Friends with benefits

Creep - Partie II

Noëlia

J'ai eu gain de cause. Ou du moins Dylan a eu gain de cause. Il a affirmé à son ancienne nourrice que personne ne m'approcherai puisqu'il serait avec moi. Il a même proposé que je mette un châle. L'enfant terrible joue les médiateurs. Le monde à l'envers. Bref, après les photos d'usages où il m'a à peine touché, je l'ai suivi jusque dans la limousine. Dylan a loué une limousine. Je devrais sauter au plafond ou un truc du genre mais je suis énervée. Enervée par le comportement de ma mère qui a limite insinuée que je pourrais faire escorte, énervée par Dylan qui joue les adultes, énervée par mon cavalier qui est à l'opposé de moi dans cette foutue limousine et énervée par mon débile, stupide et crétin de meilleur ami qui regarde le paysage après trois mois sans me voir ! Pauvre con !

— Je pue ?

Oui, j'ai lancé ça de but en blanc mais la situation m'exaspère au cas où vous ne l'auriez pas compris

— Euh... Quoi ?

Et en plus il comprend pas !

— Est-ce que je pue ?

Ses yeux bleus sont presque rieurs. J'ai envie de lui faire avaler le châle ou mon poing. Mais parait-il que la violence ne résout rien.

— Non tu sens très bon dit-il avant de reporter son attention sur l'extérieur.

Le jour de mes dix ans, j'ai invité plusieurs camarades de classe et Dylan. Marlen Jefferson et Dylan ont passé tout leur temps ensemble, à jouer à la balançoire, aux petits chevaux et même à Marco Polo. J'étais tellement jalouse que je me suis vengée. J'ai attendu que Dylan ait les yeux bandés et je lui ai envoyé une canette de soda en pleine tête. Manque de chance pour moi, je l'ai loupé, mais il a glissé dessus, est tombé et est passé à deux centimètres du coin de la table. J'en ai pleuré pendant des jours et des jours. J'avais failli tuer mon meilleur ami. Depuis Marco Polo est notre bat-signal. Si l'un de nous dit Marco, l'autre sait qu'il est énervé au point de lui envoyer un truc dans la tronche ou de le tuer, au choix.

— Marco !

— Polo ? Je peux savoir ce qui me vaut ta haine ?

Parce qu'il ne sait pas ? Il ne comprend pas ? Je me suis faite belle pour lui, juste pour lui et il ne m'a rien dit ! Il ne m'a pas fait de câlin ou quoi, rien de rien de rien !

— Ça fait trois mois ! Et toi tu... Je... On... Tu...

Dylan me regarde comme si j'avais perdu la tête, l'air septique.

— Tu me lance un Marco parce que ça fait trois mois qu'on s'est pas vu ? J'y peux rien si j'ai passé les dernières années de ma vie loin de toi hein !

— C'est pas pour ça abruti ! On dirait que tu t'en fou d'être là, avec moi ! J'aurais mis un jogging, ça aurait eu le même effet.

Dylan me fixe à nouveau avant de réprimer un sourire. Oh très bien monsieur trouve ça drôle ? Génial !

— Crois-moi, t'as beau être canon dans tout ce que tu mets, tu me fais beaucoup d'effet ce soir.

— C'est ça fout toi de moi ! je bougonne.

Je lui fais tellement d'effet qu'il reste aussi loin que possible de moi.

— Puisque j'ai pas le droit à un brin d'amour propre... J'ai la gaule Noëlia !

Hein ?