silence s'installe avant qu'il ne prenne son courage à deux mains.