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Je rentre chez moi en me précipitant sous la douche pour apaiser mes pensées tourmentées. L'eau chaude coule sur ma peau, ce qui m'apaise un peu.

Une fois enveloppée dans ma serviette, je m'avance vers le miroir de la salle de bain, scrutant mes yeux verts cernés, mes cheveux blonds qui accentuent la pâleur de mon visage. Fixant mon reflet, je replonge dans les méandres de ma mémoire.

Des images du passé surgissent comme des vagues impétueuses. J'ai été abandonnée, un bébé enveloppé dans une couverture souillée de sang, découverte près d'une poubelle. Mes parents biologiques restent une énigme, un mystère que je n'ai jamais réussi à percer. Adoptée puis ballotée de foyer en foyer, mon enfance a été une succession de traumatismes. Adulte, jonglant entre études et petits boulots pour survivre, j'ai fini par rejoindre le FBI. Rejoindre cette institution était un moyen pour moi d'espérer trouver des réponses, de percer le voile de mystère entourant mon passé. Mais malgré toutes ces années, chaque piste s'est avérée être un chemin sans issue, me laissant avec mes questions, mes incertitudes et une soif inextinguible de vérité.

Je me détourne du miroir, serrant ma tête pour chasser ces souvenirs douloureux. Je vais vers la cuisine pour me préparer une tasse de thé, mais quelque chose me perturbe. Une présence extérieure. Je m'approche de la fenêtre, je remarque au loin une silhouette qui me fixe. Je plisse les yeux plusieurs fois pour m'assurer que ce n'est pas mon cerveau qui me joue des tours. Le temps que j'ouvre la fenêtre, l'ombre disparait.

Mon cœur s'accélère, la nervosité s'installe. Cette journée a déjà été trop épuisante, c'est surement ma tête qui me joue des tours. Je m'efforce de calmer mes pensées en préparant mon thé, mais l'image de cette silhouette persiste qui se mêle à la frustration provoquée par Harvey. Je secoue la tête pour chasser ces pensées, ensuite je me dirige vers ma chambre pour enfiler une tenue plus confortable afin de laisser l'air tiède apaiser mes nerfs agités.

Puis je m'installe sur le canapé pour lire un livre, je tente de me plonger dans son univers, en espérant trouver un répit à travers ses pages. Pourtant, mes pensées prennent le dessus, je pense à ce que mon patron m'a dit, à ce qu'Harvey a fait mais surtout, je pense à comment Damien Steel a pu avoir une longueur d'avance sur moi, comment diable fait-il ?

Résignée, je décide d'aller me coucher, espérant que le sommeil viendra plus calmer le tumulte de mes pensées agitées.

Le lendemain, alors que je retourne au bureau, une atmosphère pesante flotte dans l'air. Les regards insistants des collègues, teintés de mépris, me frappent dès mon entrée. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais je sens une tension palpable.

Lorsque j'entre dans le bureau du patron, une surprise amère m'attend. Harvey est là, arborant un regard vengeur qui me fait soupirer. Mon patron me lance un regard grave, m'informant que je dois rendre ma plaque. Mes yeux s'élargissent, ma gorge se serre, laissant place à la confusion et à l'incompréhension.

— Rendre ma plaque ? Pourquoi ?

— Isabelle, nous avons un problème sérieux, commence mon patron d'une voix pesante. Nous avons reçu des rapports faisant état d'un incident impliquant un de nos agents.

Je fronce les sourcils, une pointe d'anxiété me gagne. « Quel incident ? », je demande, les battements de mon cœur s'accélèrent.

— Il semblerait que vous ayez agressé un de nos officiers, reprend-il, en faisant allusions à Harvey.

Je roule des yeux, ce n'est pas possible ! On m'accuse d'avoir frappé un officier, Je me défends, en expliquant que c'était lui qui avait tenté de m'embrasser de force, que je n'ai fait que me défendre.

— Attendez, c'est ridicule ! m'exclamé-je, surprise. C'était lui qui avait tenté de m'embrasser de force, je me suis simplement défendue !

Harvey se redresse, un sourire moqueur aux lèvres.

— Tu devrais faire attention à vos accusations, Belle, rétorque-t-il, la voix empreinte de sarcasme. Les preuves ne vont pas dans votre sens.

Je sens la colère monter en moi, l'injustice de la situation me bouleversant.

— Mais les caméras de surveillance peuvent confirmer mes dires ! m'empresse-je d'ajouter.

Mon patron soupire, son regard scrutateur me transperce.

— Malheureusement, ces caméras ont été inexplicablement effacées, déclare-t-il d'un ton sévère. Nous n'avons aucune preuve pour étayer vos allégations.

Je reste sans voix, bouillonnant d'impuissance et de frustration. La situation me dépasse complètement. Comment pouvait-on me blâmer alors que j'étais la victime ? Déjà, le fait, que les caméras ont été effacées est une preuve !

Mon patron m'explique que les caméras de surveillance ont mystérieusement été effacées, effaçant toute preuve mais qu'une vidéo, faite par l'un des officiers, circule, montrant le moment où je repousse Harvey en le frappant.

— Vous auriez dû déposer une plainte en premier, Belle, lance mon patron d'une froide. Nous avons une vidéo montrant une confrontation où vous frappez l'officier.

La rage monte en moi. Les mots restent coincés dans ma gorge, le sentiment d'injustice m'étouffe.

— Vous êtes injuste ! m'écrié-je, la voix tremblante de colère. Il m'a agressée, et maintenant vous me punissez ?

Je lui balance ma plaque et mon arme, ensuite, je sors du bureau, laissant derrière moi un silence pesant et des regards accusateurs. L'injustice de la situation m'envahit, m'assénant un sentiment d'isolement et d'impuissance. Je me sens trahie.

Arrivant devant la porte de sortie, Avant même de franchir la porte, une voix me tire brusquement de mes pensées. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec Harvey.

— Écoute, je suis désolé...

Sans lui laisser une occasion de finir sa phrase et avec un mélange de colère et de frustration qui monte en moi, je lui assène un coup direct sur le nez. Il trébuche en arrière, une main pressée contre son visage, alors que le sang commence à perler entre ses doigts.

— C'est moi qui suis désolée, lui dis-je d'une voix froide, En vingt-quatre heures, je t'ai tabassé deux fois. Et si je te retrouve encore à m'espionner chez moi, ça sera autre chose que je te ferai saigner, imbécile !

Je le fixe droit dans les yeux. Puis, sans attendre de réponse de sa part, je tourne les talons et quitte rapidement les lieux, laissant Harvey derrière moi, l'air choqué et le nez en sang. 

Protège moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant